9 FÉVRIER - Saint Cyrille d’Alexandrie, évêque et docteur de l’Église (double) - Sainte Apolline, vierge et martyre

Un défenseur de la maternité divine de Marie. 

1. Saint Cyrille. — Jour de mort : 27 juin 444. Tombeau : inconnu. Image : On le représente en évêque, avec un livre dans la main et une colombe sur l’épaule. Sa vie : Saint Cyrille est un des plus grands docteurs de l’Église grecque, il fut l’instrument choisi de la Providence et le premier défenseur de l’Église contre l’erreur de Nestorius qui niait l’unité de Personne du Christ et, par voie de conséquence, refusait à la Sainte Vierge le titre de Mère de Dieu. Dans le combat contre l’hérésie, il n’a d’égal, dans toute l’histoire de l’Église, qu’Athanase et Augustin. Son plus grand mérite fut l’heureuse conduite du concile général d’Éphèse dont il fut l’âme (il était le représentant du Pape). A ce concile, on prit des décisions dogmatiques de la plus haute importance. On proclama, entre autres, le dogme qui déclare que Marie peut être appelée, au vrai sens du mot, Mère de Dieu (Theotokos). Son plus beau titre de gloire est d’avoir défendu ce dogme. Aussi l’Oraison du jour relève ce fait à son honneur. Ses écrits témoignent d’une telle profondeur et d’une telle clarté d’esprit que les Grecs l’appellent “ le sceau des Pères ”. Il mourut en 444, après avoir été évêque pendant trente-deux ans. — Il y a à Rome un monument vénérable de l’hommage rendu à Marie au Concile d’Éphèse : la basilique de Sainte-Marie Majeure. Sur l’arc triomphal de l’église les principaux événements de la vie de Jésus et de Marie sont représentés en mosaïque. 

2. La messe. C’est la messe des docteurs (In medio), cf. le 14 janvier p. 203. Certaines parties de cette messe conviennent tout particulièrement à notre saint, par exemple : l’Epître “ Prêche la parole, insiste à temps et à contre temps,… il viendra un temps. où ils ne supporteront plus la saine doctrine. ” Saint Cyrille connut ce temps. Il eut à soutenir de durs combats contre les hérétiques. Mais par contre, comme sa lumière brille et se voit de loin sur le chandelier de l’Église (Év.) ! Les trois Oraisons sont propres, la Collecte célèbre dans saint Cyrille le “ défenseur invincible de la maternité divine de Marie ” et demande que, sous la protection de la Mère de Dieu, nous soyons sauvés. La Secrète demande (toujours en faisant discrètement allusion aux combats de Cyrille pour la foi) que “ nous recevions dignement Jésus-Christ Notre Seigneur qui partage la gloire éternelle de Dieu. ” La Postcommunion demande que “ nous puissions servir dignement la Très Sainte Mère de Dieu ”. — L’introduction des fêtes des saints de l’Eglise grecque, sous Léon XIII, avait pour but d’exciter le zèle de la chrétienté pour l’union des Églises. 

3. Sainte Apolline. — Le martyrologe relate : “ A Alexandrie, la mort de la sainte vierge Apolline. On lui avait d’abord, sous l’empereur Dèce (249-251), brisé toutes les dents. Ensuite les persécuteurs dressèrent un grand bûcher et y mirent le feu, ils menacèrent alors la sainte de l’y brûler vive si elle ne voulait pas répéter une formule blasphématoire. Après quelques instants de réflexion, la sainte s’arracha soudain des mains des persécuteurs et se jeta dans les flammes ardentes. Le feu du Saint-Esprit qui la brûlait était plus ardent que les flammes du bûcher. Les cruels bourreaux furent eux-mêmes vivement impressionnés de voir une faible femme aller, avec une telle décision, volontairement à la mort, avant qu’ils aient pu exécuter leur menace. ” La sainte était déjà âgée. Le récit de son martyre a pour auteur l’évêque Denys d’Alexandrie qui vivait à son époque (+265). On invoque sainte Apolline contre les maux de dents. 

Apolline a commis à proprement parler un suicide. Son exemple était déjà allégué par les anciens pour prouver qu’il est permis d’échapper à la persécution ou au déshonneur par la mort volontaire. Cependant les moralistes les plus notoires déclarèrent que, même dans ce cas, le suicide était illicite et essayèrent de justifier les actes héroïques de ce genre accomplis par des saints, en supposant qu’ils avaient agi sous une inspiration divine et ajoutèrent que, s’il n’y avait pas eu d’ordre de Dieu, on ne devait pas imiter ces exemples. Tous les actes des saints ne sont pas à imiter.