9 DÉCEMBRE - Dans l’Octave de l’Immaculée-Conception (semi-double)

Tu es toute belle, ô Marie, et la tache du péché originel n’est pas en toi” (Ant. de Vêpres).
Ma bien aimée est blanche comme la neige sur le Liban, Un rayon de miel découle de ses lèvres, Le miel et le lait sont sur sa langue. Viens du Liban, mon Épouse,
Viens, tu seras couronnée de la. couronne de la gloire (Rep.).
La messe (Gaudens gaudebo). — Au jour de la fête, la matière est si abondante, qu’on en est comme aveuglé et qu’on peut à peine analyser chaque partie de l’office. Ce n’est que pendant l’Octave, que l’âme peut réfléchir et donner plus de profondeur à ses pensées. Essayons, aujourd’hui, de méditer la messe de la fête d’une manière plus précise.
     
Introït : c’est comme un chant de triomphe, après la défaite que le péché a infligée à l’humanité ; c’est comme un rayon de soleil, au sein des ténèbres, quand nous entendons l’Épouse immaculée de Dieu entonner ce chant de joie. Il faut entendre et chanter cette mélodie enthousiaste, pour en saisir tout le bonheur et toute la joie. Pour les prêtres, elle a encore une signification particulière. De ce manteau intérieur de la grâce, les vêtements sacrés, qu’ils portent tous les jours, sont un vivant symbole. Ainsi pourrait chanter le baptisé, ainsi pourrait chanter tout enfant de Dieu, quand il pense au vêtement de la grâce sanctifiante, à l’armure de grâce qu’il a reçue au Baptême, dans la Confirmation et dans l’Eucharistie.
     
La Leçon nous montre l’image ravissante de l’Immaculée, dans les desseins éternels de Dieu, faisant la joie de la Sainte Trinité. La leçon s’achève en forme d’instruction (ce qui est le rôle de l’avant-messe) en proclamant bienheureux : ( ceux qui veillent journellement aux portes ”. La Conception Immaculée de Marie est le seuil de la Rédemption, l’étoile matinale du salut, ce salut que nous puisons dans l’“ Œuvre de la Rédemption ” (la sainte Messe : “ il puise le salut dans le Seigneur ”). Les chemins de Marie ont été rendus “ immaculés ” par privilège divin, nous aussi nous devons tendre à rendre nos voies sans tache et, pour cela, “ nous attacher à la discipline ”.

Dans l’Introït et la Leçon, Marie a parlé elle-même. Désormais, c’est l’Église qui chante. Au Graduel, l’Église exprime son ravissement. La mélodie du “ Tu gloria Jerusalem ” rend ce sentiment mieux encore que les paroles, c’est un mouvement entraînant vers la Vierge glorieuse, une participation animée à la victoire merveilleuse de la nouvelle Judith sur l’Holopherne des enfers. Plus grave et plus majestueux est l’Alleluia qui suit ; sans doute, il déborde encore d’une indicible allégresse, mais il a, dans sa grave conclusion en mineur, comme un frémissement sacré devant le Verbe éternel qui, à l’Évangile, descend dans le sein de la Vierge. On entend déjà, dans cet Alleluia, comme le prélude du “ gratia plena ” de l’Ange, dans les paroles “ Tu es toute belle ”. Cet “ Ave ” de l’ange est répété à l’Offertoire comme un chant de joie et de trIomphe. Notre offrande à nous est imparfaite, elle seule est “ pleine de grâce, bénie ” en tout. La Communion chante avant tout le privilège de l’Immaculée-Conception, mais elle chante aussi la gloire de l’Église et de l’âme qui, précisément, par la visite de celui “ qui est puissant ”,ont été faites grandes. Ici encore la Communion des saints vient à notre secours ; Marie supplée à la pauvreté de la demeure que nous offrons à Dieu. En elle et par elle, le Seigneur nous considère avec complaisance. La Postcommunion est d’une pensée très profonde. Il y a deux idées dominantes : la blessure mortelle du péché et l’Immaculée. Ce que Marie a été dès le commencement, nous devons le devenir par l’Eucharistie : sans tache.