8 SEPTEMBRE - La Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie (double de 2ème cl.)

“ Ta naissance, ô Vierge Marie, a procuré la joie au monde entier ! ”
     
1. La Nativité de la Sainte Vierge. — Alors que l’Église célèbre pour chaque saint le jour de sa naissance au ciel (natale), le jour de sa mort, elle ne commémore que pour deux d’entre eux le jour de leur naissance sur terre : la Bienheureuse Vierge Marie et saint Jean Baptiste. Saint Jean fut purifié du péché originel avant sa naissance. Quant à Marie, elle fut, dès l’instant de sa conception, exempte de la tache originelle ; elle fut, dès sa naissance, la plus sainte de toutes les créatures. La fête est célébrée dans l’Église depuis le Ville siècle (elle nous vient d’Orient) ; c’est avant tout une fête de rédemption, une sorte d’avent annonçant la venue du Christ ; elle se tient dans la ligne de l’Annonciation de la Sainte Vierge et de la nativité de saint Jean Baptiste. Mais la fête nous tient aussi au cœur. Appartenant à la grande famille de Dieu, nous aimons célébrer les fêtes de famille ; c’est aujourd’hui l’anniversaire de notre Mère ! Mère du Christ, Marie est aussi notre mère puisque le Seigneur a fait de nous ses frères.
     
2. La Messe (Salve Sancta). — Puisque la liturgie sait que le saint de la fête est présent à la messe, nous pouvons considérer la messe d’aujourd’hui comme l’expression de nos félicitations à la Mère de Dieu. Chaque messe nous offre l’occasion de donner et de recevoir ; dans l’avant-messe, nous apportons notre parole et nous recevons une parole de Dieu ; au sacrifice, nous apportons notre don à l’offertoire et nous recevons un don de Dieu à la communion. Toutefois, remarquons bien que ces quatre actes de la messe qui intéressent si puissamment ceux qui y participent (tous sont liés à une procession), la liturgie les accomplit en union intime avec le saint de la fête. Aujourd’hui, nous nous adressons, à l’Introït, à la Mère de Dieu : “ Salut, sainte Mère... ”, donc une parole de félicitation ! Ensuite elle nous répond ; la Mère se tient parmi nous et nous parle de ses ancêtres, mais aussi de ses enfants ; elle nous donne des avis. Le présent que nous apportons à l’Offertoire est cher et agréable à la Mère : c’est l’Agneau divin, son Fils, que nous offrons aujourd’hui au Père en son honneur ; la Communion est le festin de la Mère, le don qu’elle nous fait en retour du nôtre ; c’est également ce qu’elle peut nous donner de plus précieux : la chair et le sang immolés de son Fils, la chair de sa chair et le sang de son sang. — La messe est composée de parties empruntées au commun (v. Appendice) et de parties propres : Dans la Leçon, Marie se présente et parle sous la figure de la Sagesse : elle était dans la pensée de Dieu avant la création. “ Mes délices sont d’habiter avec les enfants des hommes. ” Nous entendons aussi ses conseils : “ Maintenant donc, mes enfants, écoutez-moi ; bienheureux qui garde mes voies... qui me trouve, trouve la vie et puise son salut dans le Seigneur. ” L’Evangile nous présente les grands ancêtres de Joseph et aussi de Marie. Tandis que la prière des Heures parle continuellement de la naissance de Marie, la messe n’en dit rien, sauf dans 1"Oraison. La messe glorifie Marie comme Mère de Dieu, au sens du concile d’Éphèse, comme Mère du Rédempteur, et met ainsi en relief la participation spéciale de Marie à la Rédemption. Aujourd’hui encore, nous voyons bien comment, dans les fêtes de la Sainte Vierge, les pensées de l’Église ont pour centre le Christ. Remarquons seulement que les cinq chants psalmodiques passent tous de la pensée de la Mère à celle du Fils (Intr., Grad., All., Off., Comm.).Tous expriment au fond la même pensée : Marie est pour nous l’objet d’une si haute vénération parce que, comme mère, elle a porté le Fils de Dieu dans son sein.
     
3 : La prière des Heures. — La prière des Heures est empreinte d’une vive ferveur ; il faut accorder une attention spéciale aux beaux répons propres des matines qui saluent tous avec une joyeuse allégresse l’anniversaire de la femme bénie entre toutes :
“ Ta naissance, ô Vierge Mère de Dieu, a rempli de joie le monde entier.
Car de toi est sorti le Soleil de justice, le Christ, notre Dieu,
Qui, écartant de nous la malédiction, nous a apporté la bénédiction, et, détruisant la mort, nous a donné la vie éternelle.
Tu es bénie entre toutes les femmes et béni est le fruit de ton sein. ”
Les leçons du deuxième nocturne développent la comparaison chère à l’Église : Marie — Ève. “ Il est arrivé, bien chers, le jour de fête désiré de la Bienheureuse Vierge Marie. Qu’elle se réjouisse donc avec des transports d’allégresse, notre terre qui a été illuminée par la naissance d’une si grande Vierge. Celle-ci est bien la “ fleur des champs Il qui a donné naissance au “ lis précieux de la vallée ”, dont l’enfantement a changé la nature héritée de nos premiers parents et détruit la faute. En elle a été annulée la parole dite à Ève : “ Tu enfanteras tes enfants dans la douleur ”, car c’est dans la joie qu’elle a mis au monde le Seigneur. Eve fut dans la tristesse, Marie fut dans la joie. Ève a porté la tristesse, Marie a porté la joie dans son sein ; car l’une a donné la vie à un pécheur, l’autre à un juste. La mère du genre humain a apporté le châtiment au monde, la mère de notre Sauveur lui a apporté le salut. Eve est génératrice de péché, Marie est génératrice de grâce. Ève a nui en apportant la mort, Marie a sauvé en apportant la vie. La désobéissance a été échangée contre l’obéissance, l’infidélité compensée par la fidélité. ” (Saint Augustin.)
     
4. Saint Adrien. — Fonctionnaire de l’empereur Maximien, il fut chargé de persécuter les chrétiens à Nicomédie. La constance des chrétiens l’amena au Christ pour lequel il subit un héroïque martyre. Sous le pape Honorius 1er (625-638), une église fut consacrée à Rome en l’honneur du saint dans une ancienne curie sénatoriale. C’est de là que partait, selon l’ordonnance du pape Sergius 1er, la procession qui se rendait, aux quatre grandes fêtes de la Sainte Vierge (Purification, Annonciation, Assomption, Nativité), à Sainte-Marie-Majeure, et à laquelle le pape prenait part, pieds nus, avec le clergé. C’est aujourd’hui l’anniversaire de la consécration de cette église.