8 OCTOBRE - Sainte Brigitte, veuve (double)

“ Vous avez dévoilé à sainte Brigitte des secrets célestes ”
1. Sainte Brigitte.Jour de mort : 23 juillet 1373. Tombeau : Elle mourut à Rome ; son corps fut transporté à Wastein, en Suède. Vie : Sainte Brigitte naquit à Upsala, en Suède, en 1303 ; elle était de descendance royale. A cause d’elle, sa mère fut sauvée d’un naufrage alors qu’elle la portait encore dans son sein. Un sermon sur la passion du Sauveur fit sur l’enfant, âgée à ce moment-là de dix ans, une profonde impression ; pendant la nuit suivante, le Crucifié lui apparut et l’invita à méditer fréquemment sa douloureuse Passion. Plus tard, elle épousa un seigneur du pays et se distingua entre toutes par le soin qu’elle apporta à élever ses enfants et par sa sollicitude pour les pauvres. Son époux entra dans l’ordre des Cisterciens et ne tarda pas à mourir (1344). Elle eut alors des révélations particulières. A la demande du Seigneur, elle fonda l’ordre du Saint Sauveur. Elle exerça aussi une influence sur le pape Urbain V qu’elle engagea sérieusement à quitter Avignon pour rentrer à Rome. Après avoir attendu trois ans, Urbain V retourna à Rome, mais pour revenir ensuite à Avignon où il mourut bientôt (1373).

2. La Messe (Cognovi). — La Messe est du commun des saintes femmes, v. Appendice, p. 992. Cherchons dans cette messe les pensées du temps de l’automne ecclésiastique. Nous pouvons dire que la veuve est, au sens chrétien, ce que l’Église nous demande en ce moment d’être nous-mêmes. La veuve n’a plus aucune attache aux choses de ce monde, elle n’espère plus rien de la terre ; le Seigneur est sa seule préoccupation et son seul désir : “ Que celle qui est vraiment veuve et abandonnée espère en Dieu et passe jours et nuits en prières et supplications ; quant à celle qui se livre aux plaisirs du monde, elle est morte tout en étant vivante” (Ép.). Dans ce passage, saint Paul a voulu désigner aussi l’Église, qui, veuve ici-bas, aspire à l’union avec l’Époux. L’Introït s’harmonise parfaitement avec ces dispositions : “ Je reconnais qu’il est bon que tu m’aies humiliée ; transperce ma chair de la crainte de Dieu ; je tremble devant tes commandements... ” C’est bien là la disposition qui convient à notre temps ! L’Oraison propre exprime positivement la pensée de la parousie : “ que nous puissions tressaillir un jour d’allégresse dans la révélation de votre gloire. ” A l’Evangile, nous considérons une parabole que nous n’avons peut-être pas remarquée précédemment, la parabole du filet de pêche ! Le Seigneur l’explique lui-même : “ Ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Les anges sortiront, sépareront les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise de feu ; là il y aura des cris et des grincements de dents. ” C’est le sombre aspect de l’avènement du Seigneur. Nous pouvons aussi nous appliquer cette parabole : le filet avec les poissons, c’est le contenu de notre vie avec toutes nos œuvres ; celles-ci seront passées à l’épreuve à l’heure de notre mort ; il y a des œuvres qui sont sans valeur pour le ciel et d’autres qui sont méritoires. Souvent celles qui paraissent grandes aux yeux du monde ne sont pour le ciel que de “ mauvais poissons ” ; souvent celles qui passent tout à fait invisibles et inaperçues sont “ de bons poissons qui seront recueillis dans les paniers ”. A la pensée du jugement dernier, soyons, à l’exemple de notre sainte veuve, pleins d’ardeur “ pour toute espèce de bonnes œuvres ”.