8 NOVEMBRE - L’Octave de la Toussaint (double-majeur). Les quatre Saints Couronnés, martyrs

“ Combien glorieux est le royaume où tous les saints exultent avec le Christ, vêtus de blanc, ils suivent l’Agneau partout où il va ”
1. Le Jour Octave. — Le dernier jour de l’octave réunit encore une fois toutes les pensées de la fête et nous fait terminer celle-ci avec une plus grande solennité. Aujourd’hui, nous entendons un magnifique Sermon sur la mort de la bouche de saint Cyprien, évêque de Carthage. Lui, qui a subi avec joie la mort pour le Christ, peut nous communiquer, également avec des paroles, la grâce d’une sainte mort : “ Il nous faut considérer, mes frères bien aimés, et y penser toujours davantage, que nous avons renoncé au monde et que nous sommes ici-bas en passant. comme des hôtes et des étrangers. Embrassons par la pensée le jour qui conduit chacun de nous à sa demeure. Qui donc, puisqu’il est en terre étrangère, ne voudrait se hâter de retourner dans la patrie ? Qui donc, puisqu’il se hâte de naviguer pour rejoindre les siens, ne souhaiterait de toute son ardeur un vent favorable pour pouvoir le plus vite possible embrasser les siens ? Nous considérons le paradis comme notre patrie ; nous avons déjà commencé à reconnaître les Patriarches comme nos pères. Pourquoi n’avons-nous pas hâte de voir notre patrie et d’embrasser nos pères ? Là nous attend un grand nombre d’êtres chers. Une grande et nombreuse foule de pères, de frères et d’enfants désire notre venue, déjà tranquille sur son immortalité, mais soucieuse encore au sujet de notre salut. Les voir et les embrasser, quelle grande joie à la fois pour eux et pour nous ! Quelles délices dans le royaume céleste que mourir sans crainte et vivre éternellement ! Quelle grande et perpétuelle félicité ! Là est le chœur glorieux des apôtres ; là est la foule des prophètes bienheureux ; là est le peuple innombrable des martyrs couronnés à cause de leur victoire dans le combat et la mort. Là sont les vierges triomphantes qui ont dompté la concupiscence de la chair et se sont soumises à la chasteté. Sont récompensés les miséricordieux qui, en donnant de la nourriture et des aumônes aux pauvres, ont pratiqué les œuvres de la justice, qui, en observant les préceptes du Seigneur, ont transformé les trésors de la terre en biens célestes. Hâtons-nous vers eux, mes frères bien aimés, de toute l’ardeur de nos désirs, et souhaitons de les rejoindre bien vite afin d’avoir aussi bien vite la bonne fortune d’être réunis au Christ. ” Comme cette lecture concorde bien, en ce temps de l’automne ecclésiastique, avec le désir de la parousie !

2. Les quatre Saints Couronnés. — Le Martyrologe annonce : “ A Rome, sur la voie Lavicane, la mort des quatre saints martyrs, les frères Sévère, Sévèrien, Carpophore et Victorin. Sous l’empereur Dioclétien, on les mit à mort en les frappant à coups de lanières plombées.” Leurs noms furent connus seulement beaucoup plus tard par une révélation divine. Comme on n’avait pas pu précédemment les découvrir, il fut décidé que leur fête serait célébrée tous les ans sous cette rubrique : les quatre Saints Couronnés. Cet usage s’est maintenu dans le vocabulaire de l’Église, même après la découverte de leurs noms. Dans la même église sont aussi conservés les corps des cinq . sculpteurs qui,. sous Dioclétien, avaient refusé de fabriquer des idoles et d’insulter l’image du Fils de Dieu. Frappés d’abord de scorpions, ils furent ensuite enfermés dans des cercueils de plomb et jetés ainsi dans un fleuve (vers l’an 300). L’église consacrée à leur culte est une église de station qui conserve maintenant leurs corps.