8 MARS - Saint Jean de Dieu, confesseur. (double)

“ Dieu est amour. Celui qui demeure Dans l’amour, demeure en Dieu et Dieu en lui. ” (Devise de son Ordre).
     
1. Saint Jean : Jour de mort : 8 mars 1550. — Tombeau : à Grenade. Image : On le représente avec une couronne d’épines et avec une corne autour du cou à laquelle sont suspendus deux vases (pour recueillir les aumônes). Vie : Saint Jean de Dieu naquit en 1493. A l’âge de huit ans, il s’enfuit de la maison paternelle pour une raison inconnue. Dans sa jeunesse, il fut successivement bouvier et libraire et mena une vie chrétienne assez tiède. Un sermon du bienheureux Jean d’Avila le convertit soudain. Sa conversion fut si complète qu’on le prit pour un fou. Il sauva, au péril de sa vie, dans un incendie, les malades d’un hôpital (Oraison). Cette action manifesta sa vertu et lui révéla à lui-même la grande tâche de sa vie. Il fonda l’Ordre des Frères de la miséricorde (approuvé en 1572 par Saint Pie V). Le but de cet Ordre est la charité miséricordieuse pour les malades. Les membres de cet Ordre s’engagent, par un quatrième vœu, à se consacrer toute leur vie au soin des malades. Le saint est le patron des hôpitaux et des mourants. Son nom est invoqué dans les litanies dés agonisants.
Pratique : Notre temps ne sait plus, comme l’ancienne Église, unir harmonieusement, dans une vie intime et organique, ces deux choses : la liturgie et le soin des malades. Notre saint peut nous en indiquer les moyens. — Nous prenons la messe du Carême et faisons mémoire du saint.

2. Quelques traits de sa vie. — Dans le grand hôpital de Grenade fondé par les souverains Ferdinand et Isabelle, un incendie avait éclaté. Parti de la cuisine, le feu avait gagné les autres pièces. Il menaçait d’envahir aussi les grandes salles dans lesquelles étaient couchés des centaines de malades. On sonna le tocsin. De toutes parts, le peuple se précipita : Jean était en tête. Les pompiers et les charpentiers étaient impuissants. Personne n’osait se lancer dans la maison en feu. On entendait les gémissements désespérés des pauvres malades. Ceux qui pouvaient se lever, se tenaient auprès des fenêtres, se tordant les mains. C’était à devenir fou. Jean, alors, ne peut plus se contenir. Sans tenir compte de la fumée et des flammes, il se précipite dans ces salles qu’il connaît bien, arrache portes et fenêtres, donne quelques indications, quelques ordres brefs à ceux qui peuvent se sauver eux-mêmes, puis guidant, poussant et traînant les autres, en portant souvent deux à la fois, dans ses bras, sur ses épaules, montant et descendant les escaliers, il met tous les malades dehors, à l’abri. Quand tous sont sauvés, il s’occupe du mobilier ; il jette, par la fenêtre, les couvertures et les lits, les habits et les chaises, les autres meubles et arrache ainsi au feu le bien sacré des pauvres. Puis, il prend une hache et monte sur le toit. Tout là-haut, on le voit frapper avec acharnement. Soudain, une gerbe de flammes jaillit à côté de lui. Il s’enfuit et cherche à se sauver dans l’édifice adjacent. Mais là aussi une vague de flammes jaillit en face de lui. Il est entre deux feux. Quelques instants et il disparaît dans le brasier et la fumée. L’incendie se limite à son foyer. On déplore à haute voix la mort de l’homme courageux quand, soudain, il se précipite hors de la maison, noir de fumée, mais sain et sauf, n’ayant que les sourcils brûlés. La foule l’entoure en poussant des cris d’allégresse et félicite le sauveur des malades et de l’hôpital. Mais Jean chercha modestement à s’arracher aux remerciements et à la reconnaissance.