6 JUILLET - L’Octave de Saint Pierre et de Saint Paul. (double-majeur).

“ Les glorieux Princes de ta terre, comme ils se sont aimés pendant leur vie, ne sont pas séparés non plus dans la mort ”. (Ant. de Ben.).
   
Une fois encore nous voici devant les tombeaux des deux Princes des Apôtres ; leur nom nous accompagne chaque jour dans la liturgie. “ Pierre, l’Apôtre, et Paul, le Docteur des nations, ce sont eux qui nous ont appris ta loi, Seigneur ”.
   
1. La messe (Sapientiam). — La messe cette fois encore est propre. Elle est ancienne et présente le caractère d’un mystère ; le mystère est mis en action dans l’Évangile : cette scène mémorable après la première multiplication des pains : le Christ s’arrache à la foule qui voulait le faire roi, ordonne aux Apôtres de traverser le lac en barque et se retire sur la montagne où il passe la nuit en prière. Pendant ce temps les disciples rament dans leur barque et ont le vent contraire ; au cours de la quatrième veille de la nuit (sur le matin), le Seigneur vient à la rencontre des Apôtres en marchant sur les eaux du lac. Avec sa précipitation habituelle Pierre descend sur l’eau pour rejoindre-le Seigneur ; mais, comme il doutait, il enfonça et fut retiré du gouffre par le Seigneur. Une belle image de notre vie : nous luttons dans la nuit du monde contre les vents contraires tandis que le Christ prie sur la hauteur (à la droite du Père) ; pourtant, sur terre non plus nous ne sommes pas seuls ; journellement il vient “ à la quatrième veille de la nuit” vers nous qui sommes dans la barque de la vie (à la messe)... — Pierre qui enfonce et auquel le Seigneur tend la main est une gracieuse image de la liturgie romaine ; les anciens voient là une figure du baptême ; celui-ci préserve les hommes de l’engloutissement et les sauve en les faisant monter dans la barque de l’Église. C’est pourquoi l’on trouve parmi les rites du baptême l’exorcisme suivant : “ Celui-là qui te commande, esprit maudit, c’est celui qui a marché d’un pied ferme sur les eaux et qui a tendu la main à Pierre au moment où celui-ci enfonçait ”. L’oraison de la messe évoque la scène presque dans les mêmes termes. — Cet épisode caractérise aussi, comme peu d’autres le font, Pierre avec sa foi et sa faiblesse.
   
2. La prière des Heures. — Saint Jean Chrysostome nous offre de nouveau un beau panégyrique des deux Apôtres : “ Quelle reconnaissance ne vous devons-nous pas, saints Apôtres qui avez tout fait pour nous ? Je me souviens de toi, Pierre, et je suis dans l’étonnement ; je me souviens de toi, Paul, et je suis vaincu par les larmes. Quand je contemple vos tourments, que dois-je dire ; quelles paroles prononcer ? — Je ne le sais pas. Combien de prisons avez-vous sanctifiées ? Combien de chaînes avez-vous glorifiées ? Combien de tourments avez-vous endurés ? Combien de malédictions avez-vous supportées ? Comment avez-vous porté le Christ et réjoui les assemblées par votre prédication ? Ce sont des instruments de bénédiction que vos langues ! Vos membres ont été ensanglantés pour l’Église. Vous avez suivi le Christ en toute chose. Dans le monde entier retentit votre verbe, et vos paroles résonnent jusqu’aux confins du monde (Ps. 18). Réjouis-toi, Pierre, car il t’a été donné de porter le bois de la croix du Christ. Tu as voulu être crucifié comme le Maître, non debout cependant comme le Christ Jésus, mais la tête en bas comme quelqu’un qui va de la terre au ciel. O les heureux clous qui ont transpercé tes membres bénis ! Tu as remis en pleine confiance ton esprit entre les mains de Dieu, toi qui l’avais servi ainsi que son Épouse, l’Église, avec tant de zèle, roi qui as aimé le Seigneur de toute l’ardeur de ton âme, toi le plus fidèle des Apôtres ! — Et toi aussi, réjouis-toi, bienheureux Paul, toi qui eus la tête tranchée par le glaive, toi dont aucun mot ne peut dire les vertus. Quel est ce glaive qui pénétra dans ta gorge ? N’est-ce pas un instrument du Seigneur que le ciel admire et que la terre vénère ? Quelle place ton sang a-t-il baignée ? N’a-t-il pas l’aspect du lait sur la tunique de celui qui t’a frappé ? Par un étrange miracle tu as fait de ce bourreau un doux agneau et même un croyant auquel se sont joints ses complices. Que ce glaive soit ma couronne, et les clous de Pierre des perles serties dans mon diadème ! ” (La légende raconte qu’au moment où Paul fut décapité, ce fut du lait, et non du sang, qui jaillit sur les vêtements des soldats, à la suite de quoi le préfet Longus et le centurion Celsus se convertirent),
   
3. Le Martyrologe. — “ En Judée, le saint Prophète Isaïe ; il subit la mort sous le roi Manassès qui le fit scier en deux ; il fut enterré sous le chêne de Rogel (au pays de Galaad, en Transjordane) à proximité du fleuve ”.
 
“ A Rome, mort de saint Tranquillin, martyr ; il était le père de saint Marc et de saint Marcellien ; il avait été converti par la parole de saint Sébastien, martyr ; baptisé par saint Polycarpe, prêtre, il reçut l’ordination sacerdotale des mains de saint Caïus, pape. Comme il priait au tombeau de saint Paul, il fut saisi par les sbires au jour octave des saints apôtres Pierre et Paul, sous l’empereur Dioclétien, et subit le martyre de la lapidation ”.