6 FÉVRIER - Saint Tite, évêque (double) - Sainte Dorothée, vierge et martyre

Que nous vivions avec justice et piété dans ce monde. 
     
1. Saint Tite. — Jour de mort (d’après le martyrologe) : 4 janvier, vers 100 ap. J.-C. Tombeau : dans sa ville épiscopale de Gortina, en Crète ; son chef est à Venise. Sa vie. Saint Tite est un des plus intimes disciples de saint Paul. Il était païen de naissance. Il accompagna son maître dans ses voyages apostoliques et reçut de lui d’importantes missions à remplir. Enfin, il accompagna saint Paul dans l’île de Crète où l’Apôtre le laissa comme évêque de l’île. Il s’acquitta de ses fonctions selon le conseil de son maître “ en se montrant lui-même un modèle de bonnes œuvres ”. D’après la tradition, il garda la virginité jusqu’à sa mort. Il serait mort à 94 ans, de mort naturelle. Saint Paul a élevé à son disciple un digne monument, dans la magnifique Épître pastorale qu’il lui a envoyée, l’Épître à Tite. Sa fête n’est célébrée que depuis 1854. 
     
2. L’Epître à Tite. — Il serait tout à fait conforme à l’esprit de l’Église que, les jours où nous célébrons la fête d’un saint, nous lisions quelques pages de ce saint ou au sujet de ce saint et même, si possible, des écrits de son époque. Cela nous permet d’entrer dans l’esprit de ce saint et de vivre de cet esprit. Nous avons déjà donné quelques exemples, au cours des semaines passées, en parlant de la vie de saint Antoine par saint Athanase, des Actes authentiques du martyre de saint Polycarpe, des lettres de saint Ignace. Aujourd’hui et les jours suivants, nous pourrons lire et méditer l’Épître à Tite. Cette lettre que Tite a reçue de son illustre maître, il a dû toujours la conserver et en faire la règle de sa vie. Essayons, nous aussi, pendant quelques jours, de vivre dans l’esprit de la lettre à Tite. Sans doute, cette lettre est avant tout une lettre pastorale, et les pasteurs des âmes peuvent y voir le résumé de leurs devoirs, la magna charta de leurs fonctions. Mais les laïcs eux-mêmes trouveront, dans cette belle lettre, bien des paillettes d’or. L’Épître contient quelques passages sublimes sur le Christ (ces deux morceaux sont utilisés comme Épître aux messes de Noël (Tit. II, 11-15, III, 4-8). — Dans la bibliothèque liturgique de notre maison, doivent se trouver des livres de ce genre, ayant pour auteur les saints dont nous célébrons la fête, ou parlant d’eux. 
     
3. La messe (Statuit) est du commun des confesseurs pontifes, nous l’avons commentée voilà deux jours. Mais l’Évangile est propre et traite de la mission des 72 disciples. Nous y voyons Tite aux côtés de l’Apôtre des nations, dans ses voyages apostoliques. Dans l’Oraison du jour, nous pouvons encore admirer un détail significatif du travail de la liturgie. Une parole de l’Épître à Tite y est insérée : “ Que notre. vie soit juste et pieuse dans ce monde” (Tit. II, 12). 
     
4. Sainte Dorothée (le “ Don de Dieu ”), vierge et martyre de Césarée de Cappadoce, souffrit pour la foi vers 311 ; ses reliques sont vénérées à Rome dans l’église du Transtévère qui porte son nom. (C’est aux portes de sainte Dorothée qu’on affichait le nom de ceux qui n’avaient pas fait leur communion pascale). Au nom de sainte Dorothée se rattache une légende charmante. Au moment où Dorothée, à cause de sa foi au Christ, était menée à la mort, elle pria ainsi : “ Je te remercie, ô Ami des âmes, de ce que tu m’as appelée dans ton Paradis ”. Un certain Théophile, employé du gouverneur, lui dit en se moquant : “ Adieu, Dorothée, envoie-moi du jardin des délices de ton Époux des pommes et des roses. ” “ Je le ferai ”, répondit Dorothée. Ayant obtenu la permission, avant de recevoir le coup mortel, de faire une courte prière, elle vit soudain devant elle un jeune enfant d’une grande beauté qui avait dans un petit linge trois pommes et trois roses. “ Je te conjure ”, lui dit-elle, “ de porter cela à Théophile. ” Peu de temps après, elle fut décapitée par le glaive et s’envola vers le Christ. Comme ensuite Théophile racontait en riant, à ses amis, la promesse de Dorothée, il vit soudain devant lui un jeune enfant qui portait dans un petit linge trois pommes et trois roses magnifiques. “ Voici que le vierge Dorothée t’envoie ceci du Jardin de son Époux comme elle l’a promis. ” Étonné au plus haut point — on était en février et toute la campagne était glacée — Théophile prit les présents et s’écria : “ En vérité, le Christ est Dieu ”. Il confessa ouvertement sa foi au Christ et mourut lui aussi martyr.