5 SEPTEMBRE - Saint Laurent Justinien, évêque (semi-double)

“ Mon Sauveur n’est pas mort sur la plume, mais sur le dur bois de la croix ! ”
          
1. Saint Laurent. — Jour de mort : 8 janvier 1455. Tombeau : à Venise. Vie : Saint Laurent, illustre modèle d’humilité et de zèle pastoral, “ l’ornement et la gloire de l’épiscopat ” (c’est ainsi que le désigne le pape Eugène IV), fut le premier patriarche de Venise. Après une jeunesse passée dans la pratique de la piété, il se sentit attiré par la vie du cloître. Lorsqu’il avait 19 ans, la Sagesse éternelle se présenta à lui dans une vision sous les traits d’une vierge belle et rayonnante de clarté, qui l’invita à chercher en elle la paix. Il répondit à cette invitation et devint un grand saint. Il fut d’abord chanoine régulier, puis ensuite évêque de Venise. Il eut comme grâces particulières le don des larmes, le pouvoir de commander aux démons et le don de prophétie. L’Enfant Jésus lui apparut en la fête de Noël. Lorsque, devenu vieux et gravement atteint, on voulut, au cours de sa dernière maladie, le transporter sur une couche moins dure, il repoussa cette proposition en disant : “ Mon Sauveur n’est pas mort sur la plume, mais sur le dur bois de la croix ! ” et il demanda qu’on le laissât sur son lit habituel. Quand il sentit ses derniers moments approcher, il leva les yeux au ciel en disant : “ Je vais à toi, ô bon Jésus ! ” et il s’endormit bienheureusement dans le Seigneur le 8 janvier 1455. — Messe du commun des évêques (Statuit), v. Appendice, p. 986.

2. L’invitation de la Sagesse. — La Sagesse éternelle apparut au saint sous les traits d’une belle vierge et l’attira à elle : “ Venez, vous tous qui êtes attirés par le charme du bien impérissable que vous demandez en vain à ce siècle qui passe ; je vous dirai ce que le ciel a fait pour moi. Comme vous, jadis, moi aussi, j’ai cherché l’agitation fiévreuse, et le monde extérieur n’a donné aucun apaisement à mes désirs brûlants. Mais, par la grâce de Dieu, celle qui nourrissait ma perpétuelle inquiétude m’est enfin apparue plus belle que le soleil, plus aimable que le baume, elle dont j’ignorais jusque-là le nom. Combien doux fut son aspect lorsqu’elle vint à moi ! Combien reposants furent les accents de sa voix lorsqu’elle me dit : “Ô toi dont la jeunesse est pleine de l’amour que je voudrais t’inspirer, pourquoi ton cœur est-il si agité ? La paix que tu cherches sur tant de chemins divers, c’est en moi que tu la trouveras. Tes désirs seront comblés ; je te vouerai une entière fidélité si tu veux me prendre pour épouse. ” J’avoue qu’à ces mots mon cœur se mit à trembler et que mon âme fut percée par la flèche de l’amour. Comme j’avais un ardent désir de connaître son nom, ses mérites, son origine, elle se contenta de me dire qu’elle se nommait la Sagesse éternelle et que, invisible de tout temps dans le sein du Père, elle avait reçu d’une mère une nature visible pour pouvoir se faire plus facilement aimer. Alors je me donnai à elle, au comble de l’allégresse, et, après m’avoir donné un baiser, elle disparut non sans avoir manifesté sa joie. Depuis lors, la flamme de son amour n’a fait que croître en moi et s’est emparée de toutes mes pensées. Elle ne cesse de me remplir de délices, elle est mon épouse bien aimée, ma compagne inséparable.. La paix que j’ai cherchée fait, grâce à elle, ma joie. Vous tous, écoutez-moi ; allez vous aussi à elle, car elle met son bonheur à ne repousser personne.” — Nous aussi, nous sommes souvent au carrefour : le monde et le Christ cherchent à attirer notre âme ; le monde offre les joies terrestres ; le Christ, la Sagesse, seul, donne la paix. Suivons-le !