5 JUIN - Saint Boniface, évêque et martyr (double).

Pour l’unité religieuse de l’Allemagne.
              
1. Saint Boniface. — Jour de mort : 5 juin 756. Tombeau : à Fulda. Image : On le représente en évêque, avec une hache et, à ses pieds, un chêne abattu. Vie : Le grand apôtre et l’organisateur de l’Allemagne, originaire d’Angleterre, fut d’abord un moine bénédictin. Sa première tentative de mission (716) resta sans succès. Avant son second voyage de mission, il se rendit à Rome (718) ; il y reçut du pape un bref de mission ; il convertit alors, dans un travail de trois ans, sous la direction de l’évêque Willibrord, le pays des Frisons. Le 3 novembre 722, il fut consacré évêque par le pape Grégoire II. En 724, il reprit son œuvre missionnaire avec un zèle renouvelé ; il se tourna vers le peuple des Hessois. Sur une hauteur, près du village de Geismar, il abattit l’antique chêne du tonnerre que le peuple considérait comme un sanctuaire national et pour lequel il avait une grande vénération. Avec le bois du chêne abattu, il bâtit une chapelle dédiée à saint Pierre. Cet acte hardi scella la victoire du christianisme dans cette région. Il rencontra de grandes difficultés de la part du clergé local et des prêtres vivant à la cour. Calme et modeste, il continua de travailler t seul, et confiant en Dieu seul, qu’il implorait dans des prières incessantes et qu’il faisait implorer par les religieux et les religieuses d’Angleterre. Sa confiance ne fut pas déçue. Le nombre des conversions s’accrut d’une manière étonnante. En 731, Grégoire III lui envoya le pallium, qui est le signe de la dignité archiépiscopale. Boniface couronna alors son œuvre par l’organisation de l’Allemagne. Il établit de dignes évêques, délimita les diocèses, prit soin de la vie religieuse du clergé et du peuple. Il tint, entre 742 et 747, de grands synodes nationaux. En 744, il fonda le monastère de Fulda qui devint le centre religieux de l’Allemagne moyenne. En 745, il choisit Mayence comme siège archiépiscopal, A ce siège furent soumis 13 diocèses. Ce fut l’achèvement de l’organisation ecclésiastique de l’Allemagne. Saint Boniface acheva sa vie si active, comme il l’avait commencée, dans l’œuvre missionnaire. Ayant appris, en 754, qu’une partie des Frisons avait apostasié, il fit ses adieux à son clergé ; dans le pressentiment de sa mort, il emporta son suaire. A 74 ans, il entreprit avec une ardeur juvénile l’œuvre de la restauration. Il ne devait pas l’achever. Près de la localité d’Ockum, au moment où il voulait administrer la Confirmation à des nouveaux baptisés, il fut surpris par une bande de païens sauvages et tué.
            
2. La messe. (Exultabo). — La messe a de beaux textes propres qui caractérisent le vénérable apôtre de l’Allemagne. L’Introït est un cri de joie de l’Église à la pensée de la conversion de l’Allemagne. Le verset du psaume (il faut oublier le sens littéral) célèbre l’œuvre de mission du saint. Dans la leçon, on nous demande de louer nos pères dans la foi (parmi eux) Boniface tient la première place). Leur mémoire doit toujours rester vivante dans l’Église, et nous devons marcher sur leurs traces. Au Graduel, nous entendons le saint martyr nous exhorter à nous unir sur la terre aux souffrances du Christ, comme il l’a fait jadis, afin de participer à la joie du Christ. A l’Alleluia, nous entendons pour ainsi dire la voix de Dieu répondre ; au Graduel, Boniface est glorifié. A l’Évangile, le Christ nous annonce lui-même les huit béatitudes. C’est la voix royale qui mène à la sainteté. Parmi ces béatitudes, nous remarquons celle des Martyrs : Heureux êtes-vous quand les hommes vous persécutent... A l’Offertoire, nous voyons le saint missionnaire parcourir l’Allemagne sous la protection de Dieu. A la Communion, nous voyons sa récompense. Il est assis sur un trône et nous recevons le gage de cette récompense dans le pain du ciel.