“ Un véritable et grand pasteur d’âmes ”
1. Saint Charles. — Jour de
mort : 3 novembre 1584. Tombeau : à la cathédrale de Milan. Image :
On le représente en archevêque, une corde au cou, bénissant des malades. Vie :
Le saint est l’un des plus beaux ornements de l’Église catholique au XVIe
siècle ; c’est un des plus grands pasteurs d’âmes de tous les temps ;
il travailla beaucoup à l’achèvement et à l’application du concile de
Trente ; ses instructions pastorales sont encore en vigueur de nos jours.
Né en 1538, dans une famille de la haute noblesse de Milan, il se destina dès
son enfance à l’état ecclésiastique. Cardinal à 23 ans (1560), il devint
bientôt archevêque de Milan. Son grand souci fut alors de faire exécuter dans
sa province ecclésiastique les décisions du concile de Trente ; ce qui lui
valut de sérieuses attaques et oppositions, tant du côté civil que du côté
ecclésiastique. Sa charité pleine de miséricorde envers le prochain et sa
libéralité envers les pauvres étaient très grandes. Lorsque la peste sévit à
Milan, il vendit son mobilier, jusqu’à son lit, pour venir en aide aux malades
et aux nécessiteux et, à partir de cette époque, il coucha sur de simples
planches. Il visitait les malades atteints de la peste, les consolait comme un
tendre père et leur administrait les sacrements de ses propres mains. Véritable
médiateur, il implorait jour et nuit le pardon divin en d’humbles prières
devant le trône de la grâce. Ayant ordonné une procession publique d’expiation,
il y parut la corde au cou, les pieds nus et ensanglantés, une croix sur les
épaules, s’offrant en victime expiatoire pour son peuple afin de détourner de
lui la justice divine. Il mourut dans sa 47e année, couché sur un
sac et sur la cendre, tenant en ses mains le crucifix ; c’était le 3
novembre 1584. En mourant, il prononça ces paroles : “ Seigneur, voici que
je viens ; je viendrai bientôt. ” Il avait atteint seulement l’âge de 46
ans. Son tombeau est dans la célèbre cathédrale de Milan, construite en marbre
blanc. La Messe est du commun des évêques (Statuit), v. Appendice, p. 986. L’Oraison
propre fait mention de son zèle pastoral (pastoralis sollicitudo).
2. Les saints Vital et Agricola.
— Tombeau : à Bologne ; leurs restes furent ensevelis dans le
cimetière des Juifs ; découverts plus tard par saint Ambroise, ils furent
alors déposés en terre bénite. Vie : Vital, un esclave, et
Agricola, son maître, subirent sous Dioclétien un cruel martyre. C’est en vain
que l’on chercha par des promesses à faire apostasier l’esclave Vital ; il
n’en montra que plus de fermeté dans la confession du Christ ; il fut
tourmenté par de cruels supplices qu’il supporta, tous, avec une invincible
patience jusqu’à ce qu’il rendit l’âme en priant. Quant à Agricola dont le
jugement fut différé dans l’espoir qu’il serait ébranlé par le martyre de son
esclave et qu’il renierait le Christ, il se sentit au contraire fortifié par la
constance de celui-ci. Il fut cloué en croix et devint ainsi le compagnon et
l’associé de Vital dans son héroïque martyre (vers 304). Pratique :
N’est-ce pas là un magnifique spectacle : l’esclave et son maître mourant
ensemble pour le Christ ! Le christianisme doit aussi rapprocher et
ennoblir les classes sociales : l’esclave et le serviteur sont les frères
dans le Christ de leur maître, et le maître est l’esclave du Christ. L’esclave
obéit au maître comme au représentant du Christ ; le maître honore en son
esclave un membre du Christ. Tous deux doivent un jour participer ensemble à la
félicité éternelle si chacun a su remplir son devoir.