4 JANVIER - Octave des Saints Innocents (simple)

Les enfants innocents furent immolés à cause du Christ, par le roi barbare, les nourrissons furent mis à mort, maintenant ils suivent l’Agneau immaculé et disent sans cesse : gloire à toi, Seigneur ! (Ant. Magn.).

1. La fête. — a) Au jour Octave, l’Église abandonne le deuil de la douleur des mères et honore les Saints Innocents avec la couleur du martyre, de même on chante le Gloria et l’Alleluia. — La messe est encore le même tableau mystérieux, la représentation de l’Office divin au ciel. L’Agneau, comme tué, est couché sur l’autel, entouré des 144 mille âmes pures, les prémices de Dieu. En union avec cette phalange privilégiée nous célébrons aujourd’hui le mystère eucharistique. 

b) La prière des Heures. Le bréviaire attribue à saint Augustin le sermon suivant : “ A la naissance du Sauveur commence le deuil, non pour le ciel, mais pour la terre. Aux mères est destinée la lamentation, aux anges la joie, aux enfants la mort. C’est Dieu qui est né, c’est pourquoi, il convient que des enfants innocents lui soient offerts en sacrifice, à lui qui est venu pour condamner la méchanceté du monde. Les petits agneaux doivent être immolés parce que l’Agneau qui enlève les péchés du monde est crucifié. Mais les brebis se lamentent parce qu’elles perdent leurs petits agneaux qui peuvent à peine bêler. Un grand martyre, un cruel spectacle. Sans motif, l’épée est tirée parce que l’envie grince des dents. Et pourtant le nouveau-né ne fait violence à personne... ” Nous voyons les brebis se plaindre de la perte de leurs agneaux : “ On entend des pleurs dans Rama, un grand gémissement. ” 

Les deux répons chantent la virginité de Marie (ils conviennent tout à fait à l’Office). C’est en fêtant les Saints Innocents que nous comprenons toute l’importance que l’Église attribue à la virginité et à la chasteté. L’antienne principale de la fête est celle-ci : “ Voici ceux qui sont restés sans tache, ils sont vierges ; ils suivent l’Agneau partout où il va. ” C’est pourquoi aussi on chante sans cesse dans le temps de Noël la “ virginité féconde ” de la Vierge Marie. 

2. Lecture d’Écriture (Rom. VII, 1-25). — Saint Paul est obligé d’en revenir à la loi. La pensée que tout ce qui est arrivé au Christ se reproduit mystique ment dans ses membres, trouve une nouvelle application dans les relations des chrétiens avec la loi. Le chrétien est délivré de la loi parce qu’il est mort avec le corps du Christ et sert maintenant légitimement Dieu (1-7). Dans les versets suivants (8-25) saint Paul parle de l’homme non racheté. En lui deux puissances se disputent la victoire : l’homme intérieur, la raison qui connaît le bien et l’approuve ; la chair où les mauvais désirs et par conséquent le péché prennent racine. La loi n’a pu briser la force de la nature pécheresse. De cette puissance la grâce du Christ peut seule délivrer. 

“ Je sais qu’en moi ou plutôt dans ma chair, ne réside pas le bien. La volonté est toujours chez moi mais non l’accomplissement du bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, mais j’accomplis le mal que je ne veux pas. Mais je vois en moi une autre loi dans mes membres qui contredit la loi de ma raison et me livre captif à la loi du péché. Ah ! malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ Notre Seigneur.