4 FÉVRIER - Saint André Corsini, évêque (double)

Pour la conversion des âmes gravement égarées.

1. Saint André. — Jour de mort : 6 janvier 1373. Tombeau : à Florence, dans le couvent des Carmes. Image : on le représente en évêque, avec un loup et un agneau à ses pieds. Sa vie : Saint André Corsini vécut de 1302-1376. Comme sa mère le portait encore dans son sein, elle eut un songe : il lui sembla qu’elle avait enfanté un loup qui courait vers le couvent des Carmes et qui, arrivé à la porte de l’église, se changeait immédiatement en agneau. L’enfant fut élevé par ses parents dans la piété et la crainte de Dieu, mais il s’adonna peu à peu aux joies du monde, ce qui lui attira souvent des reproches de sa mère. Mais ayant appris que, par un vœu de ses parents, il avait été consacré à la Sainte Vierge, il rentra en lui-même et, à l’âge de 17 ans, se fit :admettre dans l’Ordre des Carmes. Là, il eut à souffrir beaucoup d’attaques et de tentations de l’Esprit mauvais, mais rien ne put le détourner de sa résolution d’entrer dans cet Ordre. Ce fut un homme d’une pénitence austère, il jeûnait sans relâche, ne quittait jamais son cilice et récitait chaque jour les psaumes de la pénitence. Il eut le don particulier de ramener à Dieu les âmes gravement égarées. En 1360, il fut nommé, malgré ses efforts pour se dérober à cet honneur, évêque de Fiesole. 

2. La messe (Statuit) est la première du commun des confesseurs pontifes. L’Évêque est l’“ administrateur ” fidèle des sources de vie divine dans l’Église : la parole de Dieu et les sacrements ; en lui aussi le sacerdoce du Christ s’exerce dans toute son étendue. Le prêtre à l’autel est son représentant et son symbole. Sans cesse, le texte de la messe voit, dans les actions et les mouvements du prêtre, le saint lui-même et, dans le saint, le divin Pontife. Quand le prêtre s’avance vers l’autel, l’Église célèbre la grâce de son élection : “ Le Seigneur lui a confié l’alliance de la paix ” (ce sont les trésors de l’Église), il est un prince du royaume de Dieu (Intr.). Alors l’Église chante le ps. 131. Ce psaume est un serment réciproque : David jure de bâtir une maison au Seigneur et le Seigneur promet, par serment, à David, un trône éternel. David est le symbole de notre saint évêque qui a eu pour l’Église un soin si fidèle et qui reçoit en retour la récompense éternelle et des grâces pour l’Église. La Leçon célèbre, de nouveau, la grâce de l’élection du saint évêque : “ Voici devant vous, (dans la personne du prêtre célébrant) le grand prêtre (le saint mais aussi le Christ) qui, dans ses jours, a plu à Dieu. ” Il a été porteur et médiateur de la Rédemption ; des paroles enthousiastes célèbrent son élévation : “ Il lui donna la couronne de gloire, il conclut avec lui une éternelle alliance... Il voulut qu’il soit prêtre et qu’il loue son nom et qu’il lui offre un encens digne, pour faire un parfum d’agréable odeur.” Le Graduel est un écho, il se contente de répéter avec admiration les paroles de la Leçon. A l’Alleluia, le divin Pontife, qui veut offrir le sacrifice “ selon l’ordre de Melchisédech ”, montre sur l’ambon : Le Seigneur qui revient demande compte des talents confiés. Ces talents sont les grâces du sacerdoce. Aujourd’hui, au jour de sa mort, notre saint évêque “ entre dans la joie de son Seigneur” (Evang.) Nous n’avons pas reçu autant de talents, cependant nous devons administrer fidèlement ! les deux que nous avons reçus. Maintenant commence le Sacrifice. Le saint évêque se tient à l’autel “ David oint de l’huile sainte ”, il se tient là, au nom du Christ, “ le bras ” du divin Pontife le soutient (Off) ; à l’Offrande, nous déposons sur l’autel tous les talents gagnés pendant notre vie ; au Saint-Sacrifice, “ le Maître de ces serviteurs est venu pour leur demander leurs comptes, mais aussi pour leur donner la grande récompense. ” Le gage de cette grande récompense est la sainte Eucharistie que le saint évêque nous distribue aujourd’hui à la table sainte “ comme le fidèle serviteur que le Seigneur a établi sur sa famille et qui nous donne maintenant la mesure convenable du divin froment ” (Comm.).