31 JANVIER - Saint Pierre Nolasque, confesseur (double)

Le Seigneur a envoyé la Rédemption à son peuple (Ps. 110).

1. Saint Pierre. — Jour de mort : 25 décembre 1256. Tombeau : à Barcelone (Espagne). Image : on le représente en vêtements blancs, avec, sur la poitrine, un écusson aux armes d’Aragon, et entouré de chrétiens délivrés de l’esclavage. Sa vie : Saint Pierre Nolasque fonda l’Ordre de la Merci pour le rachat des captifs. Un jour qu’il priait, la sainte Vierge lui apparut (1228) et lui déclara qu’il serait très agréable à son divin Fils et à elle, qu’il fondât un Ordre en son honneur pour le rachat des chrétiens, de l’esclavage des infidèles. Saint Pierre obéit et fonda avec saint Raymond de Pennafort et Jacques 1, roi d’Aragon, l’Ordre de Notre-Dame de la Merci pour le rachat des captifs. On imposa aux membres de cet Ordre un !quatrième vœu, celui de rester eux-mêmes captifs des païens si le rachat des chrétiens l’exigeait. Pierre mourut avec ces paroles du psaume sur les lèvres : “ Il a envoyé la rédemption à son peuple. ” 

2. La messe (Justus ut palma). — La messe reflète la vie de notre saint. Saint Pierre a tout abandonné pour acquérir le trésor éternel ; sa vie fut vraiment un spectacle pour les anges et les hommes. A l’Offertoire, nous apportons ce grand renoncement du saint sur l’autel et, à la communion, nous participons à sa gloire. La messe est toute pénétrée de la pensée de l’imitation du Christ, dans la pauvreté et la faiblesse. Dans l’Épître, il semble que saint Pierre oppose à notre fierté, à notre vie confortable, sa pauvreté et ses opprobres. 

3. L’Oraison. — La collecte résume brièvement la vie du saint et nous indique les conclusions que nous devons tirer. Nous trouvons quatre belles pensées : 1° La charité héroïque de notre saint, qui le porta à racheter les chrétiens, n’est qu’une émanation de l’amour de Dieu (“ Dieu a tant aimé le monde... ”). Et même, somme toute, c’est un acte d’amour de la part de Dieu d’envoyer au monde des saints qui, dans leur vie, sont le reflet de ses perfections. 2° Le nouvel Ordre a donné à l’Église de nouveaux enfants dont saint Pierre, en tant que fondateur d’Ordre, est le père. C’est là une pensée qui a de profondes racines dans la liturgie : saint Paul se déclare le père des Corinthiens : “ Alors même que vous auriez des milliers de pédagogues dans le Christ, vous n’avez pas plusieurs pères, car je vous ai engendrés dans le Christ Jésus par l’Évangile. ” Par conséquent, quand le prêtre, dans les cérémonies liturgiques ou les relations ordinaires, est appelé : Pater, Père, cette dénomination a un sens profond. Nous pouvons, nous aussi, avoir part à cette a dignité paternelle en donnant, par l’apostolat, de nouveaux enfants à l’Église. 3° La délivrance des chrétiens captifs est une image de la délivrance des chaînes du démon, de l’“ esclavage du péché ” (Jean VIII, 34). Assurément le baptême nous a délivrés de l’empire du démon (rappelons-nous les nombreux exorcismes que comporte le rite du baptême), cependant, tant que nous vivons, nous portons des chaînes spirituelles par notre attachement au péché et notre inclination au mal. 4° La véritable liberté ne se trouvera que dans la patrie céleste. Quel bonheur ce dut être, pour les pauvres chrétiens captifs, de revoir leur patrie et de recouvrer la liberté tant désirée, après avoir désespéré déjà de sortir d’esclavage. Il en est de même pour nous : ce n’est que lorsque nous serons arrivés dans notre patrie céleste, que nous jouirons de la pleine liberté. Cette “ liberté des enfants de Dieu ” nous devons nous efforcer de la conquérir de plus en plus, en nous rendant maîtres de l’homme inférieur : l’esprit doit dominer sur la chair. “ La vérité vous rendra libres. ”.