30 NOVEMBRE - Saint André, Apôtre (double de 2e cl.)

Salut, ô Croix, reçois le disciple de Celui qui fut suspendu à ton bois.
     
C’est la première fête d’Apôtre dans la nouvelle année liturgique. Une fête d’Apôtre est indépendante du temps ecclésiastique. Aujourd’hui, particulièrement, il est assez difficile d’harmoniser la fête de saint André avec le temps de l’Avent. Il faut cependant s’habituer à cette dualité d’impression : nous attendons le Sauveur et nous voulons, dans la ferveur de notre charité, porter la Croix avec saint André. C’est qu’il s’agit de toute l’œuvre de notre salut dont nous devons, chaque jour, recevoir les fruits en nous.
     
1. Saint André. — Jour de mort : 30 novembre (année inconnue). Tombeau : église de Saint-André à Amalfi, son chef est à Saint-Pierre de Rome. Image : on le représente avec une croix en X, dite croix de Saint-André. Vie. André, frère de l’Apôtre Pierre, fut, avec Jean, le premier disciple qui suivit le Seigneur. Sa première rencontre avec Jésus est décrite avec une beauté touchante dans l’Évangile (Jean. J, 35-42). Il n’appartient sans doute pas au cercle plus intime, comme Pierre, Jacques et Jean, et les évangiles ne racontent rien d’extraordinaire à son sujet, mais la tradition vante son grand amour de la Croix et du Sauveur, et l’Église l’honore particulièrement tant à la messe (son nom paraît en deux endroits : au Canon et au Libera nos après le Pater)[1] que dans le bréviaire. Son Office est un des plus délicats de la liturgie. Son martyre (légendaire) est très touchant : Le juge païen le somme de sacrifier aux idoles. Alors André dit ; Je sacrifie tous les jours au Dieu tout-puissant, l’unique et le vrai, je ne lui offre pas la chair des taureaux ou le sang des boucs, mais l’Agneau immaculé sur l’Autel. Ensuite, tout le peuple des fidèles mange sa chair et cependant l’Agneau reste intact et vivant. ” Enflammé de colère, Aegeas ordonna de le jeter en prison. Le peuple l’aurait délivré sans peine, mais André calma lui-même la multitude en la priant instamment de ne pas l’empêcher de courir vers la couronne du martyre. Arrivé au lieu du martyre, André s’écria en apercevant la croix : “ O bonne Croix qui as reçu ta parure et ta beauté des membres du Christ ! O Croix longtemps désirée, fidèlement aimée, recherchée sans relâche et enfin accordée à l’âme qui te demandait, enlève-moi du milieu des hommes et mène moi à mon Maître afin qu’il me reçoive par toi comme il m’a racheté par toi. ” Il fut alors attaché à la croix. Pendant deux jours, il y resta suspendu vivant, et ne cessa d’annoncer la doctrine du Christ jusqu’à ce qu’il s’en allât vers celui dont il avait tant désiré imiter la mort.
     
Pratique. — Cette fête d’Apôtre est un jour d’amour du Christ et de la Croix. Que saint André, le docteur de l’Église, nous obtienne particulièrement la grâce de voir dans les croix que nous rencontrons, le Crucifié lui-même, de le saluer et de l’imiter.
     
2. La messe (Mihi autem). — Le point central est constitué par la vocation définitive de l’Apôtre sur les bords du lac de Génésareth (Évangile). C’est aussi l’action principale de la fête comme le montre si bien la Communion : “ Suivez-moi ”. Le Seigneur ainsi nous invite et nous laissons tout, pour le suivre à la Sainte Table. “ Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. ” Cette parole du Maître s’adresse d’abord aux prêtres. Ils sont envoyés par Dieu pour cette pêche, ce sont eux qui doivent jeter le filet de l’Église. Ils sont aussi les prédicateurs de la foi. Tel est aussi le contenu de l’Epître d’une interprétation un peu difficile : La foi est nécessaire pour tous, Juifs ou païens ; cependant la foi doit d’abord être annoncée par des messagers envoyés par Dieu. De ces messagers, saint André est un des plus importants. Les autres parties de la messe sont empruntées au commun. Dans l’Introït et l’Offertoire, nous louons les Apôtres comme des amis du Christ et des princes du royaume de Dieu ; au Graduel, nous les louons comme des princes, fils de l’Église Reine. — Les laïcs eux-mêmes peuvent écouter la parole du Maître adressée aux pêcheurs d’hommes. Eux aussi doivent avoir le zèle des âmes — par l’exemple, la charité, la fidélité au devoir et aussi par la parole.
     
3. La prière des Heures. — Dans ces chants, revient toujours l’idée de la Croix. “ Salut, Croix bien aimée, consacrée par le corps du Christ, ornée par ses membres sacrés comme par des pierres précieuses, ”
     
“ Ne permets pas, Seigneur, que moi, ton serviteur, je sois séparé de toi ; le temps est venu que mon corps soit confié à la terre et que tu me fasses aller vers toi. ”
     
Les nombreux chants historiques utilisent les Actes apocryphes.
     
“ Saint André priait, les yeux levés vers le ciel, et il criait à haute voix : C’est toi, mon Dieu, que j’ai vu, ne souffre pas qu’un juge impie m’enlève de. la Croix, car j’ai reconnu la vertu de la sainte Croix. Tu es mon Maître, ô Christ : je t’ai aimé, je t’ai reconnu, je t’ai confessé, écoute-moi seulement encore. dans cette dernière supplication ”
     
Sans doute les saints n’ont aucune relation avec l’Avent. Il nous est cependant certainement permis d’intégrer la célébration de leur fête dans la préparation de l’Avent. Puisque, dans l’esprit de la liturgie, nous devons nous identifier avec les saints du jour, marchons avec eux et en eux au-devant du Roi qui va venir.
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[1] Ce dernier usage remonte au pape saint Grégoire 1er qui avait une dévotion particulière pour cet Apôtre.