3 FÉVRIER - Saint Blaise, évêque et martyr.

Bénédiction de saint Blaise.

1. Saint Blaise. — Jour de mort : 3 février, vers 316. Tombeau : à Paris. Image : On le représente en évêque avec un séran de fer (l’instrument de son supplice), avec deux cierges dans la main. Sa vie : Le martyrologe relate : “ A Sébaste, en Arménie (Asie Mineure), la mort de saint Blaise, évêque et martyr ; il avait accompli plusieurs miracles, quand le gouverneur Agricolaus le fit battre très longtemps de verges et le fit étendre sur un chevalet de bois. Là, avec des peignes de fer, on lui arracha la chair des os et ensuite on l’enferma dans un horrible cachot. Après avoir essayé en vain de le noyer dans un lac, le juge dont on a parlé le fit décapiter avec deux jeunes compagnons. Déjà avant lui, sept femmes, qu’on avait arrêtées comme chrétiennes, au moment où elles recueillaient, comme une relique, le sang du martyr qui coulait à terre, furent mises à mort par le glaive, après de terribles tortures. ” (Cette relation est en grande partie légendaire). Blaise, avant son élévation à l’épiscopat, exerçait la médecine et, en imitation du Sauveur, l’unissait, pour des motifs de zèle pastoral, au ministère sacerdotal. Il souffrit probablement sous Licinius (316). Il compte, comme thaumaturge, parmi les quatorze saints auxquels on a recours dans les besoins extrêmes ; on l’invoque particulièrement dans la détresse spirituelle causée par des péchés graves non avoués, ainsi que contre les maux de gorge. On recourt à lui, dans ce dernier cas, à cause de la guérison miraculeuse d’un enfant qui avait avalé une arête de poisson. C’est pour la même raison que, dans nos régions, on donne, le jour de sa fête, la bénédiction de saint Blaise, contre tous les maux de gorge. 

2. La messe (Sacerdotes Dei). — La messe est la seconde du commun d’un martyr pontife. L’entrée du cortège sacerdotal symbolise le vénérable évêque. L’Église exhorte non seulement les prêtres mais encore les laïcs de cœur saint et humble ” à louer Dieu et, dans le Benedicite qui suit, toute la création s’unit à ce chant de louange. Les deux lectures représentent le martyr, toutes deux sont riches d’enseignements. Immédiatement après la profession solennelle de saint Pierre, près de Césarée de Philippe, Notre Seigneur entreprend de préparer les siens à sa mort sur la Croix. Il prédit pour la première fois sa Passion et donne son premier sermon de la Croix. Dans ce sermon, il fait un pas de plus. Il ne suffit qu’il souffre lui-même, ses disciples doivent, eux aussi, se charger de leur croix et le suivre. L’Église nous adresse ce sermon de la Croix en la fête de notre saint martyr pontife, car celui-ci l’a mis en pratique dans sa vie. Il s’est renoncé lui-même, il s’est chargé de la croix et il a haï sa vie sur la terre, c’est pourquoi, il a part à la promesse : le Fils de l’Homme viendra dans la majesté de son Père, entouré de ses anges et il donnera la récompense (Év.). Notre saint, au jour de sa mort, a vu le Seigneur venir à lui. A l’Épître, le saint martyr se tient devant nous et nous dit : ce n’est qu’en participant à mes souffrances que vous aurez part à ma “ consolation ”. Ainsi, nous déposons, à l’Offertoire, notre croix sur l’autel et nous recevons, à la Communion, le gage de la céleste “ couronne ornée de pierres précieuses” (Comm.). 

3. Les sacramentaux. — Aujourd’hui, l’Église nous donne la bénédiction de saint Blaise. Ceci nous invite à penser aux bénédictions. L’amour maternel de l’Église ne se manifeste pas seulement dans les riches dons, qu’elle nous accorde à pleines mains dans le Sacrifice eucharistique, dans les sacrements et dans le Saint-Office ; il se montre encore dans le souci qu’elle a de nos petits besoins journaliers. Elle nous suit dans nos occupations les plus simples et nous aide dans nos besoins personnels. Et cela, elle le fait au moyen des sacramentaux, que nous appelons aussi bénédictions. Nous Pouvons distinguer trois sortes de sacramentaux : ceux qui nous facilitent la voie de la sainteté, ceux qui rehaussent pour nous le culte divin et ceux qui nous accompagnent dans la vie quotidienne. Les premiers sont les bénédictions d’objets qui servent au culte ; ce dont on se sert pour Dieu doit être séparé du monde qui se trouve encore sous la malédiction du péché, mis à part et sanctifié. Les seconds ont pour objet de donner au culte divin plus d’attrait et d’édification pour notre foi ; à ce second genre appartiennent : tout l’ensemble des cérémonies, l’encens, les lumières, l’eau bénite, les ornements et les vases précieux. Le troisième ; groupe essaie de faire dériver le flot de la Rédemption jusque dans les occupations ordinaires de la vie de chaque jour. Ce dernier groupe n’est pas encore assez connu et honoré. L’Église a, pour presque chaque objet d’usage dans la vie, pour chaque action et chaque démarche du chrétien, une bénédiction spéciale, pour chaque mal, un adoucissement et une guérison. Dans cette catégorie rentrent : la bénédiction de saint Blaise d’aujourd’hui, en partie la bénédiction des cierges d’hier, la bénédiction des maisons le jour de l’Épiphanie, la bénédiction du vin à la fête de Saint-Jean, la bénédiction des aliments à Pâques, etc. Assurément le chrétien obéit à la parole du Seigneur : “ Cherchez d’abord le royaume de Dieu ”. la vie divine de la grâce est ce qui lui tient le plus au cœur et il se soumet de bon gré à la volonté de Dieu même lorsque quelque désagrément le menace ; mais il sait aussi que la seconde partie de la parole du Sauveur s’applique à lui : “ tout le reste vous sera donné par surcroît. ”