29 SEPTEMBRE - La Dédicace de l’église de Saint Michel Archange (double de 1ère cl.)

“ Qui est semblable à Dieu ? ”
1. L’Archange saint Michel. — La fête d’aujourd’hui est à proprement parler la dédicace d’une église consacrée à saint Michel, à Rome, sur la via Salaria ; elle est mentionnée aujourd’hui encore dans les livres liturgiques : In Dedicatione S. Michaelis. Actuellement, elle est considérée, il est vrai, par la chrétienté, comme une fête d’ange. — Saint Michel est parmi tous les anges le plus connu et le plus souvent cité. Il est le chef des milices célestes dans le combat contre Lucifer et ses suppôts. Le nom de l’Archange signifie : “ Qui est semblable à Dieu ? ” Il était considéré comme l’ange protecteur de la synagogue (Dan., X et XII), et l’Église catholique l’honore aussi comme son protecteur ; c’est lui qui introduit les âmes des défunts en paradis (voir l’offertoire de la messe des morts). Sa fête est la plus ancienne fête d’ange ; jadis, c’était l’unique. — La liturgie dessine avec un art consommé le portrait de l’Archange dans son triple rôle au service de l’Église : comme combattant, comme intercesseur et comme guide.
a) Le plus souvent, nous le voyons dans le combat contre Satan : “ Tandis que l’archange Michel luttait contre le dragon, une voix retentit qui disait : Salut à notre Dieu, Alleluia ” (2e ant. de Laudes). — “ Un silence se fit dans le ciel quand le dragon engagea la guerre contre l’archange Michel ; on entendit alors des millions de voix crier : Salut, gloire, force au Dieu Tout-Puissant ! ” — “ Chaque fois qu’un exploit extraordinaire doit être accompli, Michel est envoyé afin que l’on reconnaisse, à l’intervention et au nom de l’ange, que personne ne peut faire ce que Dieu seul a le pouvoir de faire. Cet antique ennemi, qui, dans son orgueil, voulut être semblable à Dieu, s’écria donc : Je monterai au ciel, j’établirai mon trône au-dessus des étoiles du ciel, je serai semblable au Très-Haut. A la fin du monde, il sera laissé à sa puissance pour recevoir le suprême châtiment. Alors il combattra contre l’archange Michel, comme le dit saint Jean : Un grand combat s’éleva contre l’archange Michel. ” (Saint Grégoire, au second nocturne). “ Nombre de merveilles nous sont racontées de l’archange Michel, qui, courageux dans le combat, a remporté la victoire. ” (9e ant. de matines). “ Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat afin que nous ne périssions pas dans l’effroyable jugement. ”
b) Saint Michel est aussi pour l’Église un intercesseur : La liturgie se le représente volontiers près de l’autel avec un encensoir, intercédant pour l’Église et transmettant ses prières. “ L’ange se tint près de l’autel du temple, ayant à la main un encensoir d’or. On y plaça de l’encens et la fumée de l’encens s’éleva jusqu’au trône de Dieu, Alleluia. ” (Offert.). “ Archange Michel, glorieux prince, souviens-toi de no :us : prie pour nous maintenant et toujours le Fils de Dieu, Alleluia, Alleluia. ” (Ant. de Magn.). “ La fumée odorante mon a de la main de l’ange jusqu’à Dieu. ” (Répons), “ Celui-ci est l’archange Michel, le chef de la milice des anges ; son culte apporte aux peuples de riches bénédictions et son intercession conduit au royaume des cieux. ” (Répons). “ En ce temps-là, se lèvera Michel qui répond pour vos fils. ” (Répons).. “ L’archange Michel vint au secours du peuple de Dieu ; il répondit charitablement pour les âmes des justes. ”
c) La troisième mission de notre archange est également très belle ; il en est question dans les paroles mystérieuses de l’Offertoire de la messe des morts : “ Seigneur Jésus-Christ, Roi de gloire, délivre les âmes de tous les fidèles trépassés... de la gueule du lion, afin que l’enfer ne les engloutisse pas..., mais que bien plutôt ton porte-étendard, saint Michel, les conduise dans la sainte lumière... ” “ Archange Michel, je t’ai établi comme prince pour introduire les âmes dans la patrie. ” (3e ant. de Laudes).

2. La Messe (Benedicite). — La liturgie ne se borne pas à célébrer aujourd’hui saint Michel, mais elle envisage tous les anges, spécialement ceux qui sont préposés à la protection des hommes (v. l’Oraison). A l’Introït, nous invitons tous les anges à louer Dieu" en précisant qu’ils accomplissent la volonté de Dieu. La Leçon est empruntée au début de l’Apocalypse ; bien que, dans ce passage, il soit deux fois question des anges, la liturgie a en vue le livre tout entier (le début pour le tout — un principe cher à la liturgie). L’Apocalypse est vraiment un livre des anges ; en aucun autre livre de la Sainte Écriture il n’est parlé aussi souvent des anges. La pensée fondamentale de la leçon est celle-ci : Les anges s’emploient avec zèle à faire porter ses fruits à l’œuvre de la Rédemption et à lutter contre l’ennemi infernal ; saint Michel est à leur tête. L’Evangile lui aussi aide beaucoup à comprendre pleinement les textes liturgiques ; la péricope n’a été choisie qu’à cause de la dernière phrase : Les anges des petits (ce sont les enfants de Dieu) sont des avocats et des défenseurs devant le trône de Dieu. Comme est bien exprimée par ce seul mot (et surtout quand on l’oppose à l’idée de séduction) l’importance des anges dans l’affaire de notre salut ! Particulièrement significatif est le ministère des anges thuriféraires à l’autel, auquel fait allusion J’antienne de l’Offertoire (à la messe solennelle, on encense l’autel).