28 OCTOBRE - Les saints Apôtres Simon et Jude (double de 2e cl.)

“ Il vous fera apparaître irrépréhensibles à l’avènement de Jésus-Christ ”
1. Les saints Simon et Jude. — Les deux Apôtres sont fêtés ensemble depuis la plus haute antiquité. Simon est surnommé le zélote parce qu’il appartenait primitivement à la secte des zélotes qui voulaient amener par la violence la réalisation de l’espérance messianique. Jude, beaucoup plus connu et très populaire surtout en Autriche, surnommé Thaddée (le courageux), est le frère de l’Apôtre Jacques le Mineur et un cousin de Jésus. Sa mère était Marie, la sœur ou la parente de la Sainte Vierge. Il eut pour père Alphée, un parent de saint Joseph. Jude nous a laissé une lettre qui appartient aux Livres Saints. Le peuple chrétien a une grande confiance en cet Apôtre comme protecteur dans toutes les “ causes désespérées”. Les deux apôtres prêchèrent l’Evangile d’abord séparément, en Égypte (Simon) et en Mésopotamie (Jude). Ils se seraient rejoints plus tard en Perse où, après avoir obtenu de grands résultats dans leur ministère, ils auraient subi ensemble le martyre.
2. La Messe (Mihi autem). — C’est la messe type des Apôtres, qui (sauf l’Evang..) est employée comme messe votive des Apôtres. Elle célèbre la dignité, la vocation, mais aussi les épreuves de l’apostolat. Quand le clergé fait son entrée, nous saluons respectueusement en lui les Apôtres comme les amis du Christ, associés à son autorité. L’Oraison présente trois pensées dignes de remarque : a) Les Apôtres sont les fondements de notre foi ; b) célébrons leurs fêtes non seulement par la prière, mais encore en amendant notre vie ; c) chaque fête d’Apôtre est un nouveau degré vers la perfection. L’Épître, assez difficile à bien saisir, expose la comparaison guerrière bien connue et qui s’applique à l’Ascension du Christ : Le vainqueur entrant au ciel partage le butin qui se compose des grâces et des fonctions du royaume de Dieu sur terre, y compris l’apostolat. Le but de l’apostolat est le suivant : instruire et former les chrétiens, et, par ce moyen, édifier le corps de l’Église et le mener à sa perfection. L’Evangile est emprunté au discours d’adieu prononcé par le Christ pendant la dernière Cène. Thème du passage : la communauté d’amour avec Jésus exige la communauté de souffrance. Le monde ne peut pas nous aimer, nous, chrétiens ; le monde et le christianisme, c’est comme le feu et l’eau ; haïr Jésus, c’est haïr Dieu. La pensée liturgique de l’Evangile est celle-ci : les Apôtres ont éprouvé et réalisé dans leur vie cette parole du Seigneur. Leur communauté d’amour avec le Christ a été couronné par la communauté de souffrance dans le martyre. A l’Offertoire, nous voyons les Apôtres partir dans les nations païennes et y annoncer le message du Christ (le psaume 18 était appelé jadis l’Apostolus). A la Communion, nous participons à la glorification et à la souveraineté des Apôtres.

3. Lecture d’Ecriture (Epître de saint Jude). — Un des beaux caractères de la liturgie, c’est qu’elle veut autant que possible que le saint nous adresse la parole au jour de sa fête ; c’est pourquoi l’Église laisse de côté aujourd’hui la lecture occurrente et nous présente l’épître de saint Jude. Considérons-la comme nous étant directement adressée. La lettre, destinée aux communautés judéo-chrétiennes, les met en garde contre les menées des fauteurs d’hérésie qui abusent de la liberté chrétienne par rapport aux lois cérémoniales de Moïse et qui se livrent à une licence effrénée. En manière d’avertissement, l’Apôtre expose aux lecteurs quelques exemples des châtiments de Dieu tirés de l’Ancien Testament : “ Les anges qui n’ont pas conservé leur principauté, mais qui ont abandonné leur propre demeure, ont été liés par le Seigneur de chaînes éternelles au sein des ténèbres et retenus pour le grand jour du jugement” (un passage important concernant la chute des anges, et aussi une pensée en harmonie avec les temps de l’automne ecclésiastique !). Autre passage qui convient à ce temps : “ Hénoch, le septième patriarche depuis Adam, prophétisa en ces termes : Voici que le Seigneur vient avec la multitude innombrable de ses saints pour tenir un jugement sur tous et punir tous les impies à cause de leurs impiétés... ” La conclusion est belle : “ Pour vous, mes bien-aimés, qui êtes édifiés sur le fondement de votre très sainte foi et qui priez dans le Saint-Esprit, conservez-vous dans l’amour de Dieu et attendez la miséricorde de Notre Seigneur Jésus Christ dans la vie éternelle... ” “ A Celui qui a le pouvoir de vous préserver de la chute et de vous faire paraître irrépréhensibles et pleins d’allégresse devant sa gloire au jour de l’avènement de Notre Seigneur Jésus Christ, au seul Dieu, notre Sauveur, par Jésus Christ Notre Seigneur, soient gloire et majesté, empire et force, comme avant tous les temps, maintenant aussi et dans toute l’éternité. Amen. ”