“ Il vous fera apparaître irrépréhensibles à l’avènement
de Jésus-Christ ”
1. Les saints Simon et Jude. —
Les deux Apôtres sont fêtés ensemble depuis la plus haute antiquité. Simon est
surnommé le zélote parce qu’il appartenait primitivement à la secte des zélotes
qui voulaient amener par la violence la réalisation de l’espérance messianique.
Jude, beaucoup plus connu et très populaire surtout en Autriche, surnommé
Thaddée (le courageux), est le frère de l’Apôtre Jacques le Mineur et un cousin
de Jésus. Sa mère était Marie, la sœur ou la parente de la Sainte Vierge. Il
eut pour père Alphée, un parent de saint Joseph. Jude nous a laissé une lettre
qui appartient aux Livres Saints. Le peuple chrétien a une grande confiance en
cet Apôtre comme protecteur dans toutes les “ causes désespérées”. Les
deux apôtres prêchèrent l’Evangile d’abord séparément, en Égypte (Simon)
et en Mésopotamie (Jude). Ils se seraient rejoints plus tard en Perse où, après
avoir obtenu de grands résultats dans leur ministère, ils auraient subi
ensemble le martyre.
2. La Messe (Mihi autem). —
C’est la messe type des Apôtres, qui (sauf l’Evang..) est employée comme
messe votive des Apôtres. Elle célèbre la dignité, la vocation, mais aussi les
épreuves de l’apostolat. Quand le clergé fait son entrée, nous saluons
respectueusement en lui les Apôtres comme les amis du Christ, associés à son
autorité. L’Oraison présente trois pensées dignes de remarque : a)
Les Apôtres sont les fondements de notre foi ; b) célébrons leurs
fêtes non seulement par la prière, mais encore en amendant notre vie ; c)
chaque fête d’Apôtre est un nouveau degré vers la perfection. L’Épître, assez
difficile à bien saisir, expose la comparaison guerrière bien connue et qui
s’applique à l’Ascension du Christ : Le vainqueur entrant au ciel partage
le butin qui se compose des grâces et des fonctions du royaume de Dieu sur
terre, y compris l’apostolat. Le but de l’apostolat est le suivant :
instruire et former les chrétiens, et, par ce moyen, édifier le corps de
l’Église et le mener à sa perfection. L’Evangile
est emprunté au discours d’adieu prononcé par le Christ pendant la dernière
Cène. Thème du passage : la communauté d’amour avec Jésus exige la
communauté de souffrance. Le monde ne peut pas nous aimer, nous,
chrétiens ; le monde et le christianisme, c’est comme le feu et
l’eau ; haïr Jésus, c’est haïr Dieu. La pensée liturgique de l’Evangile
est celle-ci : les Apôtres ont éprouvé et réalisé dans leur vie cette
parole du Seigneur. Leur communauté d’amour avec le Christ a été couronné par
la communauté de souffrance dans le martyre. A l’Offertoire, nous voyons
les Apôtres partir dans les nations païennes et y annoncer le message du Christ
(le psaume 18 était appelé jadis l’Apostolus). A la Communion, nous
participons à la glorification et à la souveraineté des Apôtres.
3. Lecture d’Ecriture (Epître
de saint Jude). — Un des beaux caractères de la liturgie, c’est qu’elle veut
autant que possible que le saint nous adresse la parole au jour de sa
fête ; c’est pourquoi l’Église laisse de côté aujourd’hui la lecture
occurrente et nous présente l’épître de saint Jude. Considérons-la comme nous
étant directement adressée. La lettre, destinée aux communautés
judéo-chrétiennes, les met en garde contre les menées des fauteurs d’hérésie
qui abusent de la liberté chrétienne par rapport aux lois cérémoniales de Moïse
et qui se livrent à une licence effrénée. En manière d’avertissement, l’Apôtre
expose aux lecteurs quelques exemples des châtiments de Dieu tirés de l’Ancien
Testament : “ Les anges qui n’ont pas conservé leur principauté, mais qui
ont abandonné leur propre demeure, ont été liés par le Seigneur de chaînes éternelles
au sein des ténèbres et retenus pour le grand jour du jugement” (un passage
important concernant la chute des anges, et aussi une pensée en harmonie avec
les temps de l’automne ecclésiastique !). Autre passage qui convient à ce
temps : “ Hénoch, le septième patriarche depuis Adam, prophétisa en ces
termes : Voici que le Seigneur vient avec la multitude innombrable de ses
saints pour tenir un jugement sur tous et punir tous les impies à cause de
leurs impiétés... ” La conclusion est belle : “ Pour vous, mes bien-aimés,
qui êtes édifiés sur le fondement de votre très sainte foi et qui priez
dans le Saint-Esprit, conservez-vous dans l’amour de Dieu et attendez
la miséricorde de Notre Seigneur Jésus Christ dans la vie éternelle... ” “
A Celui qui a le pouvoir de vous préserver de la chute et de vous faire
paraître irrépréhensibles et pleins d’allégresse devant sa gloire au jour de
l’avènement de Notre Seigneur Jésus Christ, au seul Dieu, notre Sauveur, par
Jésus Christ Notre Seigneur, soient gloire et majesté, empire et force, comme
avant tous les temps, maintenant aussi et dans toute l’éternité. Amen. ”