28 JANVIER - Sainte Agnès (pour la seconde fois) vierge et martyre (simple).

A sa droite se tenait un agneau.

C’était un antique usage, le huitième jour après la fête d’un saint, de se rassembler autour de son tombeau et de célébrer le Saint-Sacrifice. Cet usage s’est maintenu pour la fête de sainte Agnès ; seulement, dans les livres liturgiques, on n’appelle pas ce jour l’Octave, mais “ Sanctae Agnetis secundo ”, c’est-à-dire pour la seconde fois. Cette seconde fête est célébrée avec une solennité moindre (rite simple). Cet antique usage a été repris dernièrement pour les trois fêtes qui suivent Noël. Cependant la fête d’aujourd’hui a, dans les anciens sacramentaires, une importance particulière : c’est le jour de la naissance de sainte Agnès, qu’on célébrait, par exception, à cause de la grande vénération qu’on avait pour la sainte. 

1. Sainte Agnès. On lit aujourd’hui au bréviaire cette édifiante leçon : “ Comme, un jour, les parents d’Agnès veillaient, selon leur coutume, auprès de son tombeau, elle leur apparut dans la nuit entourée d’un chœur de vierges et leur adressa les paroles suivantes : Chers parents, ne me pleurez pas comme une morte car, en compagnie de ces vierges, je vis au ciel auprès de Celui que, sur la terre, j’ai aimé de tout mon cœur. ” Quelques années plus tard, Constance, fille de Constantin le Grand, qui souffrait d’un ulcère inguérissable, priait, bien qu’elle ne fût pas encore chrétienne, au tombeau de la sainte. S’étant endormie, elle entendit ces paroles de sainte Agnès : “ Constance, sois constante. Crois en Jésus-Christ, le Fils de Dieu et tu seras guérie.” Elle fut en effet guérie ; peu de temps après, elle reçut le baptême avec beaucoup d’autres membres de la famille impériale et elle fit bâtir, en l’honneur de sainte Agnès, une église sur son tombeau. ” — Cette leçon nous renseigne sur un usage des premiers chrétiens : ils aimaient passer la nuit près du tombeau des martyrs. Ils y amenaient même leurs malades, car ils étaient persuadés qu’une vertu de guérison sortait du tombeau des martyrs. 

2. La messe (Vultum tuum). — La messe est empruntée aux textes du commun. Le thème dominant est celui de l’épouse ; dans tous les chants, on entend l’écho du psaume nuptial, le ps. 44. Dans l’Épître, courte mais très significative, l’Église nous assure qu’elle nous a tous fiancés à un seul Homme, Jésus-Christ, comme une vierge pure, et que, dans son zèle maternel, elle veille sur notre fidélité. L’Évangile nous montre le Christ et le “ royaume des cieux ” comme une perle précieuse et un trésor caché. Agnès a tout sacrifié pour ce trésor : elle a renoncé au plaisir, à la richesse, au bonheur terrestre et à la vie, pour l’acheter. Dans la communion, nous recevons les arrhes de ce divin trésor. Les deux antiennes du coucher (1ères Vêpres) et du lever du soleil (Laudes) sont d’une grande beauté : “ A sa droite se tenait. un Agneau blanc comme la neige. C’est le Christ qui s’est consacré Agnès comme épouse et comme martyre” (Vêp.). 
“ Ce que j’espérais, je le possède déjà
Avec lui je suis unie au ciel.
Lui que sur la terre j’ai aimé de tout mon cœur. ”)
(Laudes).