27 SEPTEMBRE - Les saints Côme et Damien, martyrs (semi-double)

“ J’étais malade et vous m’avez visité ”
           
1. Les saints Côme et Damien. — Tombeau : à Cyr, en Syrie, où l’empereur Justinien fit élever sur leur tombe une grande basilique. Diverses églises d’Europe reçurent de leurs reliques ; par exemple Brême en reçut en 965. Vie : Les deux saints, célèbres “ médecins thaumaturges” de la primitive Église qui avaient mis leur science au service des âmes à convertir, sont considérés comme patrons des médecins et des pharmaciens ; leurs noms figurent au canon de la messe et dans les litanies des saints. Le martyrologe s’exprime ainsi : “ A Égée, en Asie Mineure, les saints Côme et Damien, frères et martyrs. Ils subirent nombre de tourments pendant la persécution de Dioclétien ; ils furent chargés de chaînes, emprisonnés, jetés à la mer, livrés au feu, crucifiés, enfin percés de flèches. Comme, avec le secours de Dieu, ils demeuraient sains et saufs, ils furent décapités” (vers l’an 300). Pratique : Les deux saints médecins ont cherché, à l’exemple du Sauveur, à guérir les corps malades pour gagner et guérir les âmes. Aujourd’hui encore on suit la même voie dans les missions en pays païens. Le souci des malades et le ministère auprès d’eux sont l’objet d’une grande sollicitude de la part de l’Église, car personne n’est plus susceptible que le malade d’entrer dans le royaume de Dieu. Tout vrai chrétien devrait s’intéresser à un malade ou deux et leur apporter de temps en temps les lumières de la vérité. — L’église de station à Rome : Le pape Félix IV (526-530) dédia aux deux saints “ le temple de la ville sainte ” sur le Forum romain. Cette église finit par devenir le plus célèbre sanctuaire des deux saints et même une église de station. Le peuple avait une grande confiance dans les saints médecins thaumaturges, comme en fait foi encore aujourd’hui le formulaire de la messe.
             
2. La Messe (Sapientiam). — Cette messe, qui a pris place dans le commun des martyrs, fut primitivement la messe propre de nos saints. A l’Introït, “ l’assemblée des chrétiens ” et les “ peuples ” accourus de loin (c’est-à-dire nous) entrent dans l’église Où reposent les saints et admirent leur sagesse. En même temps, nous invitons les saints à “ exulter dans le Seigneur ”. A l’Épître, c’est l’Église encore qui glorifie les saints : “ Les justes vivent dans l’éternité et leur récompense est auprès du Seigneur... ” “ C’est pourquoi ils ont reçu la royauté de gloire et une couronne précieuse des mains du Seigneur. ” Mais, dans le combat spirituel qui fait rage jusqu’à la fin pour le règne de Dieu, les saints seront aussi des soldats bien armés et ils nous protégeront. Le verset de l’Alleluia chante la vraie fraternité qui a vaincu le monde. Pour comprendre l’Evangile, il faut se rappeler que c’était la coutume autrefois de porter les malades sur le tombeau des martyrs ; on plaçait aussi le malade sur des linges qui avaient touché le tombeau, persuadé que l’on était qu’“ une puissance émanait de leurs augustes restes ”). Mais l’Evangile présente aussi un beau mystère, c’est-à-dire un fait qui se renouvelle mystiquement au Saint-Sacrifice : “ Une multitude (c’est-à-dire nous) est rassemblée pour être délivrée des maladies de l’âme. Jésus “ descend de la montagne (du ciel) dans la plaine ” (vers nous). “ Et tout le peuple cherchait à le toucher (autrefois chaque fidèle recevait la Sainte Hostie dans la main) parce qu’une puissance émanait de lui (de la Sainte Eucharistie). En même temps, le Seigneur proclame nos saints bienheureux, car ils ont réalisé dans leur vie les béatitudes, particulièrement la quatrième : “ Bienheureux serez-vous quand les hommes vous haïront, vous frapperont, vous insulteront et vous raviront votre réputation à cause du Fils de l’homme ; réjouissez-vous et exultez, car votre récompense est grande dans le ciel. ” Quel contraste dans l’antienne de la Communion ! Tandis que nous mangeons le corps du Seigneur livré à la mort, l’Église nous rappelle que les corps des saints ont été jetés en pâture aux oiseaux et aux bêtes sauvages ! L’expression “carnes sanctorum ”, “ la chair des saints ”, a sans doute déterminé le choix du texte.
“ Voilà la vraie fraternité qui n’a jamais pu être entamée dans le combat ; ils ont versé leur sang et suivi le Seigneur.
Ils ont méprisé la cour du roi et sont parvenus au royaume céleste.
Qu’il est bon et agréable pour des frères d’être réunis dans la même demeure ! ” (Répons)