“ Je suis la vraie vigne ”
La Vigile d’une fête d’Apôtre est un jour de
sérieuse préparation, car une fête d’Apôtre est une fête de Rédemption.
La Messe de la Vigile (Intret) n’est pas celle qui
figure au commun. Elle a un texte entièrement propre. La messe commence par le
cri puissant que pousse l’Église en voyant ses deux Apôtres livrés au terrible
martyre ; nous voyons le sang des saints couler à terre ; alors
l’Église appelle au secours. A l’Épître, les Apôtres se tiennent devant
nous et nous invitent à prendre aussi notre croix. Ils établissent une
comparaison entre eux et nous : nous aImons tant nos aIses, nous redoutons
tant la souffrance, nous sommes si avides d’honneur ; eux sont, au
contraire, “ le rebut du monde ” et “ l’exécration de tous ”. L’Evangile
est tiré du discours d’adieu du Seigneur pendant la dernière Cène : “ Je
suis la vraie vigne. ” L’Église nous montre ici où les Apôtres ont puisé la
force de réaliser ce que raconte l’Épître, à savoir dans l’union avec le Christ
par la grâce. Le Graduel et la Communion nous font chanter aussi
le psaume douloureux de la Passion (ps. 78). A l’Offertoire seulement, nous
jetons un regard sur le ciel et nous voyons l’allégresse des saints dans “ leur
demeure” en nous unissant à leur glorification.