26 JANVIER - Saint Polycarpe, évêque et martyr (double).

Une voix retentit du haut du ciel : Courage, Polycarpe, combats virilement.

1. Saint Polycarpe. — Jour de mort : 23 février 155. Tombeau : église du tombeau sur le mont Mustapha, en Asie Mineure. Image : On le représente en évêque, avec la palme et la couronne et aussi avec une épée. Sa vie : Le martyrologe raconte avec respect : “ A Smyrne, la mort de saint Polycarpe, disciple de saint Jean ; il avait été consacré par lui évêque de cette ville et se tenait à la tête de toutes les Églises d’Asie Mineure. Sous Marc Antonin et Lucius Aurelius Commode, le proconsul tint un jour à Smyrne des assises judiciaires. Alors, toute la population commença, dans l’amphithéâtre, à manifester contre Polycarpe et à réclamer sa tête. C’est pourquoi on le condamna à la mort sur le bûcher. Mais comme il était sorti sain et sauf de ce supplice, on le décapita avec l’épée, et ainsi il fut orné de la couronne du martyre. Avec lui douze autres chrétiens qui venaient d’arriver de Philadelphie souffrirent aussi la mort pour la foi. ” 

Saint Polycarpe est du petit nombre de ces hommes de l’âge apostolique dont le nom est venu jusqu’à nous. L’évêque de Smyrne est une des plus vénérables figures de martyrs de l’antiquité chrétienne. Sa vie et sa mort nous sont attestées par des Actes authentiques de son martyre, — les plus anciens que nous possédions — et par des écrivains contemporains. Rien n’est émouvant comme de lire dans saint Irénée, un disciple de saint Polycarpe : “ Le souvenir de ce temps où j’étais -encore enfant auprès de Polycarpe, en Asie Mineure, est aussi vivant dans ma mémoire que le présent. Maintenant encore, je pourrais montrer l’endroit où il s’asseyait pour enseigner, je pourrais décrire ses allées et venues, son extérieur et même sa manière de parler devant le peuple. Il me semble que je l’entends encore parler de Jean et des autres qui avaient vu le Seigneur, rapporter leurs paroles et ce qu’il avait appris d’eux sur le Seigneur et ses miracles... ” 

Ceux de nos lecteurs, qui peuvent se procurer les Actes de son martyre, feront bien de les lire, tous les ans, au jour de sa fête. On sent, dans ses écrits, le souffle de l’esprit de la primitive Église. Le proconsul le pressait d’apostasier en lui disant : “ Abjure et je te rends la liberté, maudis le Christ. ” “ Alors saint Polycarpe de répondre : “ Il y a soixante ans que je le sers. il ne m’a jamais fait de mal, comment pourrais-je blasphémer mon Roi et mon Sauveur ? ” — Attaché sur le bûcher, il pria ainsi vers le ciel : “ Seigneur, Dieu Tout-Puissant, Père de ton Fils béni, Jésus-Christ, par lequel nous avons eu connaissance de toi, Dieu des anges, des Puissances, de toute la création et de toute la légion des justes qui vivent devant ta face ! Je te loue parce que, en ce jour et en cette heure, tu m’as jugé digne de participer, en union avec tes martyrs, au calice de ton Christ, pour la résurrection dans la vie éternelle selon le corps et l’âme, dans. l’immortalité du Saint-Esprit. Parmi eux je voudrais ; être reçu aujourd’hui comme une victime grasse et agréable, comme tu m’y as préparé, Dieu infaillible : et véridique, comme tu me l’as annoncé d’avance et comme maintenant tu l’as accompli. C’est pourquoi je te loue aussi pour tout, je te bénis et te glorifie par ton Pontife éternel et céleste, Jésus-Christ, par lequel soit à toi et à lui et au Saint-Esprit honneur maintenant et dans tous les siècles. Amen. ” Dès qu’il eut dit Amen et achevé sa prière, les bourreaux allumèrent le feu. “ La flamme s’éleva violemment, alors nous (les chrétiens présents) vîmes un miracle. Le feu se courba comme une voile que bombe le vent et entoure ainsi le corps du martyr. Quant à lui, il se tenait au milieu, non comme une chair qui grille, mais comme un pain qui est déjà cuit ou comme de l’or et de l’argent que purifie le feu... a Pour finir, encore un passage d’une grande importance liturgique : “ De cette façon, nous avons ensuite reçu ses ossements qui sont plus précieux pour nous que des pierreries... et nous les avons ensevelis dans un endroit convenable. Là, avec la grâce de Dieu, nous nous rassemblerons avec joie et allégresse et nous célébrerons l’anniversaire de son martyre en mémoire de ceux qui ont déjà soutenu le combat et pour préparer au combat ceux qui l’attendent encore. ” 

2. La messe (Sacerdotes Dei). — La messe (empruntée pour la plus grande partie aux textes des messes de commun) évoque souvent la vie de notre saint. Le vieil et vénérable évêque se tient devant nous dans la personne du prêtre célébrant. (Intr. Allel.). A l’Épître, le maître apostolique de notre saint nous parle de la charité : “ Nous reconnaissons l’amour de Dieu, en ce qu’il a donné sa vie pour nous. Ainsi devons-nous donner notre vie pour nos frères. ” C’est ce qu’a fait Il saint Polycarpe. A la messe se renouvelle mystiquement cette double mort : celle du Christ et celle du Saint martyr. Le saint a également réalisé l’Évangile, il a, dans la lumière du monde, annoncé la foi au Christ, il a “ confessé le Seigneur devant les hommes ” ; main tenant le Seigneur “ le confesse devant son Père céleste. ” Au banquet eucharistique, nous recevons un rayon de cette gloire dont Polycarpe jouit dans la splendeur des cieux.