25 MARS - Annonciation de la Sainte Vierge. (double de Ire classe)

“ Et le Verbe se fit chair. ”
     
1. Annonciation de la Sainte Vierge. — Nous interrompons de nouveau la sévérité du Carême pour célébrer la grande fête de l’Annonciation de la Sainte Vierge. Cette fête appartient moins au calendrier des saints qu’au calendrier temporal de l’année liturgique. Elle célèbre le plus sublime moment de l’histoire des temps : la seconde Personne de la Sainte Trinité prend la nature humaine dans le sein de la Vierge Marie. Cette fête est aussi bien une fête du Seigneur qu’une fête de la Mère de Dieu. Cependant, notre liturgie la célèbre uniquement comme une fête de Marie (à la différence de la fête de la Purification). La fête commémore aussi la part privilégiée que la Sainte Vierge a prise à l’Incarnation du Fils de Dieu et, par là même, à l’œuvre de la Rédemption. Cette fête est le premier message avant-coureur de l’approche de l’Avent et de Noël (le second est la naissance du Précurseur du Christ : 25 mars-24 juin-25 décembre). La liturgie veut nous dire : encore neuf mois et nous serons de nouveau aux pieds du Roi de la paix nouveau-né. A proprement parler, nous avons déjà célébré le mystère de la fête d’aujourd’hui, le mercredi des Quatre-Temps de l’Avent, dans la célèbre messe d’or (cette messe est de beaucoup antérieure à celle d’aujourd’hui). C’était la préparation à la fête de Noël ; mais, comme la liturgie aime bien célébrer les fêtes en se réglant sur les dates réelles, nous avons une seconde fête. Si l’on cherche la différence qu’il y a entre les deux jours, on peut dire que, le mercredi des Quatre-Temps, on pense surtout au Verbe incarné, et, dans la solennité de ce jour, surtout à la Mère de Dieu. Au Moyen Age, les nations chrétiennes considéraient ce jour comme le commencement de l’année civile.
     
2. La messe (Vultum tuum). — Nous n’avons pas le droit, aujourd’hui, de célébrer la messe du Carême. L’office de station pour la messe d’aujourd’hui commençait, dès l’antiquité, dans l’église de Saint-Adrien, pour se terminer à Sainte-Marie Majeure. La messe de la fête a beaucoup de ressemblances avec la messe d’or et est facile à comprendre. Les deux lectures se correspondent ; la leçon est la promesse et l’Évangile, l’accomplissement de la promesse. Le prophète dit : “ Voici qu’une Vierge concevra et enfantera un Fils et il sera appelé Emmanuel. ” L’évangéliste dit : “ Je te salue... Tu concevras et enfanteras un Fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera appelé le Fils du Très-Haut... L’Esprit-Saint te couvrira de son ombre. ” Cet Évangile d’une beauté inoubliable compte parmi les plus sublimes révélations que l’humanité ait reçues. Dans les chants psalmodiques, on entend le cantique nuptial de l’Église (Ps. 44). Marie est, au sens le plus élevé, l’Épouse du Christ et le type de l’Église. Au Saint-Sacrifice, le mystère de la fête se réalise mystiquement ; nous aussi nous “ concevons” le Seigneur. C’est pourquoi les chants des deux processions eucharistiques peuvent s’appliquer aussi à nous : c( Nous te saluons, Marie... le fruit de tes entrailles est béni” (Off.) et : “ Voici qu’une Vierge concevra ” (Comm.). La postcommunion est remarquable ; elle parcourt toute la vie du Seigneur, depuis l’Annonciation, “ en passant par la Passion et la Croix, jusqu’à la gloire de la Résurrection ”. C’est une très ancienne oraison. Dans l’antiquité, le 25 mars passait pour le jour de la mort du Christ d’où la mention de sa mort.