24 NOVEMBRE - Saint Jean de la Croix, confesseur et docteur de l’Église (double). Saint Chrysogone, martyr

“ Grâces mystiques ”
1. Saint Jean de la Croix (né en 1542, en Espagne). — Dans sa jeunesse il fut infirmier ; plus tard, il entra dans l’ordre des Carmes, où il reçut la prêtrise par obéissance. Il fut l’auxiliaire de sainte Thérèse dans l’œuvre de la réforme de l’Ordre du Carmel qui lui valut beaucoup de souffrances et d’amertumes. Il mérite à bon droit d’être nommé, à côté de sainte Thérèse, le fondateur et le père des Carmes déchaussés. Il est un des grands maîtres de la mystique ; ses principales œuvres mystiques sont : “ La Montée du Carmel ”, “ La Nuit obscure de l’âme ”, “ Le Cantique spirituel entre l’Âme et le Christ ”, “ La vive Flamme d’amour ”, “ Les Épines de l’esprit ”. Ces ouvrages classiques l’ont fait élever par Pie Xl au rang de Docteur de l’Église. Vers la fin de sa vie, il eut à supporter de nombreuses souffrances corporelles. Comme le Christ lui demandait un jour quelle récompense il souhaitait pour tant de travaux, il répondit : “ Seigneur, souffrir et être méprisé pour l’amour de vous ! ” A Ubeda (en Andalousie), il fut saisi d’une douloureuse maladie qui lui provoqua cinq plaies suppurantes aux jambes ; il la supporta avec une grande patience pour assouvir sa soif de souffrances. Muni des derniers sacrements, il mourut en baisant le Crucifix qu’il portait sans cesse à son cœur et à ses lèvres, et en disant : “ Seigneur, je remets mon esprit entre vos mains. ” Il mourut à l’heure qu’il avait prédite, le 14 décembre 1591, dans sa 49e année. Son tombeau est à Ségovie, en Espagne. — La Messe est du commun des docteurs de l’Église (In medio), v. Appendice, p. 988.

2. Saint Chrysogone, jeté en prison à Rome, sous l’empereur Dioclétien, y demeura deux ans, secouru par sainte Anastasie (v. 25 décembre). Celle-ci, ayant beaucoup à souffrir à cause de sa foi chrétienne, de la part de son époux, Publius, demanda au saint d’intercéder pour elle auprès de Dieu ; ils se consolèrent réciproquement par un échange de lettres. Plus tard, l’empereur donna l’ordre de mettre à mort tous les chrétiens emprisonnés, à l’exception de Chrysogone qui devait lui être amené. L’empereur lui dit alors : “ Je t’ai fait venir, Chrysogone, pour te combler d’honneurs si tu consens à adorer les dieux. ” A quoi le saint répondit : “ Je n’adore que le vrai Dieu ; quant aux idoles qui n’ont ni réalité ni vie et ne sont que des images du démon, je les hais et je les maudis. ” Cette réponse mit l’empereur dans une telle colère qu’il donna l’ordre de le décapiter, ce qui eut lieu à Grado (près d’Aquilée), le 24 novembre. Son corps fut jeté à la mer ; mais, ayant été aussitôt rejeté sur le rivage, il fut enterré par le prêtre Zoïle dans sa propre maison (vers 304). L’Église de Rome l’a toujours entouré d’un grand honneur ; c’est pourquoi son nom figure au Canon. A Rome, il existe une église stationnale qui lui est dédiée.