24 JANVIER - Saint Timothée, évêque et martyr (double).

Garde le commandement jusqu’à l’apparition de Notre Seigneur.

En général, l’Église célèbre les saints au jour de leur mort. Quand le jour de leur mort est inconnu, elle fixe le jour de leur fête à son gré, souvent en tenant compte du temps liturgique ou des relations avec des fêtes analogues. C’est aujourd’hui le cas. Demain, nous célébrons la fête de la conversion saint Paul. La fête de son disciple chéri, Timothée, en est comme le prélude. 

1. Saint Timothée : Tombeau : dans l’église des Apôtres, à Constantinople. — Sa vie : Timothée est le disciple préféré et le compagnon constant de saint Paul. Ils’était sans doute converti au cours du premier voyage de mission de l’Apôtre. Quand, au cours de son second voyage, saint Paul repassa à Lystre, Timothée s’adjoignit à lui malgré sa grande jeunesse (environ 20 ans). A partir de ce moment, une amitié filiale l’unit à l’Apôtre. Saint Paul l’appelle son cher enfant qui lui est dévoué “ comme un fils a son père ” (Ph. Il, 22). Timothée était affectueux, désintéressé, prudent et zélé, et personne n’avait une pareille communauté de sentiments avec son maître. Il fut, particulièrement pour l’Apôtre devenu vieux, une consolation dans ses souffrances et un soutien dans ses difficultés. Il fut son collaborateur dans toutes les fondations importantes d’Églises et c’est pourquoi l’Apôtre le chargea des missions les plus graves. — : Il partagea la première captivité de saint Paul. Saint Paul en fit le premier évêque d’Éphèse. Son maître lui-même lui a élevé le plus beau monument dans les deux Épîtres qu’il lui adressa. 

2. La messe (Statuit). — La messe, à part Epître, est du commun d’un martyr pontife. Les chants célèbrent l’Évêque qui est une image du divin pontife et qui nous apparaît dans le prêtre célébrant. L’Évangile nous montre les chemins escarpés de l’imitation du Christ : “ Haïr son père et sa mère... sa propre vie ” c’est-à-dire en faire peu de cas, en face de la vocation du Christ ; “ se charger de la Croix et suivre le Seigneur” c’est-à-dire accepter l’opprobre et le mépris. C’est par le mépris du monde et la haine de soi-même, en portant notre croix à la suite du Christ que nous construirons la tour du royaume de Dieu, dans notre âme, et que nous marcherons au combat victorieux contre le démon. — Nous le voyons, l’Église nous montre le chemin à suivre pour être martyrs, même sans verser notre sang. 

3. Le testament de saint Paul. — Timothée, le disciple préféré de saint Paul, a compris, mieux que personne, l’esprit de son maître et l’a transmis à l’Église ainsi qu’à nous tous. Nous devons lui en être reconnaissants. Saint Paul a écrit à son disciple deux lettres qui sont comme un héritage qu’il lui laisse. Timothée garda assurément toujours ces lettres ; les exhortations de son maître ne cessaient de retentir à ses oreilles, il aura réglé sa vie d’après ces lettres. Aujourd’hui, jour de sa fête, nous devrions lire ces Épîtres et en faire la norme de notre vie. Mais qui prend seulement le temps de lire ces lettres, aujourd’hui ? C’est pourquoi l’Église choisit, dans l’Épître, un passage de l’une de ces lettres et veut que nous le méditions, au cours de la journée, pour régler notre vie d’après les conseils qu’il contient. Appliquons-nous les paroles de saint Paul, comme si nous étions ses disciples préférés. Que nous disent-elles ? Tout d’abord, elles nous recommandent la pratique des vertus : la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur ; nous devons combattre le bon combat de la vie et saisir des deux mains la vie éternelle. Et saint Paul nous rappelle les deux grands moments de notre vie, les limites de notre pèlerinage terrestre : le baptême et la mort. Au baptême, nous avons fait notre profession de foi, devant de nombreux témoins, c’est-à-dire à la face de l’Église entière et, depuis lors, nous devons être des “ confesseurs et des martyrs” de cette foi. Nous devons rendre active dans notre vie cette profession de foi ; à chaque Credo de la messe ou du bréviaire, nous devons songer aux engagements de notre baptême. Saint Paul nous rappelle le Roi de tous les confesseurs et de tous les martyrs, Jésus-Christ, qui a rendu devant Ponce-Pilate un beau témoignage. L’Église nous rappelle en outre saint Timothée qui, fidèle aux “ exhortations ” de son maître, a rendu “ son bon témoignage” et l’a scellé de son sang. Et cela nous amène à la seconde borne de notre vie : l’avènement du Christ dans la mort. C’est le but de notre vie et tous nos efforts doivent tendre à rester “ sans tache et sans reproche ” jusque-là La sainte Eucharistie unit ces deux points extrêmes, elle se rattache au baptême, elle nous donne force et grâce pour le “ témoignage” et nous conduit jusqu’à l’avènement du Seigneur qui se réalise déjà mystiquement.