24 AOUT - Saint Barthélemy, Apôtre (double de seconde classe).

Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a pas d’artifice.
     
1. Saint Barthélemy. — L’Église veut nous remplir aujourd’hui d’une “ digne et sainte joie ”, car nous célébrons la fête d’un Apôtre, d’un “ ami” du Seigneur, d’un “ prince ” du Royaume de Dieu, qui, avec le Christ, “ règne et juge les douze tribus d’Israël ”, l’Église. Ce qui rend notre joie si intense aujourd’hui, c’est la pensée que nous appartenons, nous aussi, à la grande famille de Dieu, que nous sommes, comme l’Apôtre saint Barthélemy, membres du corps du Christ. Les membres de ce corps ont des fonctions diverses, mais ils s’aident réciproquement ; la glorification de l’un prépare celle de l’autre (pensée que nous trouvons magnifiquement traduite dans l’Épître de la messe : “ Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part ”). — Le nom de Barthélemy et celui de Nathanaël qu’on trouve dans saint Jean désignent la même personne (identité dont ne tient d’ailleurs pas compte la liturgie). Barthélemy, originaire de Cana, en Galilée, est un des premiers disciples — qui suivirent l’appel du Sauveur. La première fois qu’il le vit, Jésus lui rendit ce magnifique témoignage : Il Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a nul artifice. ” Après la Résurrection, il fut un des quelques disciples à qui Jésus “ se montra... sur les bords de la mer de Tibériade” (Jean, 21, 1). Il évangélisa, croit-on, la grande Arménie où il fut écorché vif. Les Arméniens l’honorent comme l’Apôtre de leur pays. Voici l’histoire de ses reliques d’après le martyrologe : . Son corps fut d’abord transporté dans l’île Lipari (au nord de la Sicile), puis à Bénévent, et finalement à Rome, dans l’île du Tibre, où il est l’objet d’un culte fervent ”. Néanmoins, il semble plus vraisemblable que ses reliques sont encore à Bénévent. La date du 24 août est celle d’une de leurs translations.
     
2. La messe (Mihi autem). — Pour mieux comprendre cette messe, il est bon que nous nous transportions par la pensée aux premiers temps de l’Église, L’office de la vigile occupait alors toute la nuit. Dès le lever du soleil, on assistait à la messe célébrée par l’évêque entouré de tout son clergé. Le jour même de la fête, les fidèles accouraient de tous côtés au sanctuaire — du saint et aimaient à appliquer des linges sur sa châsse, persuadés qu’il en sortait une vertu ; on y amenait également des malades. Ces détails nous permettent de situer certaines allusions de l’Évangile : le corps mystique, la communauté des fidèles (Épître) vient de passer “ la nuit entière en prières ” ; c’était la vigile. Vers l’aurore, le Christ appelle ses douze apôtres et “ descend avec eux dans la plaine ” pour la célébration de la messe. A la messe d’aujourd’hui, nous voyons le Christ s’avancer avec “ le chœur glorieux des Apôtres” (All.). A Introït, lorsque l’évêque et le clergé se dirigent vers l’autel, nous voyons en eux “ les dignes amis et les princes”. Et maintenant nous voici, à la messe, la “ grande multitude” des fidèles qui “ étaient venus pour l’entendre (avant-messe : lectures et prédication) et pour être guéris de leurs maladies ” (au SaintSacrifice). A la Communion, même scène qu’à l’Évangile : “ et toute la foule cherch,ait à le toucher parce qu’une vertu sortait de lui, et il les guérissait tous ”. (Autrefois les fidèles recevaient la sainte hostie dans la main). Aujourd’hui le pain céleste a toujours la même vertu. Il est “ un gage de l’éternelle rédemption ” (Postc.). Joignons-nous donc en ce jour à la “ multitude ” du Christ ; suspendons-nous ardemment à ses lèvres (à l’avant-messe). supplions-le de guérir les blessures de notre âme, et puisons la vertu qui sort de son saint corps.
     
3. La prière des Heures. — Voici le commentaire donné par saint Ambroise à la péricope de l’Évangile : “ Et il passa toute la nuit à prier Dieu... C’est un exemple qui vous est offert, c’est un modèle qui vous est présenté et que vous devez imiter. Car, que ne devez-vous pas faire pour votre salut, lorsque, pour vous, le Christ passa toute la nuit en prière ? Que convient-il que vous fassiez avant d’entreprendre une bonne action, puisque le Christ pria avant d’envoyer ses Apôtres en mission ? Et, si je ne me trompe, on ne le voit jamais ailleurs prier avec les Apôtres : partout il est seul à prier. C’est que l’homme, avec ses désirs, ne comprend pas les intentions de Dieu, et aucun de ses proches ne peut être ici un compagnon du Christ. “ Il appela ses disciples, lisons-nous, et choisit douze d’entre eux ” — qu’il destinait à porter aux hommes le secours du salut dans l’univers entier, en y répandant la semence de la foi. Remarquez en même temps l’économie du plan céleste. Ce ne sont pas des savants, ce ne sont pas des riches, ce ne sont pas des nobles, mais des pêcheurs et des publicains qu’il a choisis pour cette mission. Il ne voulut pas sembler avoir usé, auprès de certains, de la science pour tes séduire, des richesses pour les acheter, du prestige de l’autorité ou de la noblesse pour les amener à ses faveurs. C’est la force de la vérité, et non le charme de l’éloquence qui devait triompher ”.
      
4. Martyrologe. — “ A Carthage, trois cents martyrs au temps de Valérien et de Gallien. Après leur avoir fait subir plusieurs autres tourments, le juge mit le feu à un four à chaux ; puis, ayant fait apporter des charbons ardents avec de l’encens, il leur dit : A vous, maintenant, de choisir ; offrez de l’encens à Jupiter sur ces charbons, ou vous serez plongés dans la chaux. Ces généreux héros de la foi proclamèrent alors de nouveau que Jésus-Christ était le Fils de Dieu, et se précipitèrent eux-mêmes dans le feu. Ils furent immédiatement consumés par les vapeurs de la chaux et réduits en cendres. On a donné dans la suite à cette brillante phalange de saints le glorieux surnom de “ massa candida” (blanche légion).