23 JUIN - Vigile de saint Jean-Baptiste.

Beaucoup se réjouiront de sa naissance.
   
1. Vigile. — Nous nous préparons aujourd’hui à célébrer une fête qui appartient au cercle le plus intime de l’année liturgique, la naissance du Précurseur du Seigneur. C’est une sorte d’Avent et une seconde annonce de la naissance du Seigneur (la première est l’Annonciation de la Sainte Vierge). Cette annonce eut lieu six mois avant Noël La fête est avant tout une fête de Rédemption, une fête de joie, à cause de la Rédemption qui va venir. La vigile d’aujourd’hui a comme mystère particulier la promesse de la naissance du Baptiste faite par l’ange Gabriel à Zacharie dans le temple. Nous entendons cette promesse dès notre entrée dans l’église ; l’Évangile l’annonce expressément ; dans la prière des Heures saint Ambroise nous en entretient. Dans son homélie, il expose que la Sainte Écriture ne se contente pas de louer les saints personnages, elle loue aussi leurs parents ; c’est le cas par exemple pour Samuel et Isaac, c’est également le cas pour Zacharie dont on indique la classe sacerdotale ; on indique aussi les ancêtres d’Élisabeth. La leçon de la messe nous rapporte, au sens littéral, la vocation de Jérémie. La liturgie applique ce passage à saint Jean. Il convient très bien au Précurseur, qui fut sanctifié dans le sein de sa mère et reçut la mission de prêcher hardiment la pénitence : “ Avant de te former dans le sein maternel je te connais, et, avant que tu voies la lumière du monde, je t’ai sanctifié et je t’ai établi prophète sur les peuples ”. “ Voici que je t’établis aujourd’hui sur les peuples et sur les royaumes pour arracher et pour abattre, pour perdre et pour détruire, pour bâtir et pour planter ”.
   
2. Importance de saint Jean. — Il est certain que l’un des rôles d’une vigile est de nous faire mieux connaître la fête ou le saint. Aussi nous devrions prendre aujourd’hui l’Évangile. en main pour étudier le grand homme auquel le Seigneur a décerné un si magnifique éloge. Rarement l’Écriture Sainte nous présente la vie d’un saint d’une manière aussi complète que celle de saint Jean. Elle nous raconte sa conception, sa naissance et sa circoncision (Luc, chap. 1), le commencement de sa mission, sa prédication, son témoignage rendu au Christ (Luc., chap. 3 ; Math., chap. 3 ; Jean, chap. l, chap. 3, v. 22-26), son arrestation, sa captivité et son martyre (Marc, VI, 4-29). Il faudrait réunir tous ces textes de l’Écriture.
   
Nous nous demandons pourquoi saint Jean jouit d’une telle considération dans la liturgie. Il est personnellement un très grand saint ; il est même un des plus grands parmi ceux qui sont “ nés des femmes ”. Cependant ce n’est pas en cela que consiste son importance ; elle consiste dans le fait qu’il a annoncé le Rédempteur et lui a préparé les voies. Le Christ est le soleil, Jean est l’aurore. La liturgie, qui représente la venue du Christ d’une manière très dramatique, veut aussi que son Précurseur marche devant lui. Quelques exemples nous le montreront : a) Quand, en hiver, le soleil monte à l’horizon, l’Église célèbre la naissance du Christ ; quand le soleil commence à décliner, elle célèbre la naissance de saint Jean (25 décembre — 24 juin). La liturgie réalise la parole du Baptiste : “ Il faut qu’il grandisse et que je diminue ”. b) Pendant l’Avent, nous attendons le lever du divin Soleil à Noël ; Jean se tient devant nous comme l’aurore. c) Aux Laudes, avant le lever du soleil du jour, qui est le symbole du Soleil eucharistique, l’Église chante, au Benedictus, l’éloge du Précurseur. d) Enfin, quand la mort des chrétiens fait lever pour eux le Soleil éternel, l’Église chante encore sur leur tombe le Benedictus. Cette fois encore la liturgie salue dans saint Jean le Précurseur du Christ.

3. Martyrologe. — “ A Philadelphie, en Arabie, les saints martyrs Zénon et Zénas, son esclave. Celui-ci, baisant les chaînes avec lesquelles son maître était lié et le priant de l’accepter comme compagnon de ses tourments, fut saisi par les soldats et reçut par le martyre une couronne pareille à celle de son maître ”.