23 JANVIER - Saint Raymond de Pennafort, confesseur (semi-d.) - Sainte Émérentienne, vierge et martyre

De dignes fruits de pénitence.

1. Saint Raymond. — Jour de mort : 7 janvier 1275. Tombeau : à Barcelone (Espagne). Image : On le représente en dominicain, debout sur son manteau qui le porte sur la mer. Sa vie : Raymond fut un canoniste remarquable qui, par sa codification et sa rédaction des décrétales de Grégoire IX, une collection de décisions ecclésiastiques, rendit de grands services. A l’âge de 45 ans, il entra chez les dominicains. Il travailla à la fondation de l’Ordre de Notre-Dame de la Merci pour le rachat des captifs et il en rédigea la règle. Il avait le don des miracles. L’un des plus célèbres fut celui-ci : Pour revenir des îles Baléares à Barcelone, il étendit son manteau sur la mer et parcourut 160 milles en six heures, puis il entra dans son couvent malgré les portes fermées. Il mourut, âgé de près de cent ans, en 1275. Ce saint excellait dans le ministère de la confession et est considéré comme le patron des confesseurs. 

2. Sainte Émérentienne. — Jour de mort : 23 janvier au IIIe s. Tombeau : à Rome, dans l’église de Sainte-Agnès. Image : On la représente comme une vierge, avec une palme et des pierres (instrument de son supplice). Sa vie : Émérentienne, vierge romaine et sœur de lait de sainte Agnès, se faisait déjà remarquer -comme catéchumène par sa foi et son amour pour le -Christ. Un jour qu’elle reprochait vivement aux idolâtres leur rage contre les chrétiens, elle fut assaillie de coups de pierres par la foule furieuse ; elle s’endormit dans le Seigneur, en priant près du tombeau de sainte Agnès, baptisée dans son propre sang qu’elle versait courageusement pour le Christ. Son corps fut découvert au XVIe siècle dans l’église de Sainte Agnès et Paul V l’y fit solennellement ensevelir. 

Pratique : Nous avons, en sainte Émérentienne, un exemple de baptême du sang. Elle n’était pas encore baptisée et son martyre lui tint lieu de baptême. Comme elle désirait le baptême véritable ! Cultivons en nous notre conscience de baptisés. 

3. La messe (Os justi). — C’est la première messe du commun des confesseurs, la plus typique pour ce groupe de saints. L’image dominante, pendant les saints mystères, est la parabole du serviteur vigilant qui, “ les reins ceints, et une lampe allumée à la main, attend le Seigneur ” à son retour. Telle fut la vie de notre saint. Dans la : nuit de la vie terrestre, il était toujours prêt au voyage et le flambeau de son amour de Dieu brillait toujours ; sa vie était une attente du Seigneur qui doit revenir. Au moment de la mort, le Seigneur a “ frappé à la porte ” et il lui a “ ouvert immédiatement ”, “ le Seigneur l’a trouvé veillant ”, il l’a emmené au festin céleste où il le sert lui-même. Or cet Évangile s’applique à nous aussi. Au Saint-Sacrifice, il se réalise mystiquement. Le Seigneur frappe à la porte, nous lui ouvrons, il nous invite au festin des noces “ transiens ministrabit — il passe et nous sert ”. C’est la meilleure expression de l’Eucharistie : le Christ passe, ce n’est pas encore la “ jouissance éternelle de sa divinité ” dans le ciel. Notre tâche est de “ veiller ” avec le saint, de ceindre nos reins et d’avoir un flambeau allumé. Car le Seigneur nous fait déjà participer à l’élévation du saint au-dessus de tous ses biens. On voit encore ici quelle forte impression fait l’antienne de la communion, quand on la chante au moment où l’on s’approche de la sainte Table, “ quand le Seigneur vient ”. 

4. L’oraison. Comme l’Église sait bien utiliser la vie des saints pour notre instruction morale ! La collecte d’aujourd’hui (composée par le pape Clément VIII) le montre parfaitement (on sait que la plupart des oraisons sont composées de trois parties : l’invocation, le motif de la prière tiré de la fête, la prière proprement dite). Le motif fait ressortir deux traits de la vie du saint : son zèle pour les confessions et sa marche sur les flots de la mer. Ces motifs déterminent les deux prières suivantes : a) que nous “ fassions de dignes fruits de pénitence ” et b) que nous parvenions au port du salut éternel. Si saint Raymond est le patron des confesseurs, il peut nous obtenir la grâce de bien user du sacrement de Pénitence. La collecte emploie les paroles de saint Jean-Baptiste dans l’Évangile : “ faites de dignes fruits de pénitence ” (conversion). La pénitence est, dans ce passage, comparée à un arbre dont on reconnaît la bonté à ses fruits, ces dignes fruits sont la persévérance dans la conversion. Combien de fois, hélas, avons-nous fait nous-mêmes l’expérience que la conversion ne dure que peu de temps ! Ce n’étaient pas de dignes fruits. Après demain (25 janvier) l’Église nous donnera un exemple classique, en nous montrant comment saint Paul “ fit de dignes fruits de pénitence ”. La seconde demande est enveloppée dans un beau symbole que la liturgie utilise volontiers : que la barque de notre vie malgré les tempêtes et les vagues, parvienne heureusement au port de l’éternité. Pour que se réalisent ces deux prières, que la sainte Eucharistie nous donne grâce et force.