“ Quiconque médit d’autrui n’est pas admis à ma
table. ” (Saint Augustin).
1. Saint Jean. — Jour de mort :
24 décembre 1473. Tombeau : à Cracovie, dans l’église Sainte Anne. Vie :
Saint Jean de Kenty, né en 1397, dans la petite ville polonaise de Kenty (d’où
vient son surnom), fut d’abord professeur de théologie, puis curé ; il
vint ensuite occuper la chaire de professeur à l’Université de Cracovie. Il
visita plusieurs fois à pied les lieux saints de la Palestine et de Rome. Ayant
été un jour dépouillé par des voleurs et ceux-ci lui ayant demandé s’il n’avait
plus rien sur lui, il leur répondit qu’il n’avait en effet plus rien. Mais, à
peine s’étaient-ils éloignés que le saint se rappela avoir cousu quelques
pièces dans son vêtement. Il courut alors à leur recherche et leur donna cet
argent. Les voleurs, frappés par cette magnifique droiture, ne voulurent pas
prendre l’argent et lui rendirent même la bourse dont ils l’avaient dépouillé.
Pour se préserver, ainsi que ses gens, du péché de médisance, il écrivit sur le
mur de sa chambre, à l’exemple de saint Augustin, les vers bien connus :
Conturbare cave, non est placare suave ;
Diffamare cave, nam revocare grave.
Prends garde de contrister le prochain car il
n’est pas agréable de l’apaiser ; prends garde de le diffamer car il est
dur de désavouer ses paroles.
Il se signala par une héroïque charité envers le prochain.
Il lui arriva souvent de donner jusqu’à ses vêtements et ses chaussures, si
bien qu’il dut plusieurs fois laisser traîner à terre son habit pour ne pas
paraître marcher nu-pieds. Sentant sa mort approcher, il distribua son avoir
aux pauvres. Il s’endormit bienheureusement dans le Seigneur à un âge très
avancé. La Pologne le vénère comme son patron principal.
2. La Messe (Miseratio
hominis). — La messe propre appartient au type de messes en honneur dans les
temps modernes, mais qui s’écartent de la liturgie classique en rappelant dans
leurs textes la vie et les principales vertus du saint. Cette messe loue sa
charité miséricordieuse à l’égard du prochain. L’Introït établit une
comparaison entre la miséricorde des hommes et celle de Dieu. L’Epître, tirée
de la lettre de saint Jacques, enseigne que la foi n’est vraiment méritoire que
si elle est unie à l’amour du prochain. Le chant de l’Église, à l’Offertoire,
produit un grand effet quand, à la procession des offrandes, nous déposons sur
l’autel nos dons pour les pauvres : “ J’étais l’œil de l’aveugle, le pied
du boiteux, le père des pauvres” (Job). La Communion, où nous recevons le plus
sublime présent, nous invite à donner d’abord à nos semblables ; après
quoi il nous sera donné, à nous aussi, largement. L’Evangile reproduit
la gracieuse parabole du serviteur vigilant. Le fruit du Saint-Sacrifice est
aujourd’hui l’amour du prochain, que notre saint a pratiqué.