20 JUILLET - Saint Jérôme Émilien, confesseur (double). Sainte Marguerite, vierge et martyre.

L’Esprit d’adoption divine.
     
1. Saint Jérôme Emilien. — Jour de mort : 8 février 1537. Tombeau : à Somasque, en Lombardie ; dans l’église de Saint-Barthélemy. Vie : Un troisième héros de la charité, un “ père des orphelins ”. Il naquit à Venise. D’abord officier, il fut blessé dans une bataille et tomba aux mains de ses ennemis qui l’enfermèrent dans une affreuse prison. Miraculeusement délivré par l’intercession de la Mère de Dieu, il suspendit à son autel ses chaïnes, puis il se livra aux œuvres de miséricorde, principalement en adoptant des orphelins pour lesquels il fonda des asiles. Le principal fut à Somasque qui devint le siège de la nouvelle congrégation qui porte ce nom. Il mourut au service des pestiférés, le 8 février 1537, à l’âge de 57 ans.
     
Pratique : Si nous connaissons un orphelin, montrons-nous bons pour lui ; soyons son conseiller, son ami, son père, sa mère. Pensons que Dieu, le Père de tous les orphelins, sera notre récompense par l’esprit de l’adoption divine.
     
2. La messe (Effusum). On y reconnaît toutes les qualités et tous les défauts des messes récemment composées. L’auteur a voulu insister sur l’importance prédominante de la charité dans la sanctification. Il ne lui était pas difficile de réunir, à l’aide d’une concordance, les textes de la Sainte Écriture qui ont trait à la charité envers les veuves et les orphelins[1]. A l’Introït, il est question de la détresse des veuves. La lecture de l’Épître nous recommande le soin des pauvres avec l’assurance de la récompense : “ Rompez votre pain à l’affamé... Alors votre lumière éclatera comme l’aurore... ” A l’Évangile, c’est le Sauveur lui-même qui apparaît comme le grand ami des enfants. Il redit aujourd’hui encore : “ Laissez venir à moi les petits enfants... car le royaume des cieux leur appartient ”. Le jeune homme riche sollicité d’abandonner tous ses biens représente ici saint Jérôme Émilien. (Remarquer la façon de citer le texte sacré : le jeune homme de l’Évangile résiste à l’appel du Seigneur ; la liturgie omet de le signaler). L’Offertoire nous trace un magnifique tableau : tandis que nous déposons nos présents sur l’autel, l’ange transporte devant Dieu nos dons et nos prières dans une coupe d’or. A la Communion, l’Église nous dit : “ La religion pure et sans tache devant notre Dieu et Père, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se préserver pur des souillures de ce monde ”. Tel est bien notre plus bel holocauste et notre meilleur témoignage de reconnaissance. Le texte de la messe rappelle aussi que la piété chrétienne ne consiste pas seulement dans la prière, mais encore et surtout dans l’amour et les actes. Voici enfin une belle application suggérée par l’Église dans l’Oraison du jour : saint Jérôme, père des orphelins, est l’image de notre miséricordieux Père du ciel qui, de pauvres orphelins que nous étions, nous a faits ses enfants Il nous a adoptés par le baptême ; l’Église est le grand orphelinat. Puissions-nous conserver fidèlement l’esprit d’adoption divine !
     
3. La prière des Heures. — Nous lisons aujourd’hui à matines une belle homélie sur la vraie mentalité de l’enfance : “ L’âme de l’enfant est libre de toute passion. Il ne garde point le souvenir des injures, mais va droit à ceux qui l’offensent comme si de rien n’était. Sa mère a beau le châtier, il la cherche toujours et la préfère à tout. Montrez-lui une reine parée du diadème, il ne la met point au-dessus de sa mère couverte de haillons, et la vue de sa mère dans sa pauvreté lui est plus douce que celle de la reine en sa magnificence. Car ce n’est ni d’après la pauvreté ni d’après la richesse, mais d’après l’amour, qu’il juge de ce qui lui convient ou de ce qui lui est étranger. Le nécessaire est son seul désir, et, rassasié de lait, il se détache du sein maternel. Il ne s’afflige point de ce qui nous tourmente, perte de biens ou quelque autre chose de ce genre, pas plus qu’il ne se laisse séduire par la beauté périssable qui nous attire. Il est indifférent à la beauté corporelle. C’est pourquoi le Sauveur disait : “ Le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent ”, nous exhortant à accomplir délibérément ce qu’ils pratiquent naturellement.
     
4. Sainte Marguerite. — “ A Antioche, mort de sainte Marguerite, vierge et martyre ”. C’est tout ce qu’en dit le Martyrologe. Le culte de sainte Marguerite, la “ grande Martyre ”, est très populaire dans l’Église grecque depuis des temps très anciens. On la représente d’ordinaire avec un dragon. D’après la légende, en effet, c’est ainsi que le démon lui aurait apparu pour la séduire. Sainte Marguerite se trouve dans la liste des quatorze “ Saints Auxiliaires” auxquels on a recours dans les cas de détresse (+307).
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[1] Tel est le jugement du Cardinal Schuster sur ces nouveaux textes de messe.