2 OCTOBRE - Les Saints Anges Gardiens (double-majeur)

“ Dieu a donné ordre à ses anges de te garder ”
1.La fête des Anges Gardiens. — L’Église vit dans le royaume du surnaturel ; c’est pourquoi elle entretient des rapports très intimes avec les esprits du monde surnaturel, les anges. Il suffit de suivre l’ordinaire de la messe pour y rencontrer sans cesse les anges, soit que nous nous rappelions leur présence, soit que nous les entendions chanter leurs hymnes (Gloria, Sanctus), soit que nous admirions la façon dont ils servent Dieu et les hommes. Mais, aujourd’hui, l’Église veut nous faire célébrer une manifestation particulièrement gracieuse de la Providence divine envers nous, les hommes ; je veux dire cette fête des Anges Gardiens, qui nous rappelle que Dieu a donné à chacun de nous un ange spécialement chargé de le protéger et qui l’accompagne pendant toute sa vie, du berceau à la tombe. Cette fête n’est pas très ancienne et cependant elle est très populaire. Elle est, à proprement parler, l’extension de la plus ancienne des fêtes d’anges, celle de l’archange saint Michel. Nous avons fêté celui-ci comme ange gardien de 1"Église universelle.
2. La Messe (Benedicite). — Le texte de la messe est emprunté en partie à la fête de saint Michel (Evangile et Chants). La Leçon nous demande de prêter l’oreille à la voix de l’ange gardien : “ Voici que j’envoie mon ange afin qu’il marche devant toi. Qu’il te garde en cours de route et te conduise au lieu que j’ai préparé (la liturgie entend certainement par là le ciel). Aie les yeux fixés sur lui, écoute sa voix et ne t’imagine pas pouvoir le dédaigner... ”
3. Les Heures. — Les psaumes des matines sont empruntés au “ commun des anges ” ; on a choisi ceux où il est question des anges (ps. 8,10 [spiritus], 33,102) ou du ciel (ps. 14, 18, 23). Toutefois ce n’est là que le motif externe du choix : dans notre prière, ce sont des psaumes de louange et de confiance ; nous devons prier en nous unissant au chœur des anges et en mettant notre confiance en leur protection. Les leçons sont tout à fait suggestives. Au second nocturne, le docteur melliflue, saint Bernard, prononce ces paroles : “ Marchez avec circonspection, comme quelqu’un qui est entouré par les anges, sur tous vos chemins, conformément à l’ordre qui leur a été donné ! Partout où vous vous trouvez, observez en ce lieu une crainte respectueuse à l’égard de votre bon ange. N’osez pas faire en présence de votre bon ange ce que vous n’oseriez pas faire sous mes yeux. ” — “ Témoignons donc, mes frères, un profond amour aux anges ! Un jour, ils seront nos cohéritiers ; mais, pour le moment, ils sont, par la volonté du Père, nos avocats, nos protecteurs et nos guides. Que pouvonsnous craindre sous la protection de tels gardiens ? Ils ne peuvent être ni vaincus ni trompés ; encore moins peuvent-ils nous égarer, ceux qui nous gardent sur tous nos chemins. Ils sont fidèles, prudents, puissants : pourquoi donc craindrions-nous ? Suivons-les, tenons-nous fermement unis à eux et nous demeurerons sous la protection du Dieu du ciel. Chaque fois que nous voyons une violente tentation nous presser ou une dure affliction nous menacer, faisons appel à notre protecteur, à notre guide, à notre soutien en toute occasion et nécessité. Crions vers lui et disons-lui : “ Seigneur, au secours, nous périssons. ”

4. Les Anges à la messe. — Remarquons le rôle joué par les anges, en particulier par saint Michel, dans le mystère de la messe : L’ordinaire de la messe fait mention d’eux en cinq endroits. Quand, au pied de l’autel, nous nous préparons au saint sacrifice par le repentir, saint Michel se tient devant nous comme accusateur et intercesseur (au confiteor) ; il est notre capitaine dans le combat contre l’enfer. Que de fois nous avons été de lâches combattants ! Le Gloria est un chant angélique, que nous chantons, unis aux anges, au-dessus de la campagne de Bethléem. A l’Offertoire, comme le dit la liturgie, “ l’archange saint Michel se tient à la droite de l’autel de l’encens ” et, pendant l’encensement, intercède pour nous avec tous les élus. Ici s’exprime cette idée de la Sainte Écriture que les anges portent sur les nuages de l’encens les prières et les bonnes œuvres des hommes devant le trône de Dieu. A l’instant le plus saint du sacrifice, il y a là des milliers d’anges “ adorant, louant, animés d’un frémissement de profond respect, célébrant Dieu avec une commune allégresse ”) ; nous nous unissons à eux au Sanctus dans une profonde humilité pour louer et remercier. Nous sommes donc pénétrés de cette vivante certitude que, à la consécration, le Roi des cieux, entouré d’innombrables cohortes angéliques, descend sur l’autel. Les anges peuvent nous enseigner un grand art, celui de la prière. — Au point culminant du Canon, nous voyons notre sacrifice “ porte par la main de l’ange sur l’autel céleste devant les regards de la Divine Majesté ”). La messe finie, le désir de l’Église est que nous nous tournions encore une fois vers l’archange saint Michel, “ afin qu’il nous défende dans le combat contre le mal et les embûches du démon ”.