19 JUIN - Sainte Julienne de Falconieri, vierge (double). Saint Gervais et saint Protais, martyrs.

Que dans notre agonie nous soyons consolés et fortifiés par le saint viatique.
          
1. Sainte Julienne. — Jour de mort : 12 juin 1341. Tombeau : A Florence, dans l’église de l’Annonciation. Image : On la représente en religieuse servite (mantellata), avec une hostie sur le côté droit de la poitrine. Vie : La sainte naquit en 127°. Elle était de la noble famille des Falconieri. Quand elle naquit, ses parents étaient déjà âgés. Son oncle, le bienheureux Alexis Falconieri, déclara à sa mère que ce n’était pas une fille qu’elle avait mise au monde, mais un ange. A l’âge de 15 ans, elle renonça à son héritage et reçut des mains de saint Philippe Beniti l’habit des religieuses servites, dites “ Mantellate ”. Beaucoup de femmes des meilleures familles suivirent l’exemple de Julienne, et sa mère elle-même se soumit à sa direction spirituelle. Saint Beniti confia à ses soins l’Ordre des servites qu’il dirigeait. Sainte Julienne s’imposait de grandes mortifications et des jeûnes austères. Il en résulta une grave maladie d’estomac. Elle ne pouvait prendre aucune nourriture, elle ne pouvait même pas recevoir la sainte communion. Arrivée à ses derniers moments, elle pria le prêtre d’approcher tout au moins la sainte hostie de sa poitrine. C’est alors que se produisit le miracle de l’hostie dont parlent l’oraison et l’hymne du bréviaire : la sainte hostie disparut et Julienne s’endormit dans le Seigneur avec un visage souriant (12 juin 1341). Après sa mort, on vit l’image du crucifix, telle qu’elle était sur l’hostie, imprimée nettement sur sa poitrine. — La messe (Dilexisti) est du commun des vierges, v. Appendice (p. 795).
           
2. Le viatique. — Les païens mettaient dans la bouche des morts une pièce de monnaie qui devait leur servir à payer le nocher Caron pour le passage du Styx. C’était là le viatique des païens. Quant aux chrétiens, ils donnaient déjà dans l’antiquité la sainte Eucharistie aux mourants ; ils plaçaient même la sainte hostie sur la poitrine des morts. Cet usage, il est vrai, ne fut pas approuvé par l’Église ; mais il montre la foi des premiers chrétiens dans la résurrection de là chair dont le gage est la sainte Eucharistie. L’Église appelle la communion au lit de mort : viatique (nourriture de voyage). Elle l’a entourée de privilèges particuliers. Le prêtre, en administrant le viatique, use d’une formule différente de celle qu’on emploie pour la communion ordinaire : “ Reçois, mon frère (ma sœur), comme viatique, le corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; qu’il te garde de l’ennemi mauvais et te conduise à la vie éternelle. Amen ”. Le viatique peut être reçu plusieurs fois si la maladie se prolonge. On peut également le recevoir un jour où l’on a déjà communié. Bien entendu, la loi du jeûne eucharistique n’existe plus pour le viatique. De même, pour les malades chroniques, l’Église a apporté quelques allégements à la loi du jeûne. Les malades qui sont alités depuis au moins un mois sans espoir sérieux de guérison prochaine peuvent, d’après le conseil prudent du confesseur, recevoir la communion une ou deux fois par semaine, même s’ils ont pris une médecine ou quelque autre chose sous forme de boisson (Can. 858,2).
 
Pour la communion des malades et pour le saint viatique il faut prévoir deux sortes de préparatifs ; les uns pour l’accompagnement du Saint-Sacrement et les autres dans la chambre du malade.
 
Quand c’est possible, l’Église désire qu’on porte solennellement la sainte Eucharistie aux malades. Il doit même y avoir une véritable procession à laquelle les fidèles peuvent prendre part. Le curé doit auparavant avertir ses paroissiens en faisant sonner la cloche. Lui-même prend lé surplis, l’étole et le voile huméral. Il est précédé d’enfants de chœur, et on porte devant lui une lanterne allumée. Les fidèles accompagnent le Saint-Sacrement avec un cierge allumé à la main. On devrait même porter un petit baldaquin (ombrellino) au-dessus du Saint Sacrement. L’Église a accordé certaines indulgences[1] pour les personnes qui accompagnent le Saint-Sacrement. Ces indulgences ne sont pas suspendues pendant le jubilé. Dans les grandes villes et là où la population n’est pas catholique, ce port solennel ne peut malheureusement avoir lieu. Dans ce cas : le prêtre porte le Saint-Sacrement en noir. Mais même alors, il pourrait être accompagné d’un laïc, car l’Église désire que le prêtre n’aille pas seul.
 
Dans la chambre du malade, des préparatifs sont aussi à faire. Il faudra une table couverte d’une nappe de lin. Sur la table on place deux chandeliers avec des cierges (ceux qui ont été bénis à la Chandeleur). Il faudrait, autant que possible, avoir un crucifix. Il faut ensuite deux récipients. Il est à souhaiter qu’on mette devant la poitrine du malade une nappe en lin. On décorera la chambre elle-même autant qu’on pourra. Si le malade doit recevoir aussi l’Extrême-Onction, on disposera dans une assiette six morceaux de ouate, et dans une autre assiette un peu de sel ou de la mie de pain pour nettoyer les mains du prêtre.
            
3. Saint Gervais et saint Protais. — Ces deux frères moururent martyrs à Milan, vers 170 ap. J.-C. Ils comptent parmi les martyrs les plus célèbres de (‘ancienne Église. Au sujet de leur vie nous n’avons que des renseignements peu nombreux et peu sûrs. La découverte de leurs ossements par saint Ambroise est certainement attestée. Saint Augustin assistait personnellement à la découverte et en parle avec enthousiasme dans ses Confessions (IX, 7). Saint Ambroise désira que son tombeau fût placé auprès des corps des saints martyrs. En 1864, leurs reliques furent découvertes de nouveau sous le maître-autel de l’ancienne basilique de Milan ; elles étaient renfermées dans un sarcophage de porphyre.
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[1] Quand il s’agit du viatique, 7 ans et 7 quarantaines pour l’accompagnement avec cierges allumés ; 5 ans et 5 quarantaines quand on ne porte pas de cierges ; 3 ans et 3 quarantaines quand, en cas d’empêchement, on envoie quelqu’un à sa place ; quand i ! s’agit d’une simple communion de malade : 200 jours