18 JUILLET - Saint Camille de Lellis (double). - Sainte Symphorose et ses sept fils.

J’étais malade et vous m’avez visité.
    
L’Église célèbre, les 18, 19 et 20 juillet, trois héros de la charité : saint Camille de Lellis, saint Vincent de Paul et saint Jérôme Émilien. Leur fête n’arrive pas le jour de leur mort, et l’intention de l’Église en les rapprochant apparaît manifeste : C’est que le premier pratiqua une charité héroïque envers les malades, le second envers les pauvres, et le troisième envers les orphelins. 
     
1. Saint Camille. — Jour de mort : 14 juillet 1614 Tombeau : à Rome, dans l’église de Sainte-Marie Madeleine (sous un autel latéral du côté de l’Épître). Saint Camille naquit d’une mère déjà sexagénaire. Dans sa jeunesse, il se laissa, quelque temps, aller aux vices du siècle, mais, à vingt-cinq ans, le jour de la Purification, il se convertit. A deux reprises il voulut se faire admettre chez les Frères Mineurs Capucins ; un ulcère à la jambe l’en empêcha : A Rome, on le reçoit à l’hôpital des Incurables. Tel est l’éclat de ses vertus qu’on lui en confie l’administration. De mille manières ù prodigue aux malades ses soins spirituels et corporels. A trente-deux ans, il commence ses études, sans rougir d’avoir pour condisciples des enfants. Prêtre, il fonde la Congrégation des Clercs réguliers ministres des infirmes qui, en plus des trois vœux ordinaires, font celui de soigner les pestiférés au péril de leur vie. Les malades le voient, nuit et jour, inlassable à leur service, s’acquittant des plus serviles besognes. Mais c’est surtout aux heures où une épidémie, suivie de la famine, éprouve Rome, et où la peste exerce à Nole ses ravages, que brille sa charité. Il supporte courageusement cinq maladies. Il les appelle des miséricordes du Seigneur, et expire à Rome, âgé de soixante-cinq ans, avec aux lèvres ces paroles de la prière des agonisants : “ Que le visage du Christ Jésus t’apparaisse doux et joyeux ! ” Léon XIII l’a déclaré le céleste patron des hôpitaux, et a prescrit l’invocation de son nom aux litanies des mourants. 
     
2. Messe (Majorem hac). — Elle est un exemple d’un formulaire nouveau qui retrace la vie et les vertus du saint. Introït fournit le titre et le thème de la messe : “ Personne ne peut donner une plus grande marque d’amour que de donner sa vie pour ses amis ”. Suit le psaume 40, le psaume des malades. Le thème reparaît dans l’Épître et l’Évangile tirés de saint Jean, l’apôtre de la charité. L’Epître parle de l’amour du prochain : l’amour du prochain est la marque de la vie divine en nous. “ Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères... Quiconque hait son frère est un homicide... A ceci nous avons connu l’amour (du Christ), c’est que Lui a donné sa vie pour nous. Nous aussi ; nous devons donner notre vie pour nos frères. Mes petits enfants, n’aimons pas de parole et de langue, mais en action et en vérité ”. Ces mots de l’Épître contiennent, dans toute sa profondeur, le précepte de la charité. A l’Évangile ; nous entendons le Maître lui-même dans son discours d’adieu : “ C’est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. Personne ne peut avoir de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ”. Paroles à graver profondément en nous, et qui ne doivent pas être de simples formules. Au Saint-Sacrifice elles deviennent “ action et vérité” : nous y “ renouvelons cette œuvre de l’immense amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ ” (Secrète), le sacrifice de la Croix. La Communion est également très expressive : la sainte communion est une anticipation du retour du Sauveur. “ J’ai été malade, dit-il, et vous m’avez visité... Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ”. A la Postcommunion, nous demandons la grâce d’une bonne mort ; que notre communion d’aujourd’hui soit un viatique pour notre trépas !
     
3. Sainte Symphorose. — “ A Tivoli, sainte Symphorose, épouse du martyr saint Gétule, avec ses sept fils. Sous l’empereur Adrien, après l’avoir frappée pendant quelque temps au visage, on la suspendit par les cheveux, puis on la précipita, une grosse pierre au cou, dans le fleuve. Ses fils furent attachés sur des pieux et leurs membres disloqués au moyen de poulies ; ils souffrirent le martyre de diverses manières ” (Martyrologe). Ceci eut lieu vers 138. Les reliques des martyrs furent transportées à Rome en l’église Saint-Michel de la halle aux poissons. 
     
4. La prière liturgique pour les agonisants. — “ Puissions-nous à l’heure de notre mort triompher de l’ennemi et recevoir la couronne céleste ! ” Voici le vœu que nous formulons aujourd’hui dans notre prière. Connaît-on bien la prière liturgique pour les agonisants ? En prévision de la mort, avons-nous chez nous un cierge bénit ? Nous devons également tenir prêts, pour l’administration des derniers sacrements, un crucifix, des bougies et une nappe blanche. Sait-on que l’Église a composé pour qu’on les récite à l’approche de la mort des prières spéciales, la “ recommandation de l’âme” ? Malheureusement, ce sont des prières que les prêtres ne récitent presque jamais. Dès maintenant demandons donc à l’un ou à l’autre de ceux que nous connaissons de nous rendre ce service, le moment venu. Dès maintenant aussi, pendant que nous jouissons de la santé, familiarisons-nous avec les prières des agonisants. Elles commencent par une litanie spéciale où sont invoqués les patrons de la bonne mort. Vient ensuite l’oraison bien connue : “ Quitte ce monde, âme chrétienne, au nom de Dieu, le Père tout-puissant, qui t’a créée ; au nom de Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant, qui a souffert pour toi ; au nom du SaintEsprit, qui a été répandu en toi... ” Puis, c’est encore une prière de forme litanique dans laquelle on rappelle à Dieu les circonstances de l’Ancien et du Nouveau Testament où les justes furent sauvés de la détresse et du danger ; cette évocation, par exemple : “ Délivre, Seigneur, l’âme de ton serviteur, comme tu as déchargé Suzanne d’une fausse accusation ”. Lorsque le mourant a rendu le dernier soupir, on supplie Dieu aussitôt de lui faire bon accueil : “ Venez à son aide, saints de Dieu ; accourez à sa rencontre, anges du Seigneur, Recevez son âme et présentez-la devant la faœ du Très-Haut. ” C’est en nous familiarisant ainsi avec ces prières que notre âme sera prête pour t’heure de la mort.