18 AOUT - Dans l’Octave de l’Assomption (semi-double). Saint Agapit, martyr.

Viens, mon Épouse, viens recevoir ta couronne.
     
1. L’Assomption. — Pourquoi l’Église célèbre-t-elle l’entrée de la Mère de Dieu au ciel avec une si extraordinaire solennité ? Certainement parce que Marie a une grande part dans l’Incarnation et la Rédemption, certainement parce qu’elle occupe la première place parmi les saints. Toutefois l’Église se substitue elle-même à Marie, et voit dans son entrée au ciel sa propre glorification après laquelle elle soupire si ardemment ; à cette lumière nous comprenons mieux aussi le rôle les deux femmes dans l’Évangile : Marthe, c’est l’Église sur la terre, dans son activité et son empressement, incapable de demeurer en repos ; mais Marie, c’est l’Église dans sa bienheureuse consommation ; alors, elle est dans un heureux repos, elle se tient assise aux pieds du Maître dans l’éternelle jouissance de la divinité. Si nous appliquons maintenant cette pensée à notre fête et à la messe, alors nous célébrons dans l’Assomption de Marie la grande entrée de l’Église au ciel ; quel imposant cortège ! Nous réalisons d’une façon encore beaucoup plus impressionnante les quatre cortèges de la messe : le cortège nuptial de la Reine, l’Église (Intr.) ; le cortège du Christ venant à sa rencontre (Allel.) ; le cortège des présents nuptiaux (Offert.) et l’éternelle union (Comm.). Alors s’applique dans son sens le plus élevé la parole : “ Marie a choisi la meilleure part... ”
     
Aujourd’hui la prière des Heures raconte la vénérable légende de saint Jean Damascène sur la mort de Marie : “ La plus haute antiquité nous a transmis cette tradition que, lors de la glorieuse dormition (dormitio) de la Bienheureuse Vierge Marie, tous les Apôtres (à l’exception de Thomas) qui parcouraient le globe pour convertir les païens se trouvèrent, par suite d’une extase, rassemblés à Jérusalem ”. Parmi les chœurs célestes, des Anges accompagnaient l’âme de la Bienheureuse Vierge dans les splendeurs de la maison du Seigneur ; quant à sa sainte dépouille, elle fut reçue par les Apôtres et placée dans un tombeau au jardin de Gethsémani. Là, on entendit pendant les trois jours consécutifs les chants des esprits bienheureux. Au bout de ces trois jours arriva l’apôtre Thomas ; sur sa demande, on ouvrit le tombeau, mais la samte dépouille n’y était plus : il n’y avait plus que le linceul et un parfum suave qui se dégageait de la tombe. Les apôtres en conclurent que le corps de Marie avait été re lui aussi au ciel. — Le docteur melliflue, saint Bernard, dépeint l’Assomption de la Sainte Vierge : “ Son arrivée porta à son comble la joie des esprits bienheureux. Elle fut conduite au trône de la Majesté divine parmi les chœur des légions célestes. Avec quel regard d’amour et quels embrassements divins son divin fils dut-il l’accueillir ! L’Enfant avait mis jadis de délicieux baisers sur les lèvres de sa virginale mère. Combien plus délicieux sont les baisers qu’elle reçoit aujourd’hui en chantant le sublime cantique de l’Épouse : “ Qu’il me baise du baiser de sa bouche ”. Comme elle avait reçu ici-bas une grâce incomparable, ainsi reçoit-elle au ciel une gloire sans égale ”.
     
2. Lecture d’Écriture (Cantique des cantiques, IV, 1-15). — Jadis, pendant l’octave de notre fête, on lisait le Cantique des cantiques en entier ; la célébration de l’octave étant aujourd’hui empêchée par plusieurs fêtes de saints, on ne lit plus que quelques passages du Cantique des cantiques. Ce livre, qui sous l’image de l’amour conjugal chante l’ardent désir de la sainteté du ciel, convient très bien pour entamer la dernière partie de l’année liturgique préparant à la parousie. — Dans le passage que nous lisons aujourd’hui, l’époux (le Christ) célèbre la beauté de son épouse (Marie, l’Église) : “ Que tu es belle, mon amie, que tu es belle ! Tes yeux sont semblables à des tourterelles... Tu es toute belle, mon amie, et il n’y a pas de tache en toi. Viens du Liban, mon épouse, viens du Liban, viens recevoir ta couronne !... Tu as blessé mon cœur, ô ma sœur ! Tu as blessé mon cœur d’un seul de tes regards....

3. Saint Agapit. — Jour de mort : 18 août 257 environ. Tombeau : A Préneste (Italie) ; transféré plus tard à Corneto. Vie : La prière des Heures rapporte ceci : Agapit de Préneste n’avait que 15 ans, mais il aspirait déjà ardemment au martyre. Sur l’ordre de l’empereur Aurélien (vers 257) il fut, à cause de son intrépidité à confesser la foi, cruellement frappé de fouets armés de plomb, puis jeté dans une cave obscure et laissé pendant quatre jours sans nourriture. Il fut alors de nouveau battu de verges et pendu la tête en bas au-dessus d’un feu dégageant une abondante fumée afin qu’il pérît asphyxié ; on versa encore sur lui de l’eau bouillante et on lui brisa les mâchoires. Les fauves lâchés contre lui ne lui firent aucun mal ; il fut enfin décapité à Préneste. Pratique : Un enfant de 15 ans, un vrai héros ! Que dit-il à la jeunesse d’aujourd’hui ? Le Christ ne vous demande pas de pareilles souffrances, ni votre sang, ni la mort ; mais il vous demande une volonté forte, capable de dire non aux attraits du péché, capable de se soumettre à l’obéissance. Ainsi vous avez l’occasion d’être de jeunes héros.