“ L’Amour, la Passion et le Corps du Christ ”
1. Sainte Marguerite. — Jour
de mort : 17 octobre 1690. Tombeau : à Paray-le-Monial, au
monastère de la Visitation. Vie : La sainte naquit le 22 juillet
1647, à Vérosvres (Bourgogne), de parents nobles, mais ruinés. Après une
jeunesse qui connut différentes alternatives d’épreuves, mais aussi de faveurs
célestes, elle entra, en 1671, au monastère de la Visitation de
Paray-le-Monial, célèbre par sa ferveur et par son rigoureux esprit de
pénitence. Peu habile aux travaux domestiques, elle se signala par des grâces
extraordinaires qui lui valurent pendant longtemps la défiance de ses
supérieurs. L’importance de la sainte pour l’Église universelle vient de ce
qu’elle a fait connaître la dévotion au Sacré-Cœur et finalement procurer
l’institution de la fête du Sacré-Cœur. L’humble et timide vierge reçut trois
grandes révélations qui lui firent connaître l’importance de la dévotion au
Sacré-Cœur, ce qu’on appelle la grande promesse. Pratique : Le culte du
Sacré-Cœur a pour objet l’amour sans borne que l’Homme-Dieu nous porte dans son
cœur et qu’il nous a manifesté de façon si merveilleuse surtout dans sa Passion
et dans la Sainte Eucharistie. L’Amour, la Passion, et le Corps de Jésus, tel
est le résumé de cette dévotion.
2. La Messe (Sub umbra). — La
Messe a un texte entièrement propre qui exprime l’amour de la sainte pour le
Seigneur. Les chants, en particulier, respirent un profond amour mystique pour
le Christ : l’âme chrétienne, unie spirituellement à sainte Marguerite
Marie, se sent en sécurité dans la maison de Dieu, comme à l’ombre de l’arbre
divin de vie (le Christ) ; elle aspire à son suave fruit
(l’Eucharistie) ; en même temps nous chantons le psaume du désir : “
Qu’ils sont aimables tes tabernacles ! ” L’Introït exprime
ainsi véritablement l’idée d’entrée. L’Oraison demande avec insistance
l’amour du Christ qui surpasse tout. A l’Epître, l’humble sainte parle
en empruntant les paroles de l’Apôtre des nations : puissiez-vous recevoir
la grâce “ d’annoncer aux nations la richesse inépuisable du Christ ”,
c’est-à-dire de répandre ta dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. C’est elle qui,
maintenant encore au ciel, “ fléchit le genou ” en demandant pour nous “ que le
Christ habite dans nos cœurs et que nous soyons enracinés dans son amour ”. Le Graduel
et l’Alleluia comprennent, eux aussi, trois des plus beaux passages de
l’Écriture sur l’amour du Christ. Dans l’Evangile, le Christ remercie
lui-même son Père d’avoir révélé aux petits, dont fait partie sainte Marguerite
Marie, mais nous aussi, les secrets de la foi. Ensuite le Seigneur dessine sa
propre image, une vraie image du Sacré-Cœur : “ Je suis doux et humble de
cœur... ” Au début du Saint-Sacrifice, l’Église chante le texte
eucharistique classique emprunté à un prophète ; ce texte n’avait pas
encore été cité jusqu’ici par la liturgie : “ Le pain des élus et le vin
qui fait germer les vierges. ” Puisse “ le feu sacré qui est sorti du Cœur
de Jésus nous enflammer nous aussi au Saint-Sacrifice” (Secr.).
L’antienne de la communion a été choisie également avec beaucoup
d’à-propos ; elle chante la sainte union d’amour du Christ avec l’âme au
banquet sacré ; elle exprime en même temps la condition de cette
union : “ celui qui paît parmi les lis ”. Le fruit du Saint-Sacrifice est
celui que l’Evangile nous souhaite, à savoir “ de nous revêtir de la
douceur et de l’humilité du Divin Cœur ”. La messe forme une très belle
composition dont chaque partie est à la place qui convient à sa fonction.