17 JUILLET - Saint Alexis, confesseur (semi-double).

Il quitta sa maison, son père et son épouse pour l’amour de Dieu.
   
1. Saint Alexis. — Qui fut-il exactement et dans quelle mesure les faits qu’on lui attribue sont-ils exacts ? Cet “ homme de Dieu ”, comme on l’appelle en Orient, a-t-il vécu en Orient ou à Rome ? Ce sont des questions que nous n’avons pas à discuter ici. La légende de saint Alexis compte parmi les plus touchantes que nous possédions. Fort instructive et édifiante, elle illustre à merveille l’idéal de la perfection chrétienne : savoir endurer pour le Sauveur la pauvreté et les humiliations. Peut-il y avoir héroïsme plus grand que d’habiter pendant dix-sept ans sous l’escalier de la demeure paternelle, exposé aux railleries de ses propres esclaves, de passer pour un mendiant inconnu aux yeux de son père, de sa mère et de son épouse inconsolable ? Et tout cela, résultat de l’amour du Christ qui triomphe de tout. En supposant que la légende soit dépourvue de fondement historique, il y aurait encore lieu d’admirer la foi capable de concevoir un tel idéal. “Alexis, lisons-nous dans le bréviaire, romain de très noble origine, poussé par un vif amour de Jésus-Christ, et sur un avertissement particulier de Dieu, partit le premier soir de ses noces, laissant vierge son épouse, et entreprit à travers le monde le pèlerinage des plus célèbres sanctuaires. Pendant ces voyages, il resta dix-sept ans inconnu, jusqu’au jour où à Édesse, en Syrie, son nom fut divulgué par une image de la Très Sainte Vierge. Quittant donc ce pays, il aborda au port de Rome et fut reçu chez son père comme un pauvre étranger. Il y vécut dix-sept ans sans que personne ne le reconnût ; mais, à sa mort, il laissa un écrit où il révélait son nom, sa naissance et les diverses circonstances de son existence. Il passa de la terre au ciel sous le pontificat d’Innocent 1er (17 juillet 417) ”.La vie de ce saint offre un exemple extraordinaire des voies et des volontés divines que nous pouvons sinon suivre, du moins admirer. Il montre à quelle héroïsme peut conduire l’amour de Dieu. Efforçons-nous aujourd’hui de nous laisser pénétrer de cet amour, et qu’il nous incite à l’accomplissement de multiples bonnes actions.
   
2. Messe (Os justi). — La messe, composée en partie de textes du commun et en partie de textes propres, parle de la pauvreté (Epître et Évangile) : “ Nous n’avons rien apporté en ce monde, et nul doute que nous n’en pouvons rien emporter. Ayant donc la nourriture et le vêtement, estimons-nous satisfaits. Les avides de richesses deviennent victimes des tentations et des filets du diable... Car la cupidité est la racine de tous les vices ” (Ép.). Quelle force en ces paroles dans la bouche d’un saint qui en a tiré les conséquences les plus dures ! Son séjour dans la demeure paternelle fut une grande “ épreuve qu’il supporta ” (All.). Il a “ tout quitté et suivi le Sauveur ” ; c’est pourquoi “ lorsque, au jour du renouvellement, le Fils de l’homme sera assis sur le trône de sa gloire ”, il régnera avec lui. Il a suivi à la lettre la parole du Maître, et, “ ayant quitté pour l’amour du Christ sa maison, son père, son épouse, il a reçu le centuple et la vie éternelle ”. Nous aussi nous pouvons, à la messe, participer à cette gloire. L’église de Saint-Bonaventure et Saint-Alexis, à Rome, sur l’Aventin, conserve un certain nombre de souvenirs de notre saint : on y montre dans la crypte le lieu de sa mort ; plus loin la fontaine de sa maison, et, enfin, l’escalier sous lequel il a longtemps habité.