17 DÉCEMBRE

O sagesse, tu ordonnes toutes choses avec force et suavité.
     
1. Les antiennes O. — Les sept derniers jours avant Noël sont marqués par des antiennes particulières appelées antiennes O. Ce sont des antiennes de Magnificat qui commencent toutes par l’apostrophe O, d’où leur nom. Elles n’ont pas seulement la même mélodie, mais sont construites sur le même plan. :
     
1) On invoque le Seigneur qui va venir, tantôt en le désignant par un symbole, tantôt par un titre, par exemple : O sagesse, ô Racine de Jessé. 2) Ce symbole ou ce titre est ensuite développé dans une phrase relative. 3) Le point culminant de la phrase est la supplication instante : veni, viens, qui est suivie de la demande de Rédemption. Ces antiennes majestueuses qui sont chantées selon le rite double (en entier même avant le Magnificat) sont comme le résumé de toutes les prophéties sur le Sauveur. La mélodie de ces chants respire l’admiration et le désir ardent. On y entend l’ardente imploration de l’Ancien Testament et du monde païen vers le Rédempteur, elles sont le “ Rorate cœli ” de l’humanité. Il y a dans ces sept chants une progression de pensée. Nous voyons d’abord le Fils de Dieu dans sa vie éternelle, avant les temps (1), puis dans l’Ancienne Alliance (2-4), ensuite dans la nature (5), enfin nous le voyons comme Rédempteur des païens (6), comme “ Dieu avec nous ” (7).
La solennité particulière de ces antiennes résulte des prescriptions de l’Eglise qui veut qu’elles soient chantées entièrement avant et après Magnificat (ce qui n’a lieu d’ordinaire que pour les fêtes doubles et ne se fait pas aux féries et aux dimanches). Dans les abbayes qui ont l’Office choral solennel, des usages particuliers accompagnent le chant des antiennes O. La première est entonnée par l’Abbé, au trône, en habits pontificaux, pendant que l’on sonne la grosse cloche. La cloche continue de sonner pendant tout le Magnificat chanté sur le mode le plus solennel. Les autres antiennes sont entonnées successivement par les plus dignes après l’abbé, revêtus de la chape et debout au milieu du chœur, devant le grand pupitre. Les fidèles pourraient, pendant ces sept jours, unir chaque soir le chant de ces antiennes à celui du Magnificat. On pourrait même, d’après les usages de l’ancienne Église, intercaler l’antienne entre chaque verset du Magnificat.
     
2. La première antienne O chante ainsi :
“ O Sagesse sortie de la bouche du Très-Haut,
Qui atteins d’une extrémité à l’autre, qui ordonnes toutes choses avec force et suavité,
Viens pour nous enseigner la voie de la prudence. ”
C’est la vie du Fils de Dieu avant les temps et sa manifestation dans la création. La création est une image du royaume de la grâce dans lequel le Sauveur “ dirige nos âmes avec force et suavité. ”