17 AOUT - Saint Hyacinthe, confesseur (double). L’Octave de saint Laurent.

Je remets mon esprit entre tes mains.
      
1. Saint Hyacinthe. — Jour de mort.. 15 août 1257. Tombeau.. A Cracovie. Vie.. Le saint était d’abord chanoine à Cracovie ; touché par la prédication et les miracles de saint Dominique, il quitta le monde et reçut des mains du fondateur lui-même l’habit des dominicains. Revenu dans son pays, il fonda au-delà des Alpes de nombreux couvents de son ordre. La prière des Heures raconte un miracle de sa vie : Le saint était arrivé avec trois de ses compagnons sur les bords de la Vistule, qu’il voulait traverser pour aller prêcher à Visegrad ; mais les eaux étaient si hautes qu’aucune embarcation n’osait s’y risquer. Hyacinthe étendit alors son manteau sur les flots et traversa ainsi le fleuve avec ses compagnons. Il mourut le 15 août 1257, après avoir récité son bréviaire, en disant : “ Seigneur, je remets mon esprit entre vos mains ! ” Pratique : La prière du soir de l’Église (Complies) est, elle aussi, une belle prière pour la mort, spécialement dans sa dernière partie ; les deux images de la mort sont saisissantes : le Christ est suspendu à la croix et prononce sa dernière parole : “ Père, je remets mon esprit entre tes mains” ; nous répétons plusieurs fois cette parole et nous remettons notre âme entre les mains du Christ pour le sommeil et, quand le moment sera venu, pour la mort. Pour notre saint cette parole était vraiment la prière de la mort. La seconde image : le vieillard Siméon entonne son chant du cygne : “ Maintenant laisse aller ton serviteur... ” ; comme ce chant est bien à sa place sur les lèvres d’un chrétien qui meurt !
     
2. Saint Laurent. — La célébration de sa seconde fête est empêchée par la fête occurrente ; mais l’Oraison propre fait toujours sur nous une profonde impression : “ Faites agir, Seigneur, dans notre Église, l’Esprit dont le saint lévite Laurent fut le serviteur, afin que, remplis de lui, nous nous efforcions d’aimer ce qu’il a aimé et de faire par nos œuvres ce qu’il a enseigné ”. Le Saint-Esprit conduit et touche les âmes ; si nous nous laissons diriger par lui, nous accomplir de grandes choses.
      
3. La Messe (Os justi) du commun des confesseurs : explication, v. Appendice, p. 793. — Les messes du commun contiennent de puissants enseignements pour la formation chrétienne. L’Église en effet a pénétré les textes du commun de son idéal de vie. Voyons la formule de notre messe d’aujourd’hui ; j’en souligne seulement quelques passages : A l’Introït, il est dit que le juste (Justus, un mot cher à la liturgie) est maître de sa langue ; à vrai dire, la parole n’est que le petit ruisseau dont le cœur est la source ; mais celui-ci est rempli de l’amour de Dieu. — La Leçon exprime une nouvelle idée : Le juste se tient au-dessus des choses, des biens de ce monde. Pour lui les créatures, y compris l’or trompeur, ne sont que des moyens en vue du but ; la fin, c’est Dieu. Notre grande faute est de nous arrêter aux moyens ; nous faisons ainsi des biens de ce monde nos idoles. Seul le saint s’élève vraiment au-dessus des choses. — L’Alleluia dit que tout juste doit passer par le feu de la souffrance. C’est le seul moyen de subir l’épreuve et de gagner la couronne de vie. Sans portement de croix, pas de sainteté. — Enfin l’Évangile présente le juste comme un serviteur vigilant qui attend. Pour le Sauveur la perfection consiste à être toujours prêt. Que cette image est donc belle ! le saint se tient là, avec sa lampe allumée et les reins ceints, et il guette attentivement jusqu’à ce que le Maître frappe. La lampe est la lumière de la grâce baptismale, les reins ceints sont l’éloignement du péché. — Avec cette image, l’Église nous conduit au Saint-Sacrifice. A la Communion le Maître frappe réellement et nous trouve vigilants. Ainsi chaque messe est comme une répétition générale en vue de sa venue réelle à la mort. Quels principes de vie dans un pareil commun !