“ Celui qui a vaincu une fois
la mort pour nous est toujours vainqueur en nous. ”
1. Saint Corneille. — Jour
de mort : 14 septembre 253. Tombeau : autrefois dans la
catacombe de Callixte, à Rome ; maintenant dans l’église
Sainte-Marie-au-Transtévère. Vie : Le pape Corneille (251-253) fut
le successeur du pape Fabien. Sous son pontificat, s’éleva un débat au sujet de
la conduite à tenir à l’égard de ceux qui avaient renié leur foi pendant la
persécution. Les partisans de Novatien l’accusèrent d’être beaucoup trop
indulgent pour les “ lapsi” et se séparèrent de l’Église. Le pape donna, avec
l’aide de sainte Lucine, une sépulture honorable aux restes des deux princes
des Apôtres. A cause des succès obtenus par sa prédication, il fut exilé à
CivitaVecchia, où il mourut. Saint Cyprien lui adressa plusieurs lettres de consolation.
2. Saint Cyprien. — Jour de
mort : 14 septembre 258, près de Carthage. Tombeau : à
Carthage ; aujourd’hui son corps est vénéré à Lyon. Vie : Cyprien,
étant encore païen, fut d’abord avocat à Carthage. Peu après sa conversion, il
fut ordonné prêtre, et, ensuite, promu évêque de Carthage. Il est un des grands
docteurs de l’Église. Saint Jérôme dit de lui : “ Il est superflu de
parler de sa grandeur, car ses œuvres brillent comme le soleil. ” Il subit le
martyre en présence de la communauté de ses fidèles à proximité de Carthage
après avoir fait donner au bourreau 25 pièces d’or. — Messe (Intret) du
commun, v. Appendice
3. Une exhortation de saint Cyprien.
— Nous lisons une exhortation aux martyrs que saint Cyprien a lui-même
prononcée : “ Quelle louange dois-je employer pour vous glorifier,
courageux martyrs ? Quel hymne pour magnifier votre force d’âme et votre
constance dans la foi ? Jusqu’à la glorieuse consommation vous avez enduré
les plus cruels tourments. Les suppliciés montraient plus de courage que leurs
bourreaux ; et, sur les tortionnaires qui frappaient les patients et les
déchiraient avec des griffes de fer ; les membres brisés et déchirés ont
remporté la victoire. Leur foi invincible n’a pu être entamée par les tortures
cruelles et persistantes, même quand ces serviteurs de Dieu perdaient leurs
entrailles et quand ils étaient torturés non seulement par les supplices
infligés à leurs membres, mais encore par les souffrances que leur causaient
leurs blessures. Leur sang coulait à flots, éteignant l’incendie de la
persécution, étouffant de son glorieux torrent empourpré les flammes et le feu
de l’enfer. Quel spectacle c’était aux yeux du Seigneur, combien sublime,
combien grandiose ! Le serment de fidélité, agréé par Dieu, le serment
sacré du soldat ! Ainsi en ont parlé les psaumes quand le Saint-Esprit
nous dit en manière d’exhortation : Elle est précieuse aux yeux du
Seigneur la mort de ses saints. Cette mort est précieuse parce qu’elle leur a acheté
l’immortalité au prix de leur sang ; ils ont reçu leur couronne à la fin
d’une vie de vertu. Quelle joie alors pour le Christ ! Avec quel plaisir
il a combattu pour de pareils serviteurs ! Le Christ était à leur côté
dans leur combat ; il les consolait, les fortifiait, les encourageait, eux
qui luttaient pour confesser son nom. “ Et celui qui fut une fois vainqueur
de la mort pour nous est toujours vainqueur en nous. ”