15 SEPTEMBRE - Les Sept Douleurs de la Sainte Vierge (double de 2ème cl.). Saint Nicodème, martyr

“ La Mère du Christ était debout, le cœur brisé,
“ Les yeux baignés de larmes, au pied de la croix,
“ Tandis que son Fils bien aimé y était suspendu. ”
1. Les Sept Douleurs. — La dévotion aux douleurs de Marie a un fondement biblique dans les paroles prophétiques du vieillard Siméon : Il Ton âme sera transpercée d’un glaive. ” (Luc, II, 35). Les Pères de l’Église, comme saint Ephrem le Syrien (sa Il lamentation" de Marie ”), saint Ambroise, saint Augustin, saint Bernard, ont exposé des considérations sur les douleurs de la Mère de Dieu. A Rome, le pape Sixte III (432-44°) fit restaurer la Basilique Libérienne et la consacra à Marie et aux saints Martyrs ; à l’intérieur de l’église, une mosaïque célèbre Marie comme reine des martyrs. Mais la dévotion aux douleurs de Marie a été établie par l’ordre des Servites. Saint Philippe Béniti (v. 23 août) étendit le port “ du vêtement de la viduité de Marie”, comme il nommait le costume de son Ordre, aux séculiers sous forme de scapulaire, et ainsi prit naissance la confrérie des Douleurs de Marie. Au XVIIe siècle, on commença à célébrer liturgiquement les deux fêtes des Sept Douleurs, l’une le vendredi qui suit le dimanche de la Passion, dit vendredi des Sept Douleurs, l’autre le troisième dimanche de septembre. La première fut rendue obligatoire pour toute l’Église, en 1724, par le pape Benoît XIII ; la seconde, en 1814, par le pape Pie VII, en mémoire de son retour de la captivité que lui avait fait subir Napoléon. Bien connue et célèbre est la magnifique séquence de Jacopone de Todi (+1306), le Stabat Mater. La fête met en relief, par contraste avec le thème d’hier qui nous présentait le Roi, le côté humain de la Passion du Christ. Mais elle nous fait aussi comprendre, en ce début de l’automne, la nécessité d’unir nos souffrances à celle du Christ. C’est une loi du christianisme : plus un chrétien se rapproche du Seigneur, plus il doit aussi se rapprocher de la croix. Marie sut donc mieux que personne prendre part à la Passion du Christ. C’est pour nous tous une grande consolation. Persuadons-nous que notre piété ne doit pas consister seulement à prier, ni à mener une vie fondée sur la charité et sur l’observation des préceptes, mais aussi à offrir nos souffrances, supportées avec résignation, en union avec le Christ, et consacrées par la messe. Remarquons encore que notre fête complète heureusement les lectures d’Écriture de la semaine passée. Le problème de la souffrance, résolu en partie dans le livre de Job, reçoit dans la fête d’aujourd’hui sa solution chrétienne définitive.
2. La Messe (Stabant) est facile à comprendre, pleine de sentiments et édifiante. L’Introït n’est pas tiré des psaumes, mais présente un tableau vivant : Marie au pied de la croix. C’est l’image principale de la messe, dont l’éclat va toujours en grandissant (Grad., Ali., Séqu., Év., Comm.). L’Oraison rappelle que Siméon a prédit les douleurs de Marie. Dans l’Épître, Judith, la libératrice du peuple juif, apparaît comme la figure de la Mère des douleurs. Judith, la femme héroïque, a tranché la tête à l’ennemi de son peuple ; Marie, en livrant son divin Fils, a écrasé la tête du serpent infernal. Marie a participé par ses souffrances à la Rédemption. L’Alleluia nous montre la mère abreuvée de douleurs debout au pied de la croix. La Séquence développe les pensées de l’Alleluia. Ces deux morceaux sont une excellente préparation à l’Evangile, qui raconte cette scène mémorable par la bouche de saint Jean, le témoin oculaire. A l’Offertoire, nous demandons à la Reine des douleurs de parler en notre faveur : “ Quand tu te tiens devant le Seigneur, dis pour nous une parole favorable. ” A la Communion, nous glorifions le martyre non sanglant de Marie.

3. Saint Nicomède était un prêtre vivant au temps de l’empereur Domitien (81-96). Il fut emprisonné pour avoir enterré le corps d’une vierge, sainte Félicula, qui avait été mise à mort pour sa foi sur l’ordre du comte Flaccus. Il fut conduit devant les images des dieux, et, comme il ne se résignait pas à leur sacrifier parce que le sacrifice n’est dû qu’au vrai Dieu qui commande dans le ciel, il fut battu de verges jusqu’à ce que sa mort s’en suivit.