15 FÉVRIER - Saint Faustin et Saint Jove, martyrs (simple)

Amour fidèle du Christ.
     
1. Saint Faustin et Saint Jove. — Jour de mort : (d’après le martyrologe) 15 février vers 120. Tombeau : à Brescia (Italie Supérieure). Leur vie : Les deux frères, Faustin et Jove, étaient originaires de Brescia où ils prêchèrent la foi pendant la persécution de Trajan, avec un grand courage. Quand l’évêque Apollons qui, dans ces temps troublés, s’était caché, l’apprit, il ordonna le premier, prêtre et le second, diacre. Peu de temps après, ils furent jetés en prison et, sous l’empereur Hadrien, qui à ce moment se trouvait à Brescia, soumis à de nombreux tourments et finalement décapités (vers 120). Le bréviaire raconte qu’ils souffrirent également à Milan, à Rome et à Naples. Leurs reliques sont vénérées à Brescia.

2. La messe. — C’est la troisième du commun des martyrs (Salues autem). Nous pouvons caractériser cette messe à peu près ainsi : Le Christ apparaît au Saint-Sacrifice entouré de la “ blanche armée des martyrs ” et c’est la réalisation anticipée de son avènement au dernier jour (Ép. et Év.). Introït chante la vie des martyrs (l’image est plus claire, si on lit le psaume en entier) : Les méchants étaient puissants et heureux, ils opprimèrent les bons, les torturèrent et les conduisirent à la mort, mais Dieu fut leur salut, il ne les abandonna pas dans le temps du besoin. A l’Épître, les martyrs nous adressent la parole. Ils nous parlent des (c jours anciens ” où les premiers chrétiens, “ après leur illumination (le Baptême) avaient à soutenir de durs combats. ” Ils gémirent dans les prisons, ils supportèrent avec joie la perte de leurs biens..., maintenant ils se tournent vers nous et nous demandent : “ voulez-vous être nos compagnons ? ” Il faut que vous aussi vous ayez de la patience, ce n’est qu’ainsi que vous pouvez accomplir la volonté de Dieu. Car il n’y a plus guère longtemps à attendre, le Seigneur “ viendra bientôt et il ne tardera pas ” (maintenant, dans le Saint-Sacrifice, il anticipe sa venue). Le Graduel est un écho de l’Épître : les martyrs ont crié dans leur besoin et Dieu les a exaucés, il agira de même avec nous, car “ Dieu est tout près de ceux dont le cœur est troublé, et ceux dont l’esprit est humilié, il les sauve. ” A l’Évangile, le Seigneur apparaît dans la splendeur de ses martyrs (All.) et il nous inspire l’esprit du martyre. Ce que le Seigneur nous révèle dans le silence des saints mystères, nous devons le prêcher dans le monde. En le faisant, nous ne devons pas craindre les hommes qui ne peuvent que tuer le corps. En dehors de la crainte de la mort éternelle, nous ne devons avoir aucune crainte. Il faut nous rappeler, pour cela, que nous sommes dans la main de Dieu, et que pas un cheveu ne tombera de notre tête sans sa permission. Confessons le Christ sur la terre, afin qu’au jour de son avènement il nous confesse “ devant les anges de son Père ”. Ainsi les deux lectures veulent nous inspirer l’esprit du martyre ; dans la première, les martyrs nous parlent ; dans la seconde, c’est le Christ ; l’une et l’autre nous montrent, comme terme ultime, le dernier avènement du Christ. A l’Offertoire, nous voyons encore le martyre sous son aspect glorieux : “ Les âmes des justes sont dans la main de Dieu... aux yeux des insensés, ils ont paru mourir, mais, en vérité, ils sont dans la paix ”, c’est-à-dire dans la gloire bienheureuse. La Communion nous rappelle l’obscurité des Catacombes d’où sortaient les martyrs. Ce que le Seigneur leur disait là, dans le silence nocturne de la messe, ils l’ont annoncé et confessé devant le monde. Telle est aussi notre tâche. Le matin, à la messe, le Christ vient silencieusement à nous, et pour ainsi dire dans l’obscurité ; il nous parle à l’oreille. Nous devons ensuite retourner dans le monde ennemi et être les témoins du Christ. — Quel est le secret de la force des martyrs ? C’est leur fidèle amour du Christ. Que le Corps du Christ et l’exemple des saints nous donnent cet amour et cette fidélité.