14 OCTOBRE - Saint Calixte, pape et martyr (double)

“ Le culte des morts ”
      
1. Saint Calixte. — Jour de mort.. 28 septembre 222. Tombeau.. dans la basilique Sainte-Marie-au-Transtévère, qu’il fit lui-même construire et où son corps fut transféré du cimetière de la voie Aurélienne ; il repose là sous le maître-autel. Image.. on le représente en pape, un puits à côté de lui et une pierre au cou. Vie.. Saint Calixte 1er est le successeur du pape Zéphyrin (v. 26 août) ; il régna de 217 à 222. Il appartenait de naissance à une famille d’esclaves ; il eut une jeunesse très dure et fut employé aux travaux forcés dans les mines de Sardaigne. Plus tard, ayant été affranchi, il devint la main droite du pape Zéphyrin et fut préposé au grand cimetière qui reçut plus tard son nom ; enfin il fut élevé au siège épiscopal de Rome. Comme pape, il eut à combattre beaucoup d’hérétiques, mais aussi des adversaires dans la communauté romaine. (Son adversaire et antipape fut le philosophe et martyr Hippolyte). L’attitude de douceur qu’il adopta envers ceux qui étaient tombés dans de graves péchés lui valut de nombreuses persécutions de la part de son adversaire. Il institua le jeûne des quatre-temps ; il fit édifier la basilique de Sainte-Marie-au-Transtévère ; il agrandit le vieux cimetière de la voie Appienne, où sont enterrés beaucoup de saints prêtres et de martyrs ; c’est la raison qui a fait donner son nom à ce cimetière après sa mort. Il mourut martyr, ayant été jeté dans un puits après avoir subi le supplice de la faim et de nombreuses flagellations. Pratique : Un des papes martyrs des premiers âges, dont le nom est lié aux antiques sépultures des chrétiens, aux catacombes. Honorons, nous aussi, les corps des chrétiens défunts. Comment nous comportons-nous envers les sépultures ? Visitons-nous les cimetières ? Prenons-nous soin des tombes ? Pensons-nous aux morts ?
      
2. La Messe (Sacerdotes Dei). — La messe est en partie du commun (Intr., Év.) et en partie propre. Le saint nous apparaît sous trois aspects : comme pontife, comme confesseur martyr et comme serviteur vigilant. A l’Introït, les deux chœurs de l’Église universelle, les prêtres et les laïcs (sancti et humiles corde), se partagent la louange de Dieu. A l’Épître et au Graduel, nous voyons dans le pontife une reproduction du Pontife divin. A l’Evangile, le Seigneur assure à celui qui est pour lui un témoin et un confesseur sur terre qu’il le confessera dans la gloire devant le Père céleste ; cette confession est la glorification à laquelle nous avons part au Saint-Sacrifice. A la Communion, le Seigneur qui vient ” nous trouve vigilants et nous fait participer à son exaltation.
      
3. Les Catacombes. — Quand nous entendons prononcer le mot catacombes (à proprement parler, nous devrions dire cimetières), nous sommes saisis d’une sainte émotion et nous pensons aux temps héroïques de la jeune Église ; nous pensons en particulier aux martyrs dont les restes reposent précisément dans ces vénérables sépultures ou du moins ont reposé. Nous pensons aussi aux offices du culte célébrés sous terre au temps des persécutions, bien que trop souvent nous ne puissions pas nous les représenter exactement car les lieux ont été en grande partie très abîmés par les hommes. Ce qu’il y a de certain, c’est que la liturgie de l’Église primitive fut célébrée dans les catacombes. Mais ce qui est aussi pour nous de première importance, c’est l’art chrétien primitif qui se rencontre là sous forme de tableaux et qui nous renseigne sur l’esprit liturgique de l’Église primitive. Nous pouvons ramener presque tous les tableaux à deux types de pensées : ou bien ils exposent la vie liturgique des chrétiens (spécialement le baptême et l’Eucharistie), ou bien ils parlent de l’au-delà. C’est donc le surnaturel seul qui est l’objet de l’art des catacombes. Le R. P. Abbé Dom Herwegen dit à ce sujet : “ L’ensemble des peintures de l’art chrétien primitif forme, à part quelques rares exceptions, un canon relativement court des tableaux de l’Ancien et du Nouveau Testament. Mais ce qu’elles veulent être, c’est moins une illustration de la Sainte Écriture et une simple reproduction des récits bibliques qu’une riche interprétation symbolique des textes et récits des Livres Saints. Ce ne sont pas des peintures de faits, ce sont des peintures d’idées. ” Permettez-moi de le montrer par un exemple, Le miracle de la source accompli par Moïse reproduit, sous la forme la plus simple, le fait bien connu qui se produisit tandis que le peuple israélite traversait le désert, lorsque les voyageurs, épuisés par la soif, burent l’eau que Moïse avait fait jaillir du rocher. A cet événement se rattache par un lien très étroit, dans les catacombes, l’idée de la délivrance de la mort et de la résurrection à une vie nouvelle. Mais la même peinture évoque aussi la pensée du baptême reçu dans l’eau qui, en vertu de la foi confiante, jaillit du rocher — le Christ. Présentant un breuvage miraculeux, cette image fait penser aussi à la Sainte Eucharistie. Le bâton de Moïse représente la rédemption par la croix. Enfin, si l’interprétation chrétienne de l’image de l’Ancien Testament ressort déjà de la place où se trouve cette image, il n’est pas rare que l’application à la communauté romaine en soit faite par l’inscription du nom de “ Pierre ” sur le portrait de Moïse. — Ce seul exemple de l’art chrétien primitif nous montre donc que l’artiste de ce temps-là se tient en étroit rapport avec la Sainte Écriture, avec les mystères du christianisme et, avant tout, avec la vie liturgique de la communauté chrétienne. Son inspiration et sa production émanent de l’esprit et du cœur de la communauté qui prie, c’est-à-dire du culte public de la liturgie.