14 JUIN - Saint Basile, évêque et docteur (double).

Je vis le pasteur emportant vers Dieu des prières pour nous sur les ailes de l’esprit ”. C’est ainsi que le décrit saint Ephrem.
     
1. Saint Basile. — Jour de mort : 1er janvier 379 (Aujourd’hui est l’anniversaire de sa consécration épiscopale). Tombeau : à Césarée de Cappadoce. Image : On le représente en évêque grec, avec une colombe sur le bras. Vie : Basile le Grand, archevêque de Césarée, était l’aîné de quatre fils dont trois furent évêques (parmi eux, saint Grégoire de Nysse). Sa pieuse grand-mère, Macrina, exerça une grande influence sur son éducation religieuse.“ Jamais je n’oublierai, écrit-il, l’impression profonde que firent sur mon âme les discours et les exemples de cette vénérable femme ”. On connaît l’amitié intime qui l’unissait à saint Grégoire de Nazianze (v. 9 mai) et qui persévéra jusqu’à la mort. Ce que fut saint Benoît pour l’Occident, saint Basile le fut pour l’Orient : le père et le fondateur du monachisme. Comme évêque, il fut un intrépide champion de la foi catholique contre l’hérésie arienne. Il résista courageusement à l’empereur Valens qui voulait ériger l’arianisme en religion d’État. Basile fut un esprit éminent, une lumière ardente de son temps. Mais alors que cette lumière brillait et réchauffait, il se consumait lui-même. Son esprit grandissait sans cesse, mais son corps s’épuisait. A 49 ans, il était déjà un vieillard. Il a accompli de grandes choses dans tous les domaines de la vie religieuse. Il fut un grand théologien, un prédicateur puissant, un écrivain très doué. Il a composé deux règles monastiques et réformé la liturgie orientale. Il mourut en 379, à peine âgé de 49 ans. Il était si amaigri qu’il semblait n’avoir plus que les os et la peau. On aurait dit qu’il n’y avait plus que la vie de l’esprit dans cette enveloppe diaphane.
     
2. La messe (In medio). — La messe est du commun des docteurs de l’Église (p. 788), mais avec un autre Évangile. Nous voyons le docteur dont le Seigneur ouvre la bouche au milieu de l’Église. A l’Epître, saint Paul parle à son disciple saint Basile du ministère de la prédication et de l’enseignement ; il a fidèlement suivi les instructions du Maître. A l’Évangile, le Seigneur fait entendre son sermon de la Croix. Basile l’a réalisé dans sa vie ; il a haï sa vie et porté sa croix à la suite du Seigneur.
     
3. Un trait de sa vie. — Valens envoya, en 372, le préfet Modestus vers Basile, en Cappadoce. Le préfet reprocha à Basile d’oser avoir une autre foi que celle de l’empereur. Il le menaça de la confiscation de ses biens, de l’exil, des tortures et de la mort. A ce langage du despotisme byzantin, Basile répondit avec le calme que lui donnaient la force divine et la foi : “ C’est tout ? De tout cela rien ne me touche. Celui qui ne possède rien ne peut pas voir ses biens confisqués. Je ne connais pas le bannissement car, sur la vaste terre de Dieu, je suis partout chez moi. Les tortures ne peuvent pas m’arrêter car je n’ai pas de corps. La mort sera pour moi la bienvenue, car elle m’emportera plus vite vers Dieu ; au reste, je suis en grande partie mort et depuis longtemps je m’avance vers ma tombe ”. Frappé par ces paroles, le préfet dit : “ On ne m’a encore jamais parlé avec une pareille liberté”. “ C’est sans doute”, reprit Basile, “ que tu n’es jamais tombé sur un évêque ”. Le préfet se hâta de retourner auprès de l’empereur et il lui dit : “ César, nous sommes vaincus par le chef de l’Église. Il est plus fort que les menaces, plus ferme que les paroles, plus puissant que la persuasion ”.