14 JANVIER - Saint Hilaire, évêque et docteur de l’Église (double) - Saint Félix, prêtre et martyr

Dieu protège les siens même avec une toile d’araignée. 

2. Saint Hilaire. — Jour de mort : 13 janvier 367. Tombeau : dans la cathédrale de Parme (Italie). Image : On le représente en évêque, avec le livre des docteurs ; à ses pieds des serpents ou des dragons, symboles des erreurs qu’il a combattues. Sa vie : Saint Hilaire est un de ces héros qui, pour la foi à la divinité du Christ, ont éprouvé de grandes souffrances et accompli de grandes œuvres. A peine le temps des persécutions sanglantes était-il passé, que s’éleva un autre ennemi terrible dans le sein de l’Église : l’arianisme. Cette hérésie niait la divinité du Christ et n’était, sous le masque de la foi chrétienne, qu’une forme de paganisme. En très peu de temps, se déchaîna un conflit qui s’étendit sur toute l’Église, avec d’autant plus de rapidité que les empereurs soi-disant chrétiens favorisèrent puissamment l’hérésie. Il fallut encore que de nombreux martyrs scellassent, de leur sang, la foi à la divinité du Christ. Les évêques orthodoxes qui s’opposaient à l’hérésie furent envoyés en exil où ils souffrirent toutes sortes de privations. 

Au premier rang des défenseurs de la foi se trouvait saint Hilaire. Il était issu d’une famille distinguée et avait reçu une éducation soignée. Bien que marié, il fut nommé, à cause de sa vie vertueuse, évêque de Poitiers ; bientôt, à cause de sa défense de la vraie foi, il fut exilé en Phrygie. C’est là qu’il composa son ouvrage principal sur la Sainte-Trinité (en douze livres) où il défend avec enthousiasme la foi de l’Église qui triomphe quand elle est combattue ”. Enfin il put revenir dans sa patrie. Par sa sage douceur, il arriva à débarrasser les Gaules de l’hérésie d’Arius. Comme écrivain ecclésiastique, il eut aussi une influence heureuse ; c’est pourquoi l’Église l’a élevé à la dignité de docteur de l’Église. 

Pratique. Depuis le Baptême, notre plus grand bien est la Sainte-Trinité, mais aussi notre adhésion à la Trinité par le Christ. Toutes nos prières, tous nos travaux et tous nos sacrifices sont un culte rendu à la Trinité. Avec quel zèle ne devrions-nous pas nous acquitter de nos prières à la Sainte Trinité depuis le signe de la Croix et Gloria Patri jusqu’au Gloria in excelsis, au Te Deum, au Credo. Depuis le Baptême nous sommes ;la propriété de la Sainte Trinité. Puissions-nous l’être consciemment dans notre intelligence, notre volonté, notre cœur, notre âme tout entière. Saint Hilaire peut être notre guide. 

3. Saint Félix. — Jour de mort : 14 janvier 260. Tombeau : à NoIe (Campanie) ; au-dessus de ce tombeau s’élève une église célèbre. Image : On le représente enchaîné et en prison ou bien dans une caverne avec une toile d’araignée. Sa vie : Le prêtre Félix de Nole, après avoir été torturé sur le chevalet, fut jeté en prison. Là, chargé de chaînes, il dut se coucher sur des coquillages et des tessons. Mais, dans la nuit, apparut un ange qui fit tomber ses chaînes et l’emmena hors de la prison. Plus tard, lorsque la persécution -fut finie, il parvint, par ses prédications et ses saints exemples, à convertir beaucoup de gens à la foi chrétienne. Mais ensuite, comme il montrait de nouveau son zèle contre le culte impie, il se produisit contre lui un soulèvement. Il s’enfuit et se réfugia dans une cachette située entre deux murs. Soudain l’entrée de la cachette fut recouverte d’une épaisse toile d’araignée, si bien que personne ne put soupçonner qu’il se trouvait là Après avoir quitté cette cachette, Félix se réfugia, pendant trois mois, chez une femme pieuse. Il mourut en paix (260). Saint Paulin de Nole (v. 22 juin) a composé en l’honneur de ce saint, pour lequel il avait de la prédilection, quatorze hymnes (carmina natalicia). Au temps, de saint Paulin (4e siècle), son tombeau était visité par des foules de pèlerins qui venaient des contrées les plus éloignées, et des guérisons miraculeuses le rendirent glorieux. 

Pratique : Soyons persuadés que, lorsque nous travaillons et combattons pour Dieu, nous pouvons être assurés de sa protection. Dieu nous protège de nos ennemis, quand bien même il lui faudrait tendre une toile d’araignée. 

4. La messe du commun des docteurs (In medio) est très plastique. L’Église voit dans le prêtre célébrant notre saint docteur (cette conception rend les chants plus intelligibles). Quand le prêtre (autrefois l’Évêque) s’avance vers l’autel, nous chantons : “ Au milieu de l’Église, Dieu lui ouvre la bouc e, le Seigneur le remplit de l’esprit de sagesse et d’intelligence ; il l’a revêtu de la robe de gloire ” (Intr.). Le docteur de l’Église nous adresse en tout temps la parole, dans l’Église de Dieu. C’est dans la personne du prêtre qu’il nous parle aujourd’hui, le vêtement sacerdotal est l’image de la stola gloriae, de la robe de gloire. Dans le psaume 91, nous louons Dieu dans ses saints. L’Oraison mérite elle aussi d’être méditée : le docteur de l’Église est pour nous, sur la terre, un doctor vitae — un maître de vie (c’est-à-dire de la sagesse de vie mais aussi de la vie divine) et en même temps un intercesseur au ciel. Dans Epître, nous voyons le saint marcher sur les traces de saint Paul : il a été un combattant et un prédicateur sans peur -et infatigable du royaume de Dieu — “ opportunément ou importunément ” -, il a fait œuvre d’évangéliste (nous ne voyons la facilité d’adaptation du texte de la messe que lorsque nous connaissons, d’une certaine manière, la vie du saint). Aujourd’hui est le jour de sa mort, le jour du retour du Seigneur pour lui, où il peut dire : “ J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, maintenant est réservée pour moi la couronne de justice que me donnera en ce jour le Seigneur le juste Juge. ” Et nous pouvons aujourd’hui, à la messe, assister avec le saint au retour du Seigneur. Le saint docteur est le sel de la terre, une lumière de l’Église, une ville sur la montagne (songeons à l’Évêque assis sur un trône élevé), une lumière dans la maison du Seigneur, placée sur le chandelier, lumière à laquelle nous pouvons allumer notre petite lumière ; il est appelé grand, car il a fait et enseigné de grandes choses (Év.). Quand nous approchons de l’autel, pour offrir nos dons, le saint “ se multiplie" en nous comme “ se multiplie le palmier ou le cèdre " ; nous lui devenons semblables. (Off). Au moment de la communion, nous voyons encore dans le prêtre qui nous la distribue, le docteur de l’Église. Nous voyons en esprit l’Évêque de la primitive Église, dans ses fonctions liturgiques de prédicateur et de prêtre. Dans l’avant-messe, nous entendons son enseignement ; au Saint-Sacrifice, nous le voyons dans l’administration de la communion. La doctrine et l’Eucharistie sont le froment divin que l’administrateur de la famille de Dieu distribue “ prudemment et fidèlement ”. Aujourd’hui encore le prêtre qui célèbre nous distribue le même froment des élus dans l’esprit de saint Hilaire.