12 DÉCEMBRE - Dans l’Octave de l’Immaculée-Conception (semi-double)

“ Je suis sortie de la bouche du Très-Haut,
La première-née de toute créature ;
J’ai fait que la lumière indéfectible se levât au ciel,
Les abîmes n’existaient pas encore et j’étais déjà conçue ;
Dieu m’a créée dans sa justice,
Il a pris ma main et m’a protégée” (Rép.).
Une homélie : Le docteur melliflue, saint Bernard, nous offre une belle homélie, tirée de son célèbre sermon d’Avent : Super Missus. Cette homélie contient aussi des pensées d’Avent : “ Réjouis-toi, Adam notre père, et toi surtout, Ève notre mère, tressaille de joie. Vous êtes nos parents à tous, mais aussi nos meurtriers à tous et, ce qui est plus triste encore, nos meurtriers avant d’être nos parents. Consolez-vous tous deux, vous dis-je, à cause de. votre fille et d’une telle fille. Mais toi, Ève, d’où vient d’abord notre malheur et dont la honte a passé à toutes les femmes, réjouis-toi encore davantage. Car le temps est proche où ta honte sera supprimée et où l’homme n’aura plus de raison de faire des reproches à sa femme. Il cherchait en effet, d’une manière imprudente, à s’excuser et il ne craignait pas d’accuser cruellement sa femme : La femme que tu m’as donnée, m’a donné du fruit et j’en ai mangé. C’est pourquoi hâte-toi, Ève, vers Marie, hâte-toi, mère, vers ta fille. La fille peut répondre pour sa mère, elle peut satisfaire envers son père pour sa mère ; si l’homme est tombé par la femme, il peut se relever la femme. Que disais-tu, ô Adam ? La femme que tu m’as donnée, m’a donné du fruit et j’en ai mangé. Ce sont là des paroles méchantes qui augmentent ta faute plutôt qu’elles ne la détruisent. Mais la Sagesse (divine) triomphe de la méchanceté : l’occasion de pardon que Dieu voulait te fournir, en t’interrogeant, mais sans y réussir, elle l’a trouvée dans le trésor intarissable de sa bonté. Une femme, en effet, se présente à la place d’une femme, une femme prudente à la place d’une insensée, une femme humble à la place d’une orgueilleuse, une femme qui, au lieu du fruit de la mort, te présente le fruit de la vie et qui, au lieu de cette nourriture amère et empoisonnée, enfante la douceur d’un fruit éternel. Change donc, Adam, tes paroles d’excuse injuste en paroles de remerciements : Seigneur, la femme que tu m’as donnée m’"a donné du fruit de l’arbre et j’en ai mangé et il a été dans ma bouche plus doux que rayon de miel, car c’est par ce fruit que tu m’as donné la vie. Voici donc que pour cela l’ange a été envoyé à Marie...”