11 JUIN - Saint Barnabé, apôtre (double-majeur).

Recrutons des apôtres.
           
1. Saint Barnabé. — Le saint appartient au cercle des Apôtres de second rang. Mais, dès l’antiquité chrétienne, on lui donnait le titre honorifique d’Apôtre. Il s’appelait Joseph et était surnommé Barnabé, c’est-à-dire le fils de la consolation. Il était issu de la tribu de Lévi. C’était un Helléniste, c’est-à-dire un Juif parlant grec et demeurant en dehors de la Palestine ; il était originaire de Chypre. Il se convertit peu de temps après la mort du Christ et fut membre de la communauté primitive de Jérusalem. Un de ses principaux mérites fut de prendre la défense de Paul converti, alors que les disciples n’avaient pas abandonné toute défiance contre l’ancien persécuteur des chrétiens. Il le conduisit aux Apôtres. Il rendit un plus grand service encore à l’Église universelle en reconnaissant, le premier, l’importance de Paul pour la cause de l’Évangile, et en allant le chercher à Tarse pour l’amener à Antioche. Ils firent ensemble le premier voyage de mission (vers 45-48 après J.-C.). Il semble bien que, tout au moins dans la première partie du voyage, Barnabé fut le chef (Act. Ap., chap. 13-14). Barnabé était d’une stature imposante ; c’est pourquoi les habitants de Lystres voulurent voir en lui Jupiter. A l’assemblée dite concile de Jérusalem, Barnabé était présent avec Paul, (vers 50). Avant le second voyage de mission ; les deux Apôtres se séparèrent par suite de différence d’avis (au sujet de Marc) et s’en allèrent prêcher l’Évangile chacun de son côté. Barnabé s’en alla avec l’évangéliste Marc vers Chypre. Avec ce voyage, Barnabé disparaît de l’histoire apostolique et même de l’histoire en général. Tout ce que nous dit encore la Sainte Écriture, c’est que, comme Paul, il vivait du travail de ses mains (1 Cor., IX, 5-6). On ne sait rien de certain sur le lieu et la date de sa mort. Le corps du saint aurait été découvert à Salamine, vers 488. Au Canon, son nom est cité depuis l’antiquité.
             
2. La messe (Mihi autem). — La messe place notre saint au rang des Apôtres. A l’Introït, nous exprimons notre vénération pour “ les amis du Christ et les princes ” du royaume. La leçon nous raconte les débuts de Barnabé à Antioche où il fut envoyé par les Apôtres :“ c’était un homme de bien, rempli du Saint-Esprit et de foi ”. Dans le temps de ce premier ministère d’évangélisation, “ il alla à Tarse pour amener Saul ”. Dans la compagnie du nouveau converti, il, passa une année entière à Antioche. On nous raconte enfin son élection et sa consécration comme apôtre[1] “ Le Saint-Esprit leur dit (aux chefs de l’Église d’Antioche) : Séparez-moi Saul et Barnabé pour l’œuvre à laquelle je les destine. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent partir ”. Au Graduel, nous voyons les saints s’en aller en mission. A l’Évangile, c’est le Seigneur lui-même qui donne ses instructions à ses missionnaires : “ Je vous envoie comme des agneaux parmi les loups... ” Il leur prédit le martyre. Mais, en revanche, ils sont honorés par l’Église comme des princes du royaume. Nous fêtons aujourd’hui leur accession au trône, à laquelle nous participons, dans la sainte communion, d’une manière mystérieuse.
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[1] Dans le sens moderne de missionnaire.