11 FÉVRIER - L’Apparition de la Vierge Immaculée (double maj.)

La femme vêtue du soleil avec la lune à ses pieds.

Il faut que nous comprenions bien la fête d’aujourd’hui. La liturgie utilise souvent un fait historique pour représenter et développer une idée plus haute. C’est ainsi que nous devrons interpréter les fêtes de la Croix et d’autres messes votives. Au reste, depuis des siècles, on célèbre aussi l’apparition de saint Michel. Nous verrons donc, dans la fête d’aujourd’hui, une extension de la fête de l’Immaculée-Conception. 

1. L’Apparition de la Sainte Vierge. Les nombreux miracles qui se sont produits par l’intercession de Marie, sur la terre privilégiée de Lourdes, en France, ont déterminé l’Église à instituer une fête spéciale de “ l’Apparition de la Bienheureuse Vierge Marie Immaculée ”. Le bréviaire raconte les événements historiques, sur lesquels s’appuie cette fête. Quatre ans s’étaient écoulés depuis la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception de Marie (1854), quand la Sainte Vierge apparut plusieurs fois, dans une grotte, aux bords du Gave, auprès de Lourdes, à une pauvre et pieuse jeune fille nommée Bernadette. L’Immaculée, qui avait un visage juvénile, était vêtue d’une robe blanche et d’un manteau blanc, avec une ceinture bleue et elle avait une rose d’or sur ses pieds. Le premier jour des apparitions, c’était le 11 février 1858, la sainte Vierge exhorta l’enfant à faire pieusement la signe de Croix et à réciter son chapelet. Elle-même prit dans ses mains le rosaire qui pendait à son bras, elle fit de même aux apparitions suivantes. A la seconde apparition, Bernadette, dans sa simplicité enfantine ; lui jeta de l’eau bénite, car elle craignait d’être victime d’une illusion du Malin Esprit, mais la sainte Vierge, souriant doucement, montra un visage encore plus bienveillant. A la troisième apparition, Marie invita la jeune fille à venir pendant deux semaines à la grotte. A partir de ce moment, elle parla assez souvent à Bernadette. Plus tard, elle lui ordonna de demander au clergé de lui bâtir là une chapelle et d’organiser des processions. Elle reçut de même l’ordre de boire de l’eau à la source, qui était encore cachée sous le sable, mais ne devait pas tarder à jaillir, et de s’y laver. Enfin, le Jour de la fête de l’Annonciation, la Vierge indiqua à la jeune fille son nom : “ Je suis l’Immaculée Conception. ” Plus se répandait le bruit des guérisons qui, au dire des croyants, se produisaient dans la sainte grotte, plus les chrétiens se rendaient en foule au lieu saint. Poussé par la renommée des événements merveilleux et par l’innocence de la jeune fille, l’évêque de Tarbes fit faire une enquête juridique et déclara ensuite, quatre ans après les apparitions, que celles-ci étalent surnaturelles et il autorisa le culte public de la Vierge Immaculée, dans la grotte. Bientôt on éleva, au-dessus de la grotte, une chapelle et, depuis, les foules de pèlerins affluèrent à Lourdes tous les ans, soit pour accomplir un vœu soit pour implorer une grâce. 

2. La messe (Vidi civitatem). — La plupart des textes de la messe sont propres et se rapportent à l’apparition miraculeuse de Lourdes. L’Immaculée est la cité sainte qui descend comme une fiancée parée (Intr.) L’Oraison reprend, dans sa première partie, les termes de celle du 8 décembre. ( Un grand signe nous est apparu dans le ciel, la femme vêtue du soleil, avec, sur la tête, une couronne de douze étoiles ” (Leç.). “ Lève toi, ma bien aimée, ma toute belle, viens, ma colombe, dans le creux de la pierre, dans la grotte ” (Grad.). Ce verset s’applique ici à la grotte de l’apparition. L’“ Ave ” qui retentit sans cesse à Lourdes se fait entendre à l’Évangile et dans le chant de l’Offertoire. L’Eucharistie est la source jaillissante qui fertilise la terre de l’âme. La source miraculeuse de Lourdes en est le symbole (Comm.). Dans la post-communion, le pèlerinage de Lourdes est encore une image et un symbole ; nous demandons la protection pour notre pèlerinage vers la céleste patrie.